Hypnose, tome 1, Notre Rencontre. | ✔

Chapitre 43. « L'adrénaline dans nos veines »

~ Leah ~

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis que Liam avait dû me porter jusqu'à la villa depuis la Tour des Entraînements. Il avait essayé de me pousser à bout pour voir les limites de mon don mais cela avait été si éprouvant pour moi qu'il avait dû m'endormir de force pour éviter que je me fasse du mal en perdant le contrôle de moi-même. Malgré ce détail particulièrement humiliant, la semaine s'était déroulée sans encombre, chaque jour me rapprochant de la fin de ce stupide pari. À mon plus grand plaisir, les tenues choisies par Liam attiraient moins le regard des autres étudiants, ce qui me prouvait qu'il avait visiblement retenu la leçon de ce qui s'était passé dans le stade.

Le classement des étudiants en première année suite à la course d'orientation avait été affiché et, étant donné que je n'avais pas pu la terminer, j'avais été disqualifiée et jetée tout en bas de la liste à côté des autres cancres de ma classe. Essayant de me remonter le moral, Liam m'avait confié qu'il n'avait pas participé à la course d'orientation lorsqu'il avait été lui-même été en première année et que cela ne l'avait aucunement empêché d'être le meilleur élève de l'académie. Je n'avais pas eu le cœur de lui dire que, contrairement à lui, sur une échelle de dix, la puissance de mon don ne s'élevait pas à neuf et demi.

Nous avions également croisé Jay dans le couloir en consultant le classement, un immense sourire éclairant son visage, et j'avais crus rêver en constatant qu'il avait été le premier à terminer la course d'orientation, surpassant les autres élèves de loin. Il avait trouvé la centaine de balises en un temps record et la deuxième personne sur la liste n'avait réussi à compléter le parcours qu'une heure après lui. Quand je lui avais demandé comment il avait pu accomplir un tel exploit, il s'était approché de moi et avait affirmé qu'il y avait certaines choses qu'il fallait mieux ne jamais révéler à des petites oreilles innocentes. Liam s'était contenté de lever les yeux au ciel.

Tout en repensant à cette discussion avec Liam et Jay qui s'était déroulée la veille, j'ouvris lentement mes paupières, la tête contre mon oreiller, pour me réveiller tout doucement, à mon propre rythme. Du coin de l'œil, je vis que la quantité de lumière qui s'échappait de mes volets légèrement entrouverts était plus importante qu'à l'accoutumée mais cela ne m'alerta pas directement puisque j'étais encore à moitié endormie. Ce ne fut que lorsque je pris mon téléphone pour envoyer un message à Roxane comme cela était devenu mon rituel depuis mon arrivée à l'Union des Dons que je me redressai d'un coup en découvrant l'heure, les yeux écarquillés.

— Non, non, ce n'est pas possible ! m'indignai-je en constatant que mon réveil n'avait pas sonné et que, par conséquent, j'étais gravement en retard.

En quatrième vitesse, je descendis à la cuisine et me dépêchai de me préparer un semblant de petit-déjeuner. Sur le réfrigérateur, je vis un mot signé de la main d'Azura : « Je suis désolée, j'ai essayé de te réveiller mais tu dormais si bien que je n'ai pas réussi à te faire bouger d'un pouce ! ». Je soupirai mais fus incapable de lui en vouloir. Au moins, elle avait tenté de me tirer des bras de Morphée.

Lorsque j'eus terminé de manger, un nouvel imprévu vint obscurcir un peu plus mon humeur. Depuis le début du pari, Azura avait toujours eu l'habitude d'apporter le colis contenant ma tenue pour la journée dans le salon, seulement, ce jour-là, je ne pus le trouver nulle part. Un sentiment de panique commença doucement à s'insinuer en moi tandis que je me demandais ce que j'allais bien pouvoir faire pour arranger la situation car, si je ne portais pas l'une de ses tenues comme le stipulait le pari, Liam aurait le droit de me « punir », même si je ne savais pas réellement à quoi ce terme faisait référence.

Me rappelant brusquement qu'Azura récupérait toujours le colis devant la porte d'entrée, où il était laissé par mon mentor ou plus probablement par son don, je m'y rendis à toute vitesse. Au moment où j'ouvris la porte et posai un pied à l'extérieur, je découvris avec surprise Liam adossé contre le mur, un grand paquet blanc dans ses bras. En voyant le colis, je ne pus m'empêcher de soupirer de soulagement tout en sentant la panique quitter doucement mon organisme.