Hypnose, tome 1, Notre Rencontre. | ✔

Chapitre 42. « La puissance de ses pulsions »

~ Liam ~

Plus personne n'osait dévisager ma princesse, à présent.

Mes poings fermés étaient pressés de chaque côté de mon corps et je me forçais à serrer les dents pour ne pas me jeter sur le premier venu. Mon regard se posa un instant sur Leah qui ne bougeait pas d'un pouce, tout près de moi.

Je savais pertinemment qu'elle avait fait exprès d'attirer l'attention sur elle, même si cela ne lui ressemblait pas du tout. Je n'étais pas con. En choisissant ses vêtements, en essayant de la combler de cadeaux, en voulant lui montrer son potentiel, je m'étais fait prendre à mon propre jeu. Leah avait visiblement pris conscience de l'effet qu'elle pouvait avoir sur les autres et mon humiliation silencieuse était le prix qu'il me fallait payer pour avoir souhaité l'aider à s'en rendre compte. Son discret sourire en coin me donnait la mauvaise impression qu'elle comptait s'en servir à nouveau dans le futur pour jouer avec mes nerfs.

Une violente vague d'émotions me submergea lorsqu'une lueur de provocation se mit à illuminer le regard de ma protégée. Je ne l'aurais jamais crue assez sournoise pour faire une telle chose.

Putain.

Je m'étais fait avoir comme si j'étais né de la dernière pluie. J'eus soudainement envie d'éclater de rire, puis d'hurler de rage lorsque je compris la raison qui la poussait à faire tout ça. Finalement, j'étais probablement un peu con sur les bords de ne m'en rendre compte qu'à cet instant-là.

Elle veut prendre sa revanche pour ce stupide pari.

Tout en essayant de décontracter mes muscles crispés, je lançai avec rage le ballon de volley sur le terrain sous les yeux pétrifiés de mes partenaires de jeu.

— Jouez sans moi, leur criai-je, furieux de ne pas pouvoir finir la partie.

Et puis pour moi-même, à voix basse :

— La plaisanterie a assez duré.

Le fichu danseur latino me toisa durant de nombreuses secondes, les bras croisés sur sa poitrine, semblant me défier du regard pour une raison que j'ignorais. Je n'avais pas la moindre envie de perdre mon énergie à fouiller dans son esprit pour trouver les réponses à mes questions, alors je décidai de lui régler son compte plus tard, juste pour lui rappeler que l'on ne me manquait pas de respect, moi qui étais l'étudiant le plus puissant de l'Union des Dons.

Sous le regard attentif de celui qui avait collé de si près ma protégée, je poussai Leah devant moi en direction de la sortie du stade, ma main dans le bas de son dos. Je ne pouvais pas la laisser une seconde de plus dans ce fichu endroit composé pour la grande majorité de personnes en profond manque de chair fraiche. Je n'avais même pas besoin de lire dans leurs pensées pour le savoir, même un aveugle aurait pu sentir le désir qui dégoulinait de chacune de leurs pores.

Ces connards ne poseront jamais un seul doigt sur elle.

Sans un mot, nous nous rendîmes à la Tour des Entraînements. Sur le chemin, je ne mis pas longtemps à me rendre compte de l'état des pieds de Leah et je dus avouer à regret que je n'avais pas pensé à cet aspect-là du pari. Du bout des doigts, je frôlai un endroit où sa peau était à nu au niveau de son poignet et profitai de ce contact pour me servir de mon don pour atténuer sa douleur du mieux que je le pouvais. Une fois que j'eus terminé, le visage stupéfait de l'intéressée se tourna immédiatement vers moi. Je sentis un sourire étirer mes lèvres.

« Est-ce que c'est lui qui a soulagé mes pieds ? », entendis-je dans ses pensées.

— Tout le plaisir est pour moi, princesse.