Hypnose, tome 1, Notre Rencontre. | ✔

Chapitre 69. « Une goutte de certitude dans un océan de mystères »

~ Leah ~

L'expression désespérée de Liam était toujours profondément ancrée dans mon esprit lorsque je me réveillai en sursaut, particulièrement secouée par mon rêve.

La main posée sur mon cœur, je pouvais le sentir battre à une vitesse folle, ce qui témoignait de mon état intérieur. Je me rendis soudainement compte que c'était la première fois que je rêvais aussi concrètement de lui. Son visage misérable m'avait semblé si réel qu'il avait réussi à me faire ressentir quelque chose au plus profond de mon être, jusqu'à m'en serrer douloureusement la poitrine.

D'un autre côté, ce rêve m'avait paru différent de tous les autres que j'avais vécus auparavant. C'était comme si je n'avais pas assisté directement à cette scène mais que j'avais été retenue prisonnière du corps de quelqu'un d'autre, que j'avais subi chacun de ses mouvements telle une parfaite marionnette.

À travers la peau de qui ai-je assisté à mon rêve ?

Une fois que j'eus réussi à calmer les battements effrénés de mon cœur, je me levai de mon lit pour m'avancer vers la porte coulissante de ma chambre qui menait à mon balcon. Au passage, je pris ma veste en laine, posée sur la chaise de mon bureau, avant de l'enfiler rapidement et d'aller à l'extérieur, où la température n'était pas des plus accueillantes.

Une bourrasque gelée me souhaita la bienvenue au moment même où je posais un premier pied sur le sol, ce qui me poussa à serrer davantage ma veste autour de moi. Mon attention fut tout de suite accaparée par la villa d'Evans et de Liam, dont j'avais une vue imprenable de là où je me tenais.

Je mordis ma lèvre inférieure en revoyant les traits tirés de Liam dans mon rêve et me demandai ce qu'il pouvait bien faire de ses journées, maintenant qu'il n'avait plus à s'occuper de mes séances d'entraînement et à passer son temps à m'humilier.

Quand je sentis ma mâchoire se contracter au fur et à mesure que mes pensées bouillonnaient dans tous les sens, je m'arrachai à la vision de la demeure de mon mentor et rentrai dans ma chambre en fermant derrière moi la porte coulissante dans un grand geste précipité.

Mon regard fut immédiatement attiré par quelque chose sur mon bureau : un nouveau message anonyme. Je me mis à tourner sur moi-même, mon cœur faisant des bonds gigantesques dans ma poitrine, comme pour essayer d'attraper l'auteur de ces lettres, qui avait forcément dû entrer dans ma chambre pour l'y déposer. Bien entendu, je ne vis personne à part mon propre reflet dans le miroir.

Comment cette personne a-t-elle pu s'infiltrer dans ma chambre sans que je la remarque ?

J'étais certaine de n'avoir rien aperçu avant de sortir sur le balcon. La personne qui avait déposé l'enveloppe dans ma chambre était forcément passée devant moi. Je déglutis difficilement, ne comprenant pas comment j'avais pu la rater.

J'attrapai violemment le bout de papier où était écrit mon prénom, incapable d'attendre une seconde de plus pour découvrir le contenu de la nouvelle lettre. Lorsque mes yeux tombèrent sur les mots qui s'y trouvaient, je lâchai brusquement le message.

« Quelles sont les chances pour que ce rêve soit réel ? »

Mon esprit me remontra immédiatement l'image de la boîte métallique aux détails violets et dorés que j'avais aperçue dans mon rêve, identique à celle que Liam avait éloigné de moi durant l'after. Je sentis mes yeux s'écarquiller en me rendant compte d'une telle chose.

Qu'est-ce que j'ai à perdre d'aller vérifier par moi-même ?

Avant même de pouvoir me dire qu'il s'agissait peut-être d'un piège de l'auteur de ces fichues lettres, je me retrouvai devant la porte de la villa d'Evans et Liam, habillée des premiers vêtements qui m'étaient passés sous la main. Je cognai plusieurs fois de façon frénétique contre le bois de l'entrée de la demeure jusqu'à ce que l'on vienne m'ouvrir.