Prologue

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Les deux hommes me jetèrent au sol, sur du parquet qui grinça sous mon poids, et je poussai un cri lorsque la douleur du choc se propagea en moi

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Les deux hommes me jetèrent au sol, sur du parquet qui grinça sous mon poids, et je poussai un cri lorsque la douleur du choc se propagea en moi. Ils disparurent de mon champ de vision alors que je restais au sol, bien trop faible pour me relever. Il faisait sombre dans cette pièce, je ne voyais plus grand-chose. Et j’avais si mal… Mon corps se tordait de souffrance, demandant grâce.

J’étais si faible.

Je ne savais pas quel jour, quel date, quelle heure il était. Cela faisait si longtemps que j’avais perdu toute notion du temps... Je ne savais même pas jusque quand il comptait me garder sous son “aile”. En même temps, lorsque l’on restait vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans la cave miteuse qui me faisait office de chambre, on finissait par arrêter de compter. 

Ces dernières années - ou n’était-ce que des jours ? -, mon quotidien pouvait être résumé en quelques mots : violence, viols, torture et j’en passe.

Chaque soir, mon tortionnaire venait me voir. Il apportait une verre d'eau et du pain, mon seul repas de la journée. Et encore, il n’était pas gratuit, il s’amusait à me blesser, traçant des sillons sur mes jambes de la pointe de sa lame. Si j’osais ne serait-ce que grimacer ou gémir, je pouvais dire adieu à mon pain et mon eau. Il les jetait à la poubelle sous mon nez, savourant d’avance les punitions qui suivraient. Car le bourreau ne s’arrêtait pas là, non, les tortures continuaient et il ne s’en lassait pas. 

Dire que j’avais une triste vie était un euphémisme...

Un rire démoniaque me fit sursauter. Lentement, je tournai la tête vers son origine. 

— Carmen, tu es toujours aussi faible, se moque-t-il. 

Je ne répondis rien et le laissai s’approcher de moi sans montrer de réaction. C’était inutile de lutter contre lui, j’étais complètement impuissante face à ce monstre.

— Tu sais où tu te trouves, ma jolie ? s’enquit-il avec détachement.

Je me contentai de baisser le regard. Richard soupira bruyamment avant de poser deux doigts sous mon menton pour me forcer à le regarder. Mon corps se mit immédiatement à trembler : je ne supportais plus qu'un homme soit proche de moi ou même me touche.

— Veux-tu me répondre, bébé ? 

— Je... je ne sais pas, balbutiai-je lamentablement. 

Richard se releva avec un sourire cruel, ravi de mon ignorance. Il me tourna le dos et fit quelques pas pour attraper un sac, posé dans un coin. Il l'ouvrit et en sortit une culotte… non, on ne pouvait pas appeler ça une culotte. C’était un string noir minuscule qu’il me jeta au visage.

— Enfile ça et enlève le reste. (Il pointa son arme sur moi pour bien se faire comprendre.) Si tu mets quoi que ce soit d’autre, tu es morte.

Je déglutis péniblement et baissai mon regard sur le vêtement, si on pouvait l'appeler ainsi. C’était plutôt un carré de tissu noir qui couvrirait à peine mon corps. 

— Enfile-le ! beugle-t-il. 

Je me déshabillai, le regard vide, réprimant un hoquet de dégoût en voyant le regard flamboyant que Richard posait sur moi. Un sourire de pure satisfaction s'afficha sur son visage lorsque je finis de mettre le bas. 

— Tu as de la chance que je ne t’aie ni touchée ni frappée depuis un petit moment. Tu me vaudras bien plus cher en meilleur état.

— Pl… plus cher...? 

— Oh, tu crois que je te garderai pour l'éternité ? ricana-t-il. Non, tu deviens bien trop ennuyante ! 

— Qu… qu'allez-vous me faire ? 

— Te vendre ! Si je dois me débarrasser de toi, autant en tirer le plus de bénéfices possible.

Je ne répondis rien et baissai les yeux. 

— Bien. Maintenant, nous allons te trouver un client ! s’exclama-t-il presque joyeusement en tapant des mains.

Deux gorilles vinrent vers moi et me soulevèrent par les aisselles. Je grimaçai de douleur alors que les regard salaces de mes deux accompagnateurs balayaient mon corps.

***** 

— Ne me fais pas honte ! Contente-toi de rester tranquille pendant que les enchères montent, m’ordonna Richard d’une voix dure.

Je ne dis rien et le laissai me mettre en cage. Deux hommes l’attrapèrent ensuite et la firent rouler jusqu’au guichet à quelques mètres de là.

— Faites entrer la treizième, dit un vieil homme. 

Les hommes de main acquiescèrent et me conduisirent vers la lumière que je voyais au loin. Alors que l'on me faisait avancer, une voix provenant d’un haut-parleur résonna dans la pièce bondée d'hommes d'affaires. 

— Messieurs, voici notre treizième demoiselle, la perle de cette soirée ! Nous commençons les enchères à deux millions ! 

Traitée comme un animal, on me fit entrer et les regards froids des hommes de la pièce me scrutèrent sans pitié. Alors je n’étais qu’une femelle, un bout de viande peut-être joli à regarder, une bête… Écœurée, je me sentais mal. Les enchères montaient, montaient encore, jusqu'à ce que les hommes abandonnent la course les uns après les autres. Et puis : 

— Adjugé à vingt millions, pour le monsieur là-bas, au fond de la salle !

Je plongeai mon regard dans celui de l’homme et frissonnai. Tout chez lui, de ses yeux d’un bleu glacial jusqu’à son visage dénué d’expression et sa prestance diabolique, m’effrayait.

Amèrement, je compris que mon quotidien n’allait pas changer. Il allait même certainement s’empirer...

𝕊𝕒𝕦𝕧é𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕦𝕟 𝕚𝕟𝕔𝕠𝕟𝕟𝕦 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ²/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant