Carmen :
Je tapotai nerveusement la table du bout de mon ongle. Léandre était parti faire une rapide course et je comptais en profiter pour donner de mes nouvelles à mon frère. Pourquoi redoutais-je cet appel ? Je savais que Cole n’aimait pas me savoir ici, mais je lui avais fait comprendre que c’était ma décision et qu’il n’avait pas à s’en mêler. Nous n’étions pas en froid pour autant.
Coupant court à mes tergiversations, je m’emparai du cellulaire que m’avait laissé Léandre et composai le numéro de Cole - heureusement qu’il n’avait pas changé depuis trois ans...
— Cole Devis. Lâcha rudement mon frère.
Bon… C’était bien parti.
— Salut, Cole. C’est Carmen.
— Carmen, ma puce ! S’exclama-t-il, aussitôt plus chaleureux, ce qui me rassura. Comment vas-tu ?
— Très bien. Et toi ?
— Si l’on oublie que je me fais du mouron pour toi, je vais très bien.
— Cole, tu n’as pas à t’inquiéter. Je t’ai déjà dit que Léandre m’aidait, et ça fonctionne !
— Vraiment ? Qu’est-ce que vous faites, alors ?
— Et bien, en soi, pas grand-chose, mais il est aux petits soins avec moi depuis le début. Tu sais, au début, le moindre homme me faisait trembler, mais maintenant je n’ai plus peur de lui. Il a mon entière confiance. Tu ne peux pas comprendre à quel point j’avais attendu de retrouver cette sérénité. Je me sens… bien. Apaisée.
— Je suis heureux pour toi, Carmen. Et désolé de ne pas avoir pu être là pour toi.
— Ce n’est pas de ta faute. Je ne t’en veux pas, Cole.
— Je peux te poser une question un peu… indiscrète ?
— Euh, oui ?
— Est-ce qu’il est correct avec toi ?
— Correct ? Puisque je te dis qu’il m’aide !
— Tu m’as mal compris. Est-ce qu’il t’a embrassée ou… touchée ?
Je gardai le silence, abasourdie. Ce fut au tour de Cole de mal interpréter ma réponse, enfin, mon absence de réponse.
— Je vais le tuer. Fulmina Cole haineusement.
Je m’apprêtai à le détromper quand brusquement, le téléphone me fut arraché. Surprise, je fis volte-face.
Léandre n’avait pas l’air content.
— Surveillez vos propos, Cole Devis. Si vous voulez m’insulter, faites-le devant moi et non devant votre sœur.
—...
— Qu’est-ce que vous en savez ? Ne me racontez pas de telles inepties alors que vous ne connaissez rien de moi. Je ne suis pas Richard Pendez, et sous aucun prétexte je ne ferais du mal à Carmen.
—...
— Pourtant, vous allez devoir me croire. Je n’ai jamais forcé Carmen à faire quoi que ce soit et ce n’est pas près de se produire. Je ne suis ni une brute ni un bourreau. Je la respecte profondément.
—...
— Vous êtes ridicule ! C’est vous qui lui faites du mal en vous imposant entre nous de cette façon. Elle vous demande de lui faire confiance, de me faire confiance au même titre qu’elle le fait. Pendant que vous vous préoccupiez de vos petites affaires, je l’aidais à rendre du sens à sa vie. Vous ne pouvez pas en dire autant !
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𝕊𝕒𝕦𝕧é𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕦𝕟 𝕚𝕟𝕔𝕠𝕟𝕟𝕦 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ²/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾
RomancePendant trois longues années, elle fût torturée par Richard Pendez. La russe se devait de supporter les coups et viols de celui-ci. Elle subissait alors, se terrant dans le silence, lutter ne lui servait à rien contre ce monstre. Le temps passait et...