Léandre :
Voilà un bon mois que Carmen était chez moi. Elle était restée dans la chambre 24 heures sur 24. Je passais mon temps avec elle, je lui apportais sa nourriture et mangeais en même temps qu'elle dans sa chambre, je l'aidais à se laver et à s'occuper d'elle...
Elle avait mis un moment avant de me faire pleinement confiance. Même si je la voyais qui tremblait encore lorsque j’étais avec elle, j’étais heureux de la savoir en confiance avec moi.
Quelques jours plus tôt, elle m'avait avouée qu'elle m'était reconnaissante ; de par le fait que je lui avais sauvé la vie, du fait que je m'occupais d'elle et que j’étais respectueux avec elle.
En ce moment, j’étais dans ma cuisine pour préparer le déjeuner de la belle Ca. Je le posai sur la table à manger et me pris un café noir que j’installai devant ma place habituelle.
Aujourd'hui, j'avais décidé de faire sortir Carmen de sa chambre. Ses blessures avaient toutes cicatrisées et la plupart s’étaient résorbées, et puisqu’elle me faisait confiance, alors pourquoi ne pas tenter de la laisser reconquérir l’extérieur ?
Je me dirigeai vers sa chambre et je frappai doucement à la porte. Aucune réponse ne parvint à mes oreilles. J'ouvris alors et entrai silencieusement dans la pièce.
Je découvris une Carmen profondément endormie, les cheveux étalés sur les coussins du lit. Ses traits sont détendus, ses lèvres roses entrouvertes...
Elle est mignonne et apaisée.
Je m'approchai alors d'un pas discret vers le lit et m'y assis. Ce fut prudemment que je déposai mes doigts sur la joue de Carmen pour la caresser avec douceur.
Un petit gémissement fusa hors des lèvres de Carmen et aussitôt, une chaleur bienvenue se nicha au creux de mes reins. Je n'y prêtai aucune attention et refoulai ce désir montant.
Carmen papillonna des yeux avant de me fixer avec surprise. Son corps tressailla sans s’arrêter et j'enlevai ma main de sa joue.
— Bon... bonjour, commença-t-elle timidement.
Je souris un peu et penchai ma tête sur le côté.
— Bonjour mia dolce, bien dormi ?
— Oui, je te... eh bien, merci. Bafouilla-t-elle.
— Tu as dû remarquer que je ne t'avais pas amené de déjeuner.
— Oui...
— Voudrais-tu sortir de ta chambre pour aller manger quelque chose ?
Elle fit les gros yeux.
- O… où ?
Je ris doucement pour la détendre un peu
— Dans ma salle à manger, Carmen, pas dehors.
— Ah.
— Je ne vais pas te faire sortir de cette appartement alors que tu es encore en panique. Tu n'es pas encore prête, je ne suis pas aveugle, mia dolce.
Elle ne me répondit rien et se redressa l’air de rien sur lit. Je quittai le lit et lui tendis la main. Carmen la scruta une petite minute avant d’y glisser la sienne.
— Tu me suis ?
— Oui.
Je l'aidai à se lever du lit et mon regard balaya rapidement sa tenue. Rassuré qu'elle ait toujours mon peignoir noir, je l'emmenai en dehors de la chambre.
Un petit rire s’échappa de ma gorge lorsque je la vis regarder à droite à gauche, le regard à la fois craintif et curieux.
Je nous conduisis alors dans ma salle à manger, là où un bon déjeuner nous attendait. Je lâchai la main de Carmen pour lui tirer une chaise.
Elle m’offrit un petit sourire, le rouge aux joues, avant de s'installer timidement. Je la poussai doucement jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment proche de la table puis contournai celle-ci et m’assis en face de Carmen. Je posai calmement mes coudes sur la table et l’observai. Elle promenait son regard à travers la pièce, les lèvres légèrement - et certainement inconsciemment - écarquillées.
— Qu’en penses-tu ? Lui demandai-je.
Carmen sursauta avant de plonger ses beaux yeux dans les miens.
— De… de quoi ?
— Tu en penses quoi de cet appartement ?
— Il est... impressionnant et... moderne.
— La décoration n'est pas trop moche? Rigolai-je.
Elle secoua vivement sa tête à la négative.
— Non, non... C'est… très beau...
— Tu trouves ?
— Oui.
— Bien, mange maintenant. Lui ordonnai-je doucement. Je t'ai mis tout ce que tu prends habituellement : un croissant, du jus d'orange, des biscottes avec ta confiture à la fraise, pas trop sucrée ; pour finir ton thé au jasmin avec un demi-sucre, qui est juste devant toi.
— Merci. Marmonna-t-elle nerveusement.
— Régale-toi. Et fais-moi plaisir, mange tout.
— Ou… oui.
Je lui souris chaleureusement avant de boire mon café. Je remarquai le regard de Carmen toujours braqué sur moi, et elle le baissa subitement Je soupirai, sachant très bien ce qu'elle voulait. Cependant, elle n’osait rien dire de peur de subir des représailles.
— Pose-moi ta question.
Ses yeux bleus, sertis d'un éclat émeraude, rencontrèrent les miens.
— Pourquoi tu restes toujours avec moi ? Je... Je veux dire, enfin... Tu ne bosses pas ?
— Travailler ? Te laisser seule ici ? Non.
— Mais… je ne veux pas être un poids... Si… si tu veux partir travailler... Tu peux.
— Ne dis de telles sottises, mia dolce, tu es loin d'être un poids pour moi. Tu es plutôt… une aide. Un cadeau.
Elle manqua de s'étouffer en avalant une gorgée de thé.
— Ah… ah bon... Pourquoi ça ? Je ne fais que traîner ici, sans t’aider ni rien...
— Tu es la femme la plus honnête qu'il m'ait été donné de connaître. Tu es inestimable, Carmen, car tu m'aides à avoir un autre opinion des femmes, à découvrir d'autres parties de ma personnalité que je ne connaissais pas.
Elle me fit les gros yeux, l’air dubitatif.
— Et... Pourquoi suis-je… un cadeau ?
Je rivai mes yeux dans les siens, ne la laissant pas se détourner, et prononçai lentement, solennellement :
— J’ai en ma compagnie la plus merveilleuse femme du monde.
VOUS LISEZ
𝕊𝕒𝕦𝕧é𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕦𝕟 𝕚𝕟𝕔𝕠𝕟𝕟𝕦 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ²/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾
RomancePendant trois longues années, elle fût torturée par Richard Pendez. La russe se devait de supporter les coups et viols de celui-ci. Elle subissait alors, se terrant dans le silence, lutter ne lui servait à rien contre ce monstre. Le temps passait et...