Léandre :
J’aidai Carmen à sortir de la baignoire, ses longs cheveux trempés effleurèrent mes bras. Je m’interdis de regarder son corps nu, ne voulant pas la mettre encore plus mal à l’aise avec moi.
Je savais pourtant que je pourrais en profiter, admirer ses courbes, savourer la vue que m’offrait cette femme, mais ma conscience le refusait catégoriquement.
Je n’étais pas un voyeur.
Je n’étais pas comme les hommes que Carmen avait connus. Je ne draguais pas, ne reluquais pas et ne profitais d’aucune femme sans son consentement express. Ma richesse aurait pu me permettre de m’offrir toutes les femmes que je désirais, or je ne multipliais pas les conquêtes.
Certainement pas !
Je n’avais jamais eu de maîtresses ou quoi que ce soit d’autres, je m’étais toujours tenu éloigné des femmes après mon unique expérience féminine.
Ava Atzoof avait été la femme de ma vie à une époque.
Je n’étais qu’un gamin de dix-neuf ans à ce moment-là, et en y repensant une décennie plus tard, cette histoire me paraissait floue, désuète, trop antique pour avoir existé.
Il m’avait fallu beaucoup de temps pour me remettre de la trahison d’Ava. Cependant, même si jamais je n’oublierais ce jour où je l’avais trouvée dans le lit de mon propre père, je ne me morfondais plus sur mon sort.
Au contraire, cette désillusion m’avait permis d’évoluer.
Ava m’avait ouvert les yeux ce jour-là, elle m’avait montré à quel point la gent féminine était aguicheuse et superficielle. En réalité, toutes les femmes sont d’un côté ou de l’autre de la ligne, il n’y en a pas au milieu : la plupart sont les méprisantes, les horripilantes, les manipulatrices, celles qui sont prêtes à tout pour parvenir à leurs fins. J’avais compris trop tard qu’Ava était de celles-là.
Et puis il y avait les autres, les femmes naïves, heureuses si facilement, celles qui ne couraient pas après l’argent, les hommes ou le pouvoir, celles qui se contentaient de si peu.
Évidemment, ces femmes n’étaient que des perles rares, bien trop rares.
Je chassai Ava et mes ruminations féminines de mes pensées pour me concentrer sur Carmen. J’attrapai le peignoir que j’avais posé par prévision non loin de la baignoire et me tournai vers elle.
— Je vais te mettre le peignoir, Carmen, la prévins-je doucement.
Elle ne répondit rien et baissa la tête en tremblotant. Je soupirai imperceptiblement avant de lui couvrir son corps avec le vêtement.
— Je vais te soulever et te ramener dans ta chambre maintenant.
Je la laissai acquiescer avant de la prendre dans mes bras. Le corps de Carmen se mit à trembler davantage, son souffle s'accéléra et son cœur battit la chamade, si fort que je le sentais pulser dans sa poitrine avec ardeur.
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𝕊𝕒𝕦𝕧é𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕦𝕟 𝕚𝕟𝕔𝕠𝕟𝕟𝕦 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ²/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾
RomancePendant trois longues années, elle fût torturée par Richard Pendez. La russe se devait de supporter les coups et viols de celui-ci. Elle subissait alors, se terrant dans le silence, lutter ne lui servait à rien contre ce monstre. Le temps passait et...