Léandre :
Je serrai étroitement ce petit bout de femme contre moi, encore surpris par l’audace de son geste.
C'était la première fois qu'elle prenait une telle initiative. Alors que généralement, elle tremblait comme une feuille et pâlissait quand je m’approchais… là voilà qui me ceignais de ses bras, de son fait.
Ma poitrine se souleva avec plus de légèreté, j’étais aux anges : ce câlin était la preuve que Carmen m’acceptait mieux. Elle ne tressaillait pas, n’affichait pas le moindre signe de peur, sa respiration est paisible...
Elle me faisait confiance.
On avançait lentement mais sûrement, et c’était un rythme qui me convenait. Je préférais prendre mon temps avec elle, la laisser évoluer à son allure. Hors de question de l’obliger à accélérer.
C'était à elle de décider, selon son état d'esprit.
Carmen remua contre mon torse et y posa la main pour me repousser doucement. Elle m’offrit un petit sourire timide, les joues roses, et mit un pas de distance entre nous. Je fronçai les sourcils, éprouvant un curieux vide, un froid.
Cependant, je me ressaisis rapidement et regagnai ma chaise. Carmen m’imita et reprit son repas avec faim.
— Léandre ? M’appela-t-elle.
— Oui, mia dolce ?
— Peux-tu me parler de toi ? Demanda-t-elle, hésitante.
— Comme tu voudras. Que veux-tu savoir ?
— Tu travailles dans quoi ?
Je ris à voix basse avant de poser ma tasse de café sur la table. Je m’accoudai et glissai mon menton dans ma paume.
— Je dirige l’une des succursales d'un de mes amis.
Ses yeux se mirent à pétiller et je ne pus en définir la raison.
— Tu es chef d'entreprise… comme mon frère ? S’enquit-elle d’une petite voix.
— Oui... Comme ton frère, Cole.
— T… tu le connais ?
— De réputation.
— Oh...
— Il est très réputé pour son professionnalisme et son autorité.
— Oui... C'est mon frère. Approuva-t-elle à mi-voix.
— Pourquoi ces messes basses ?
— Il me manque...
Je serrai les dents et les poings. Je savais que ce sujet viendrait un jour mais à mon sens, le plus tard était le mieux.
— Tu vas bientôt le revoir, Carmen, ne t'en fais pas.
— Je… je ne peux pas l'appeler ?
— Non... Si... Oui, si tu veux. Me repris-je en me raclant la gorge.
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𝕊𝕒𝕦𝕧é𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕦𝕟 𝕚𝕟𝕔𝕠𝕟𝕟𝕦 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ²/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾
RomancePendant trois longues années, elle fût torturée par Richard Pendez. La russe se devait de supporter les coups et viols de celui-ci. Elle subissait alors, se terrant dans le silence, lutter ne lui servait à rien contre ce monstre. Le temps passait et...