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Carmen :

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Carmen :

Mon cœur cessa de battre lorsque les dernières paroles de Léandre atterrirent dans mes oreilles.

Je n'en croyais pas mes oreilles : moi, une femme honnête ? La plus "merveilleuse" au monde ? Aux yeux de cet homme ?

Non, impossible...

Léandre Castavovitch ne pouvait avoir une opinion aussi élevée de moi. C’était impossible qu’il me croie aussi merveilleuse alors que je n’étais que pitoyable.

Non, un homme tel que lui ne pouvait décemment avoir ce genre de pensées.

— Je... Non... tu…

Je n’achevai pas ma phrase, le souffle coupé, interdite. Que pouvais-je répondre qui lui ferait comprendre qu’il se trompait ?

Le milliardaire me dévisagea avec insistance puis se leva et s'approcha de moi. Mon cœur se mit à battre la chamade alors qu’il tirait ma chaise en arrière.

Il revint dans mon champ de vision et s’accroupit souplement. Ses mains se posèrent à plat sur mes genoux. Son regard de glace, curieusement chaleureux, se planta dans le mien, baissé et empli de méfiance.

— À quoi penses-tu, Carmen ? N’aie jamais peur de te confier à moi. M’incita-t-il d’une voix douce.

Je papillonnai des yeux, un peu étonnée, puis calmai ma respiration erratique et les tremblements qui secouaient ma poitrine. Je soufflai un bon coup avant d’oser lui répondre :

— C'est impossible. Affirmai-je posément, et ce pour la première fois.

Léandre fronça les sourcils, plissa des yeux et serra les dents.

— Qu’est-ce qui est impossible pour toi, mia dolce ? Me demanda-t-il en conservant une expression neutre.

— Ton opinion sur moi.

— Qu'as-tu contre l'opinion que j'ai envers toi ?

— Il est impossible qu'un homme tel que toi...

— Tel que moi ? Me coupa-t-il abruptement.

Je fermai les yeux, le souffle court.

Il ne va rien te faire, Carmen, calme-toi.

Je les rouvris pour croiser le regard irrité de Léandre.

— Un homme comme toi, riche, qui peut avoir tout ce qu’il veut, ne peut pas penser de moi que je suis la femme la plus... merveilleuse au monde alors… alors que tu en connais certainement d’autres bien plus extraordinaires que moi.

— Ne...

— Je ne suis qu'une fille lamentable qui vivait dans l'ombre de son frère. Une fille que tu as sauvée, Léandre, sauvée d’un avenir sombre et chaotique. Une fille qui n’a plus aucune envie de vivre, qui préférerait mourir pour tout oublier définitivement. Tu me crois trop parfaite alors que je suis la plus pitoyable, la plus lâche, la plus peureuse des femmes que tu as connues. Le coupai-je, les yeux embués.

𝕊𝕒𝕦𝕧é𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕦𝕟 𝕚𝕟𝕔𝕠𝕟𝕟𝕦 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ²/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant