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Carmen :

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Carmen :

Alors que l'on venait chercher la cage, mon regard se porta une dernière fois vers mon " acheteur ". Un frisson d'effroi parcourut mon échine et je me crispai.

Il me faisait peur, avec son visage sévère sculpté dans la pierre, sa barbe de trois jours parfaitement taillée, son corps qui me semblait gigantesque de par ses larges épaules et son torse puissant, des cheveux ébènes, des yeux...

Mon Dieu, ses yeux.

Ils étaient d'un bleu si froid que je tressaillis rien qu'à les regarder. Ce bleu plus clair qu’un ciel d’été paraissait presque blanc.

Il fallait bien avouer que cet homme est paradoxalement superbe et terrifiant.
Je savais d’avance que l’avenir qui m’attendait serait pire que tout ce que j’avais vécu avec Richard Pendez. Pourtant, je ne voulais plus jamais subir cet enfer, je ne voulais pas que tout recommence encore… 

Non.

Un bruit de métal contre ma cage de fer rouillé me fit sursauter. Avec crainte, je tournai mon regard vers Richard et déglutis en le voyant en compagnie de l'homme qui m'avait achetée.

Comment avait-t-il fait pour se déplacer si vite ? À peine quelques instants plus tôt, il était assis à l’autre bout de la pièce...

Richard échangea quelques mots en russe avec l'autre homme. Étant originaire de Russie, je n’eus aucun mal à comprendre leur discussion.

— Vous verrez, vous ne serez pas déçu ! commença joyeusement Richard.

L'homme ne répondit rien et se contenta de suivre les explications de Richard. Au bout de quelques minutes à décrire en long et en large mes “atouts”, Richard sortit des clés de sa poche et ouvrit la cage. Il cria quelque mots avec rage et un homme tout vêtu de noir arriva en courant.

— Sors-la-moi ! lui hurla-t-il.

L'homme de sécurité obéit et vint vers moi. Je reculai de quelques pas, jusqu'à claquer mon dos contre les barreaux froid de ma cage. Je poussai un petit cri étouffé en sentant mon dos me brûler.

Richard disait qu'il ne m'avait pas blessée depuis quelque temps et pourtant il n'avait pu s'empêcher de me fouetter dix fois avec un authentique fouet de cuir. Pour lui, cette torture insupportable n’entrait pas dans la catégorie “violence” car elle n’avait duré que quelques minutes.

Il pénétra dans la pièce, comme toujours paré de son sourire cruel, d’un verre d’eau et d’un bout de pain. Il les posa sur la table rouillée, à quelques mètres de moi, avec une expression insistante.

J’évitai de le regarder dans les yeux, essayant de dissimuler mon corps. Cependant, rien n’échappait à ce regard lubrique. Je ne portais presque rien puisque la plupart de mes vêtements étaient quelque part en lambeaux.

Il m’avait arraché mon pantalon lors de mon premier viol. Mon ancienne chemise s’était déchirée, ne supportant pas la pression de ses mains et les tranchants de ses armes. Il avait carrément brûlé mon t-shirt qui n’était pas à son goût. Il ne me restait donc que mes sous-vêtements.

Génial, non ? Richard avait eu la gentillesse de me laisser mes sous-vêtements. Mais ce n’était pas de la pitié. Il me trouvait jolie dedans.

— Alors, mon cœur, comment vas-tu aujourd'hui ?

— Je... 

— Tu as perdu ta voix ? Ce n’est rien. Mange, ça te la rendra.

Il me tendit le morceau de pain. Je ne le pris pas, bien trop méfiante.

— Prends-le, Carmen ! cria-t-il brusquement.

Je ne discutai pas son ordre et avalai rapidement le bout de pain. Richard me tendit le verre de d'eau et m'ordonna de le boire. Je le fis pour ne pas m'attirer ses foudres.

Dès que j'eus bu toute l'eau, Richard afficha de nouveau son sourire mauvais. Je savais qu'il ne présageait rien de bon.

— Carmen, Carmen… Ce que tu peux être stupide.

Il sortit un fouet qui devait être coincé dans sa ceinture dans son dos, et le fit claquer dans l'air. Je reculai précipitamment, trébuchant à moitié, terrifiée par l’instrument. Richard éclata d’un rire gras et sadique.

— Retourne toi, me dit-il avec une douceur trompeuse.

Trop pétrifiée pour bouger, je ne remuai pas d’un cil.

— RETOURNE TOI, BORDEL !

Tremblante d’effroi, j’obéis, misérable.

Je fermai les yeux.

J'attendis qu'il frappe.

Le premier coup.

Un cri...

Un,
deux, 
trois,
quatre, 
cinq, 
six, 
sept,
huit, 
neuf, 
dix...

Je me revis compter les coups, attendre que cela cesse. Je me rappelai m’être évanouie sous la douleur insoutenable, mon dos lacéré. Je m’étais réveillée à même le sol, dans la boue et la poussière, mes plaies à vif, me donnant envie de hurler à chaque mouvement.

Comment vous sentiriez-vous à ma place ?

Que feriez-vous ?

J’étais à genoux, totalement décomposée, encore plus que ce que je ne l’étais en ce moment. À présent, devant ce nouveau bourreau, je me sentais mourir une seconde fois.

J’avais tant souffert des mains de Richard et maintenant un autre s’apprêtait à remettre ça.

Mais qu'avais-je fait pour mériter cela ?

𝕊𝕒𝕦𝕧é𝕖 𝕡𝕒𝕣 𝕦𝕟 𝕚𝕟𝕔𝕠𝕟𝕟𝕦 ⁽ᴿᵘˢˢⁱᵃⁿ ˢᵃᵍᵃ ²/ᵀᵉʳᵐⁱⁿé⁾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant