Paris

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La nuit était tombée sur la capitale, les commerçants avaient fermé leurs magasins, les gens voguaient à leur occupation nocturne, certains se dirigeaient vers des restaurants étoilés et d'autres moins fortuné aller dans des brasseries de quartier, où une certaine  ambiance festive régner en maitre. Pourtant, ce soir-là, France ne se trouvait pas dans sa meilleure humeur, elle préféra rester dans son petit appartement plutôt que de sortir s'amuser. Des pensées négatives remplissaient sa tête, repensant à toute les erreurs qu'elle avait fait dans sa longue vie. La grande dame décida d'aéré ses pensées en ouvrant la fenêtre de son salon. L'air frais la frappa agréablement sur sa nuque dénudée. Et emporta aux loin ses soucis. Son regard se perdait dans les lumières de la ville. Ne pensant plus à rien, elle attendait que quelque chose se passe. Mais quoi?  Elle même l'ignorait.

Toc Toc

Quelqu'un frappait à sa porte, peut-être que c'était Royaume  Uni, il aimait beaucoup venir la voir. Pour prendre de ses nouvelles, deux fois par semaine voire plus lorsque l'envie lui prenait. Il sortait des excuses plus ou moins ringardes. Le problème, ce n'était pas qu'il vienne pour savoir si elle se remettait de cette affreuse guerre. Non. C'était son caractère absolument insupportable, lorsqu'il entrait dans son modeste appartement, critiquant le moindre cadre qui n'était pas droit, ou s'il y avait ne serait-ce le bas d'un collant qui pendouille sur une chaise il lui en tenait rigueur pendant plusieurs minutes, en la traitant de dévergondée avant de lui offrir un cadeau pour se faire pardonner de ses propos malvenus. Les cadeaux oscillaient entre des bijoux de grande valeur, des parures de perles véritables, des bagues couvertes d'émeraudes, de fin gants brodés, de chemises en soie, d'écharpe en velours et autres vêtements d'apparat. Qu'elle accumulait dans ses placards.

Lorsqu'il ne la critiquait pas, il se plaignait de l'état des choses actuelles, de la division du monde en deux blocs, des demandes d'indépendances des colonies, et que personne ne l'écoutait dans son gouvernement alors qu'il savait faire les choses mille fois mieux que tout le monde. Au bout d'un moment, elle finissait par ne plus l'écoutait, et elle acquiescé à ses propos en faisant un sourire niais.

Toujours jouer la bonne femme, qui ne comprenait rien aux enjeux de ce monde, pour ne pas briser son égo. Par moments, il lui venait l'envie de lui scotcher la bouche, pour le faire taire une bonne fois pour toutes. Et voilà que ce soir encore, elle devra encore l'écouter ou lui faire comprendre qu'elle ne souhaite pas l'accueillir pour la nuit. Ce qui risquait d'être difficile.    

-Bonsoir, dit France tout en faisant un sourire peu sincère en regardant sur le côté.

La personne qui se tenait au seuil de sa porte, hocha la tête et enleva son chapeau.

France était abasourdie, URSS était là. Elle ne s'y attendait pas, ils s'étaient pourtant vus trois jours auparavant dans un petit bar, au bas des Champs Élysées.

URSS regarda la jolie française et murmura :

- Est-ce que tout va bien, France ? Je peux m'en aller si tu avais quelque chose de prévu ou si je suis entrain de t'interrompre dans une de tes activités.

-Non, tout va bien ... Tu peux entrer. Je pensais que c'était Royaume-Uni, il a l'habitude de venir plusieurs fois par semaine et vu qu'il n'est pas encore passé...Enfin, bref .. Tu ne me déranges pas . Rentre donc, je vais te servir un petit remontant.

Les deux pays s'installèrent confortablement sur le canapé en cuir. France avait accumulé dessus toutes sortes de linges et de couverture, ce qui le rendait plutôt confortable. La française s'en alla chercher deux verres dans sa cuisine et une bouteille de vin rouge, qu'elle posa sur la petite table du salon. Puis elle repartit dans la cuisine, pour chercher dans ses placards de quoi grignoter. Elle trouva un saucisson sec aux noix, du pain de campagne, quelques chips qu'elle mit dans un bol, du fromage de chèvre et du Cantal qu'elle posa sur un plateau. Elle transposa tout cela sur sa petite déserte à roulette avant de retourner dans son salon.  

La voyant arrivé avec tous ces petits en-cas, URSS se précipita pour l'aider à mettre tout cela sur la table basse. Une fois, la table dressée. Le jeune homme décapuchonna la bouteille et en servit les deux verres, généreusement. Ils discutèrent de l'après-guerre, du divorce qu'elle avait fait avec Royaume-Uni, des Etats Unis qui faisait l'Apartheid, mais aussi des tensions en Asie, notamment en Indochine. Puis ils discutèrent de choses plus joyeuses, telles que la dernière pièce de théâtre qui avait fait fureur cette année, des différentes pâtisseries qu'ils aimaient. Toute cette discussion dura plusieurs heures, à grignoter et à boire, la bouteille fut vite finie et France alla chercher une bouteille de jus de pomme pour accompagner leur dessert, des petites tartelettes au chocolat et aux amandes. Qui furent vite dévorés.

La soirée touchant à sa fin, France ne désirait pas rester seule ce soir. Elle avait bien remarqué que le russe était fortement intéressé par son  corps, de nombreux hommes l'avaient désirée et beaucoup avaient tenté de la maintenir dans une petite cage comme un pauvre petit oisillon, qu'on garde jalousement.

 La jolie femme, se colla contre le jeune homme, appuyant volontairement sa poitrine contre le bras du grand homme. Qui rougit face à ses actions. Il semblait hésiter sur la démarche à suivre, est-ce qu'il interprétait correctement les signaux de la jeune femme. Elle le regardait avec des yeux remplis de désirs.

Il décida de poser sa main sur la cuisse de son amie, la caressant doucement. Ce qui amusa beaucoup France. Qui se décida à le taquiner un peu. En se mettant à genoux sur son canapé. Par conséquent, URSS retira sa main. La belle dame, déposa un baiser sur la joue de son invité. Elle sentit sa peau brulante sous l'effet de son baisée. Elle murmura dans le creux de son oreille:

- Tu sais mon cher ami, que si tu le souhaites nous pourrions aller nous coucher dans ma chambre. Mon lit est assez grand pour nous deux.

-Pour y dormir? Demanda avec une certaine hésitation, URSS. Qui ne voulait pas créé de malentendu avec sa tendre amie.

Cette réponse inattendue fit rire la française, qui se colla un peu plus contre le torse du grand homme. Elle pouvait sentir son coeur battre la chamade, lorsqu'elle passa sa main sur son torse musclé.

- Voyons, mon cher URSS. Il y a bien d'autre activité que nous pouvons faire dans une chambre.

- Je voulais juste être sure que tu souhaiterais faire ce genre de chose. Je n'aimerais pas vous forcer  dans une situation gênante.  

Cela fit rire de plus belle la dame.

-Oh, mon pauvre petit chat. Je vous remercie de vous préoccuper de moi et de ma sécurité. Mais actuellement ce que je voudrais et je vais vous le dire clairement pour que le doute ne subsiste plus dans votre tête. C'est que j'aimerais que vous me preniez et qu'on aille faire l'amour dans ma chambre. Car je n'aimerais pas salir le linge présent sur mon canapé.

A peine ces mots furent sortis de la bouche de la française, que son futur amant l'embrassa fougueusement.


Une nuit à Paris (Countryhumans)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant