Chapitre XXIV

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Qu'est-ce qu'il fait là, à 3h du matin ? J'avais presque terminé, ça c'était bien passé en plus... Pourquoi il fallait qu'il vienne pour tout gâcher ?

-Hans... j'aimerais te dire que je suis content de te voir mais, ce n'est pas le cas, dis-je d'un ton sec.

-Moi c'est tout le contraire tu n'aurais pas pu mieux tomber, ricane-t-il.

Quoi ? Comment ça ? Je baisse donc le regard vers les articles qu'il veut acheter et en reste pétrifié, je comprends mieux... Mais comment il ose ? Elle a 16 ans !

-Jack ça va ? Tu veux prendre ta pause ? S'inquiète ma collègue de derrière.

-Non c'est bon, merci Sophie.

Elle me répond par un hochement de tête accompagné par un petit sourire fatigué. Je retourne donc "m'occuper" de mon client. Reste pro Jack, tu as besoin de ce boulot, attends la fermeture avant de lui casser ses dents.

-Pour que tu puisses acheter de l'alcool tu dois être majeur, affirme-je.

-Oh... aller ! Fais une petite exception pour moi, ton vieux copain, tente-t-il d'une voix mielleuse.

Pour toute réponse je me contente de poser le pack de bière par terre à côté de moi et lui fait le sourire le plus hypocrite que je suis capable.

-D'accord très bien et le suivant aussi tu comptes m'empêcher de l'acheter ? Pas sûr que ta copine apprécierait d'être Tata à cause de toi, me provoque-t-il.

-Tu as raison je ne peux pas t'en empêcher mais crois-moi que si j'avais pu je l'aurais fait, lui dis-je en lui lançant un regard noir tout en passant son paquet de capote devant le scan.

*Bip*

-Ça te fera 6.70€.

Il me donne un billet de 10€, je l'encaisse et lui rend la monnaie puis il s'en va en ne manquant pas de me lancer se sourire moqueur que je déteste tellement.

-Tu n'as pas arrêté depuis que tu es arrivé, il n'y a plus personne, prend toi quelque chose à boire et va prendre l'air, insiste Sophie.

-Oui tu as raison, je reviens dans quelques minutes, lui dis-je avec un sourire sûrement aussi fatigué que le sien.

Je ferme ma caisse et vais me prendre un jus d'orange dans le distributeur à l'extérieur du bâtiment. Je vais ensuite m'adosser contre un des réverbères qui éclairent le parking. Je laisse mes pensées vagabonder pendant que mes yeux se dirigent tous seuls vers le ciel étoilé. Est-ce que je dois dire à Elsa ce qu'il s'est passé avec Hans et sûrement avec sa sœur aussi ? Non, ce n'est pas à moi de le lui dire, c'est à elle. Au même moment j'entends des cris féminins provenir de l'autre bout du parking. Avec la distance je peux juste distinguer deux silhouettes. Les cris reprennent et je réussit à comprendre "au secours". Mon sang n'a le temps de faire qu'un tour que je m'élance à travers les quelques voitures qui jonchent le parking. Une fois à mis chemin je reconnais sans problème de qui il s'agit : c'est Anna et ce crétin d'Hans.

L'inconnue Devient Indispensable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant