11. Honor

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Un instant.

Il suffisait d'un instant pour tout voles en éclat et détruise tout. Absolument tout.

Je ne pouvais pas perdre Priam. Pas après l'avoir retrouvé, pas après avoir réappris à vivre quand je n'avais fait que traverser les siècles. Je ne voulais pas qu'il devienne un monstre pour nous sauver. Je ne voulais pas qu'il laisse son humanité de côté pour nous préserver.

Tout brûlait, dévasté, ravagé. La chaleur léchait nos peaux et les flammes tournaient leur dessein avide vers la forêt.

Notre chez nous brûlait. Déjà, il ne restait plus rien.

Les photos et les souvenirs. Mais tout ça, ce n'était pas le plus important. Tant que les enfants vivaient, tant qu'ils respiraient...

Eamon.

Au sol. Inerte. Respirait-il ? Son petit corps étendu, qu'une ombre parmi les ombres. Si mal. Si mal de comprendre que j'avais été incapable de le protéger. De les aider, tous.

Priam semblait attendre. Il voulait que je comprenne ce qu'il attendait de moi, de nous.

Non. Non, je ne pouvais pas le laisser se perdre. Pas comme ça.

Je pouvais agir. Ce pouvoir qui était le mien ne devait pas juste constituer un fardeau. Je ne pouvais le craindre toute ma vie, repoussant qui j'étais. Je me souvenais de ma mère. Comme tout ça était loin. Un visage. Une odeur.

Et ce don.

Il n'était pas à double tranchant. Il prenait tout comme il rendait. Il contrôlait. Ça aurait dû être l'apanage d'un Régent. Priam aurait su quoi en faire, comment en user à sa convenance sans reculer.

C'était mon rôle que de garder cet endroit ; de le protéger envers et contre tous.

Quand le Mage était venu à moi, je lui avais expliqué ce que je voulais et pourquoi je voulais agir de cette façon. Ainsi il nous avait protégés de sa magie, me promettant que de l'aide serait toujours apportée à ceux en éprouvant le besoin.

Un enfant perdu dans les bois après un jeu.

Une récolte fichue à la suite d'un hiver trop rude.

De l'aide.

De l'aide !

« Nous ne devons pas craindre qui nous sommes parce que les autres le feront pour nous, Huyana. C'est un cadeau de Sharan. Un cadeau qu'il nous faut accepter. »

Ma louve coula dans mes membres, s'emparant de mes os et de mes muscles, faisant bouger nos doigts.

Sa force se déploya dans mon esprit en même temps que sa conscience se scindait à la mienne.

Nous sommes deux en une.

Nous sommes les filles de Sharan.

Ne nous crains pas, souffla ma louve.

Priam compris. Il dut percevoir le changement dans l'air.

Je sentis notre don se déployer et ramper au sol, courant dans la terre, se greffant à la roche. Il rampa jusqu'à l'Alpha, jusqu'au Monstre.

Et il attaqua. Il attaqua chaque ennemi présent, réduisant leur moitié à l'état de prisonnier. Un joug barbare.

Contrôle.

J'étouffai les bêtes, les tenant fermement à la gorge. Mon rythme cardiaque s'emballa. S'intensifia et devint frénétique.

Je bridai. Sans briser. Je serrai, sans annihiler. Leur conscience demeurait, incertaine, incapable d'agir ou de lutter.

DE SANG ET D'ARGENT T7 Half of a man [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant