En premier, il y eut cette main sur mon bras. Sur ma peau. Ma peau si froide. Puis ma gorge se rebella et je me mis à tousser. Je crachai un amas visqueux avant de me sentir glisser sur le flanc de mon corps. Je grognai de douleur quand certaines parties se réveillèrent après tous ces siècles enfermés dans cette immobilité illimitée. Je pris une longue inspiration, mais de nouveau je crachai quelque chose. Il y avait comme des voix autour de moi. Ce n'était pas...
Je sentis une main sur mon bras, toute entière et un souffle contre ma joue. Je pouvais à peine bouger. Je pouvais à peine respirer. Pourquoi ?
Pourquoi est-ce que je voulais respirer ? N'étais-je pas mort ? N'étais-je pas... six pieds sous terre ? Je grognai et tentai de repousser les mains qui me touchaient.
Sous mon corps, je pouvais sentir la terre humide, gorgée d'eau. Je pouvais sentir qu'il y avait des cailloux. Je clignai des yeux, conscient que mon corps se réveillait d'un long sommeil. Perturbé par ce réveil forcé et incongru, je tentai d'y voir clair, mais il faisait complètement noir ici.
Je gémis de douleur quand des souvenirs remontèrent. Des souvenirs de ma... mort. Oui, j'étais mort. J'étais mort quand Ahmet, mon Régent, celui qui m'avait élevé pour devenir l'un des plus mortels loups de la terre, avait battu de ses poings mon corps tremblant et ensanglanté.
Ahmet.
Je clignai de nouveau des yeux quand quelqu'un m'appela. Mon prénom résonna dans un espace confiné et humide.
Où étais-je bon sang ?
Je voulus ouvrir la bouche, mais rien ne sortit hormis un gémissement qui me détruisit un peu plus. Mes muscles répondaient à peine.
Soudain, je le sentis.
Mon loup. Ma moitié.
Sa chaleur coula dans mes membres. Dans nos membres. C'était comme un second souffle. Je réussis à cracher ce qui bloquait ma gorge et m'appuyai sur mes coudes, hurlant enfin de douleur.
— Priam ! s'écria une voix.
Je frémis en reconnaissant ce timbre entre mille. J'aurais pu reconnaître cette voix parmi tant d'autres ! C'était sa voix à lui. Cette voix qui m'avait répété encore et toujours les mêmes choses.
Encore et toujours les mêmes ordres.
Les mêmes cris.
Les mêmes hurlements.
Je posai mon front contre le sol, tentant de calmer la bête en moi. De faire comme on m'avait appris il y a si longtemps. Ahmet m'avait donné cette chose qui s'appelait le contrôle.
Le contrôle.
Le contrôle.
Cette base qui avait permis à mon loup de ne pas tuer inutilement d'autres personnes. Parce que j'en avais tué des personnes, bien avant qu'Ahmet ne m'apprenne.
La douleur se répandit le long de ma colonne vertébrale et mon hurlement déchira le silence qui m'entourait.
— Sors-le de là, Ahmet ! s'écria la voix d'une femme.
— Priam, il ne faut pas que tu changes, gronda la voix de mon Régent.
Je criai à nouveau, sentant mes mains se changer. Ma peau s'ouvrit et des griffes déchirèrent mes muscles. Une main s'enroula autour de ma cheville et on me tira d'un seul coup. Je voulus frapper pour me défendre, mais déjà des bras me tiraient vers la surface. On me déposa au sol, mais cette fois la terre était chaude et sèche.
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DE SANG ET D'ARGENT T7 Half of a man [Terminée]
WerwolfDE SANG ET D'ARGENT TOME 7. « - Tu reviendras ? La peur. Là, dans mon ventre. La terreur. Celle d'être abandonnée. D'être laissée derrière. Il ne se retourna pas, ne m'offrant que son dos. - Tu reviendras, Raj ? » Honor est une Obedentier ; branche...