Mon Oméga T2 : La Genèse [terminée]

Chapitre 2 : Victor

Nadine en est à son huitième mois de grossesse. Donc, je vais encore devoir supporter son comportement exécrable pendant plus d'un mois... (NDA : une grossesse, c'est neuf mois... révolus !!) Et dire que je me réjouissais de la voir enceinte pour neuf mois... Si elle avait été une Oméga, je serai déjà sorti de ce calvaire. Mais Nadine est la plus délicieuse des Alphas que j'ai rencontrés. Elle est belle, drôle, intelligente... Mais depuis le début de sa grossesse elle est aussi détestable, capricieuse, exigeante... et j'en passe ! Sans compter qu'elle ne me laisse plus la toucher. L'autre jour, elle m'a même dit d'aller libérer un Oméga, si veiller ma femme Alpha enceinte ne me convenait pas.

Mais je me lamente. Ça ne doit pas être facile pour elle non plus de voir son corps se déformer, de subir diverses nausées et douleurs... Sans compter les abrutis qui lui sortent à longueur de journée, qu'en tant qu'Alpha, elle devrait mettre un Oméga enceint et non être enceinte elle-même.

Mais, Nadine et moi, nous nous aimons. L'enfant qu'elle porte n'est pas arrivé là par hasard ou sous le coup d'une quelconque chaleur, nous le désirons. Les jours où elle est de bonne humeur, elle me parle du bonheur qu'elle a de le sentir grandir en elle, de le sentir bouger.

_ Victor ? » entends-je sa voix m'appeler.

Elle est un peu trop mielleuse... Je sens que ça va de nouveau finir en dispute...

_ Oui, mon amour ? » dis-je le plus sincèrement possible, tout en sortant de mon bureau pour la rejoindre dans le salon.

Ses yeux d'un noir d'encre se posent sur moi, et je ne peux réprimer un sourire en la regardant. Elle est belle, même si elle se trouve grosse du fait de l'enfant qui grandit en elle. Ses cheveux noirs resplendissent et sa peau claire me donne l'envie de l'appeler Blanche-Neige... Mais, vu sa réaction la dernière fois que j'ai eu le malheur de m'abandonner à cette fantaisie, je ne m'y risque plus.

_ Tu m'expliques pourquoi tu es en train de travailler au lieu de t'occuper de moi ?

Je soupire.

_ Nadine... Nous avons déjà eu cette discussion : si je ne travaille pas un minimum, mon entreprise va péricliter, et nous allons perdre notre seule source de revenus.

_ Donc, pour toi, l'argent est plus important que ta femme et ton enfant à venir !

Ce n'est pas une question qu'elle me pose, c'est son interprétation erronée et nombriliste à laquelle je suis soumis depuis huit mois.

_ Tu sais très bien que c'est faux. J'aimerai pouvoir passer tout mon temps avec toi, mais il faut de l'argent pour payer le loyer et les factures...

_ Tu es tellement matérialiste ! » me crache-t-elle.

Je soupire une nouvelle fois. Ses agressions constantes me fatiguent. Sans parler de sa mauvaise foi : le mois dernier, elle a dépensé une somme folle dans un SPA pour se faire masser, coiffer et maquiller. Certes, elle en est revenue radieuse et d'excellente humeur... pendant deux heures... Après quoi, son comportement est redevenu celui qu'il est depuis le début de sa grossesse. A mes yeux, ces deux heures de tranquillité ne valaient pas la somme qu'elle a dépensée, mais ça lui avait fait plaisir, alors je n'ai rien dit.

_ Je vais retourner à mes dossiers, mon amour. » élude-je la dispute. « Tu as besoin de quelque chose ?

_ J'aurais besoin du père de mon enfant, mais il est aux abonnés absents ! » continue-t-elle sur sa lancée.

Je baisse les yeux sous son attaque et retourne à mon bureau, dont je laisse la porte entrouverte, au cas où elle aurait besoin de moi.

Je travaille non-stop jusqu'à dix-huit heure, puis quitte mon bureau pour la cuisine où je prépare le dîner, après avoir vérifié auprès de Nadine, toujours dans le canapé, ce qu'elle veut manger. Je fais à dîner tous les soirs, pour éviter à ma compagne de devoir faire des efforts ; je sais à quel point sa grossesse la fatigue. Une fois le repas prêt et la table dressée par mes soins, elle me rejoint et nous dînons dans le calme.

_ J'ai pris de l'avance pour les prochains jours. Je me disais que, demain, nous pourrions choisir la couleur de la chambre du bébé.

_ Du jaune. » dit-elle d'un ton qui n'appelle pas de réponse.

_ J'aurais aimé qu'on en discute... Je voyais plutôt un bleu pastel. » tente-je.

_ Hors de question ! J'ai horreur de cette couleur !

_ On peut peut-être trouver un compromis. Que dirais-tu d'un vert clair ?

_ Ecoute, Victor. La mère de ce bébé, c'est moi ! C'est donc à moi de choisir !

_ Parce que moi je ne suis pas le père, peut-être ? » commence-je à m'emporter.

Elle me regarde et éclate en sanglot.

_ Pourquoi est-ce que tu me cries dessus ? Tout ce que je voulais, moi, c'était t'épargner d'avoir à réfléchir à tout ça. Tu travailles déjà tellement...

_ De... Désolé, mon amour. » soupire-je en baissant les yeux. « Je dois être fatigué, pardonne-moi, s'il te plait.

Nadine relève les yeux vers moi et je l'entends sécher ses larmes. Quand je pense que c'est à cause de moi qu'elle pleure...

_ Alors, tu es d'accord pour le jaune ? » demande-t-elle, des larmes encore dans la voix.

_ Bien sûr, mon amour. » lui souris-je doucement.

Pourtant, j'aurais bien aimé trouver une couleur plus douce.