Mon Oméga T2 : La Genèse [terminée]

Chapitre 22 : Étrangle-moi - Partie 1 : L'ombre de David

Attention,  ce chapitre contient des scènes à caractère sexuel homosexuel. 

PDV Nicolas

Cela fait maintenant deux mois depuis la mort d'Hervé, dont un qu'Arnaud a déménagé, laissant simplement les affaires de mon ami dans un carton sur le pas de ma porte. Je me suis senti coupable de l'avoir délaissé alors qu'il vivait un deuil. Après tout, si Hervé l'aimait, c'est qu'il ne devait pas être un si mauvais homme.

De mon coté, je travaille depuis six mois à la garderie que Victor a créée dans son entreprise. Et le moins que je puisse dire, c'est que je ne chôme pas ! Si, au début, il n'y avait que deux-trois enfants, selon les jours, la facilité de déposer leurs bambins à l'entrée de l'usine a vite séduit bon nombre d'employés, et j'ai dû chercher une personne pour me seconder... Puis encore une autre ! Etrangement, j'ai eu beaucoup moins de mal à trouver quelqu'un apte à garder quatre enfants simultanément, que nous n'en avions eu, Victor et moi, pour trouver une nounou pour James seul !

En y pensant, c'est ce qui m'a permis d'être auprès de mon ami le jour de son décès. James était à la crèche pendant que j'étais à la maison... Je suis content qu'il n'ait pas eu à subir le stress et la douleur de cette journée.

Mais aujourd'hui, mon Alpha a décidé de m'emmener déjeuner dehors, et j'avoue que je ne suis pas contre l'idée de quitter quelques heures les couches et les cris.

Nous déjeunons tranquillement sur une jolie terrasse, entourés d'autres couples, qui, comme nous, discutent de tout et de rien.

_ Chaton ! » entends-je soudain derrière moi.

Je me fige en reconnaissant la voix. Ma gorge se serre, comme sous une pression fantôme. Non, ce n'est pas possible, ça ne peut pas être lui...

Je me retourne lentement, espérant avoir fait une erreur, bien que je sache pertinemment que ce n'est pas le cas. Et je le vois. Mais ce n'est pas à moi qu'il s'adressait : un jeune homme est en train de se blottir dans les bras de David en lui souriant. L'Oméga, car je n'ai aucun doute sur la question vu sa frêle carrure, doit avoir l'âge que j'avais quand l'Alpha et moi nous sommes mis en couple. Mais je remarque surtout, sous le col roulé qu'il porte, les marques hautes et violettes des mains de David. Ce dernier lui rend son sourire et le cajole avec tendresse.

Je sens une pointe de jalousie naître en moi. Après m'avoir étranglé, David ne m'a plus jamais regardé ainsi. Pas même quand il a essayé de me retenir...

_ Mon cœur ? » m'interpelle la voix chaude de Victor. « Est-ce que tout va bien ?

Je me retourne vers lui, et ce que je lis dans ses yeux bleu-gris me fait un bien fou. Cet Alpha ne me fera jamais de mal, il m'aime trop pour ça.

******

Cela fait maintenant plus d'une semaine. Plus d'une semaine, et David ne quitte pas mes pensées. Non pas que je veuille retourner avec lui. Ça, pour rien au monde. Mais l'avoir revu m'a fait comprendre une chose : je suis guéri de lui, mais pas de ses mains sur ma gorge. Je n'ai pas réussi à tourner cette page sombre, je l'ai simplement enfouie en moi, et maintenant, elle rejaillit, presque plus forte qu'avant. J'en ai pour preuve mes nuits hachées de cauchemars où il m'étrangle en riant, ou la peur que je ressens à chaque fois que les lèvres de Victor s'égarent dans mon cou.

En moi, une petite voix me dit que je sais comment exorciser ma peur. Mais je refuse d'y prêter attention. Je ne veux pas demander ça à Victor. Ça serait trop lui demander. Mon Alpha n'est pas le genre d'homme à faire du mal pour son plaisir personnel. Ça serait même plutôt le contraire. Il serait du genre à subir des désagréments, si ça pouvait me faire du bien...