Chapitre 26 : Une vie sans lui

722 67 55
                                    

PDV Nicolas
Mon accouchement s'est bien passé, et je me suis vite remis de l'intervention. J'ai même la chance de faire partie des rares hommes Omégas à avoir conservé son utérus après la césarienne. Mais, ce n'est qu'un maigre réconfort. Oui, mon corps est intact, si on oublie la cicatrice ; je n'ai même pas eut de vergetures, ni au ventre, ni sur la poitrine. Mais j'ai perdu bien plus, et plus important dans cette grossesse. J'ai perdu mon Alpha. Mais, ma fille est par ailleurs si formidable, que je sais que j'ai fait le bon choix.

C'est un bébé un peu agité, et il est vrai que ça aurait été plus simple si j'avais eu le bonheur de rester avec Victor, car je sais qu'il m'aurait secondé auprès de notre fille, se levant la nuit ou me permettant de me reposer la journée. Pourtant, quand je regarde Alina, mon petit ange, je ne regrette rien.

******

J'ai laissé Alina à ma voisine, le temps d'aller faire quelques courses. Je reprends enfin des suppresseurs et revois enfin le monde extérieur. Ça me fait un bien fou. Je n'ai toujours pas de travail, donc pas de revenus en dehors de l'allocation sociale qu'on me verse, alors j'ai proposé à ma voisine de garder ma fille en échange de quelques travaux d'aiguille. Il est vrai que je m'en sors plutôt pas mal, mais ça reste à mon sens du travail d'amateur, même si j'aimerai bien en faire mon nouveau métier. J'ai conscience que mon rêve de travailler avec des enfants s'est éteint quand j'ai quitté Victor. Sans recommandations, aucun Oméga ne peut espérer plus que du baby-sitting. Mais, de toute façon, j'ai ma propre fille à m'occuper. Et elle me prend tout mon temps.


J'avance tranquillement dans la rue, mes sacs de courses accrochés à mes épaules pour garder les mains libres, quand une voix m'interpelle. Je me retourne, et vois Arnaud qui arrive vers moi, un grand sourire aux lèvres.

_ Je me disais bien que c'était toi. » me sourit-il.

J'esquisse une réponse à demi-mot. Je n'ai pas envie de parler avec lui. Pas après la mort d'Hervé, et l'avoir vu le remplacer comme on change une ampoule qui a claqué.

_ Tu ne portes plus de foulard ? » désigne-t-il ma gorge avec un sourire entendu.

_ Non, je veux que chacun sache que je suis un Oméga indépendant et que j'élève ma fille sans son Alpha de père. » réponds-je, la tête haute, ignorant volontairement son allusion aux marques d'étranglement, et rappelant que je suis contre le marquage des Omégas, tout en faisant comprendre que je ne souhaite personne d'autre dans ma vie.

Que puis-je lui dire d'autre ? ''Non, je n'en ai plus besoin, puisque mon amant n'est plus là pour m'étrangler durant nos jeux sexuels'' ? Ma vie privée ne regarde personne. Et je veux tenir Alina éloignée de ce genre de choses, la tenir éloignée de mon passé. Et puis, de toute façon, je ne pense pas qu'Arnaud comprenne. Après tout, c'est parce que David m'étranglait que je l'ai quitté. Or, paradoxalement, c'est parce qu'il m'étranglait que je restais avec Victor. Pour ça, et pour tout l'amour que nous partagions.

Et puis, j'espère aussi que ma réponse va permettre de clore la discussion. Le ton que j'ai employé devrait suffire. Je n'ai pas envie de discuter avec lui.

_ Tu... On pourrait prendre un café, juste tous les deux ? » me propose-t-il en s'approchant de moi. « Qu'est-ce que tu en dis ?

Il est très près de moi quand il achève sa dernière phrase... Beaucoup trop près ! Et le ton de sa voix est bien trop doucereux... Quant à son sourire entendu, il me révulse ! Je serre les dents, mais je ne bouge pas.

_ Recule, Arnaud. » grogne-je.

_ Et tu vas faire quoi si je refuse ? » s'amuse-t-il, sardonique, sa main se levant pour caresser mon visage.

Mon Oméga T2 : La Genèse [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant