Chapitre 27 : Prostitution - Partie 1

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Attention, ce chapitre contient des scènes à caractère sexuel homosexuel. Je vous laisse juge de ce qui tient du consentement. 


PDV Nicolas

C'est horrible. J'ai l'impression de trahir Victor, alors que je l'ai quitté il y a déjà trois ans. Mais je n'ai pas vraiment le choix. Alina a besoin d'affaires pour aller à l'école, et je ne veux pas qu'elle soit moins bien lotie que ses camarades qui ont deux parents, et surtout un parent Alpha. J'ai certes un nouveau travail, mais il ne couvre que les frais quotidiens : le loyer, les courses, les factures d'eau et d'électricité... Et malgré l'allocation que je continue de toucher, j'ai besoin de plus d'argent pour que ma fille soit à égalité.


Alors, je laisse l'homme face à moi poser ses mains sur mon corps déjà nu. Je le laisse embrasser ma peau, et je fais même semblant d'y prendre du plaisir.

Ce n'est pas un Alpha, mais un Béta. De ce qu'il m'a expliqué, il veut savoir ce que ça fait de coucher avec un Oméga, il veut savoir pourquoi les Alphas nous préfèrent à eux, tout comme nous ne voulons que des Alphas, et en quoi seuls les Alphas peuvent nous libérer... Certes, je ne lui ai pas expliqué que, pour être libéré, un Oméga devait d'abord être en chaleur. Mais puisque, de toute façon, il n'aurait rien pu faire pour mes chaleurs, j'ai continué à prendre mes suppresseurs.

Ce n'est pas qu'il soit laid ou malhabile, mais je n'ai qu'une envie : que tout ça s'arrête rapidement. L'idée de le repousser me traverse l'esprit, mais j'avise l'enveloppe pleine, dont j'ai déjà vérifié le contenu et qui dépasse un peu de mon sac, et je serre les dents avant de simuler que je prends du plaisir à le laisser me toucher.

Etrangement, c'est plus compliqué que quand je restais indifférent sous les mains de David. David... Je n'avais pas pensé à lui depuis des années. Peut-être me revient-il à présent à l'esprit, car lui aussi usait de mon corps comme bon lui semblait. Il est vrai que la situation actuelle est plus que similaire. Sauf qu'à l'époque, je n'avais pas à faire semblant de continuer d'aimer ça. Au contraire. Et il est finalement plus facile de retenir un gémissement, quand l'autre vous donne finalement quand même du plaisir, que de gémir quand on a juste envie de pleurer et de repousser son ''partenaire''.

Les mains et la bouche du Béta courent sur moi, et je me sens un peu plus sale à chaque contact. Je l'entends grogner comme un animal en rut. Croit-il qu'un Alpha grogne de la sorte ? Pense-t-il m'exciter ainsi ? Son comportement me donnerait plutôt envie de le repousser davantage.

Il enfonce violemment un doigt dans mes fesses, et je retiens un cri de douleur.

_ T'as le cul serré. » me fait-il d'une voix gutturale. « Ça va être le pied !

Je retiens un haut-le-cœur alors qu'il bave sur ma gorge en me léchant. J'ai l'impression d'être dans un mauvais porno. En plus d'être une brute, cet homme est un porc.

Il agite son doigt en moi pendant un instant, sous mes gémissements feints, puis me fait installer sur le lit à la couverture miteuse de la chambre de motel que nous occupons. Après s'être dévêtu, il y grimpe à son tour, prenant place entre mes jambes. Je risque un œil à son corps un peu gras, mais surtout à son sexe. Non qu'il me fasse plus envie que le reste, mais je veux savoir à quoi m'attendre. Et je ne sais pas si je dois être soulagé ou dégoûté de ce que je vois : sa verge est courte, vaguement grosse, mais surtout clairement à peine dure. Je n'ai aucun doute : ça ne sera pas plus agréable que le reste.

Il s'installe entre mes jambes, et, attrapant ma verge – qui, en fait, ne fait pas meilleure mine que la sienne – il vient masturber nos deux membres, alors que je réprime difficilement un mouvement de recul. Il fait s'agiter sa main un moment, mais, si son sexe durcit, le mien ne réagit presque pas. Mais je vois bien qu'il s'en moque. Je crois même que ça le fait rire ; ça l'amuse de voir que je n'aime pas qu'il me touche. Il place sa verge devant mon anneau de chair, et le perfore violemment, sous un cri de douleur que je tente d'étouffer, avant de commencer à aller-et-venir en moi.

Il se couche sur moi, et grogne son plaisir à mon oreille, telle une bête. Je prends sur moi et recommence à simuler que j'y prends du plaisir. Par chance, mon corps réagit à son intrusion, et mes fesses s'humidifient juste ce qu'il faut pour qu'il ne me prenne pas à sec, évitant toute lésion.

Nous finissons en levrette, et ça me convient très bien. Je ne veux pas le voir jouir en moi. Car, quand il a refusé de mettre un préservatif, j'ai bien compris que c'était son but. Ça m'est égal : jamais un Béta ne pourra mettre enceint un Oméga, et mes suppresseurs font de toute façon office de contraceptif.

Il atteint son but et s'écroule sur le lit à coté de moi en grognant.

_ Tu as le cul encore plus humide et glissant que le con d'une femme ! » ricane-t-il.

Je serre les dents. Cet homme est d'un grossier...


Je me lève sans le regarder, attrape mon sac et file dans la petite salle de bain attenante à la chambre. Là, je fuis le miroir et me nettoie, lavant et relavant mon corps pour faire partir la sensation de son corps sur le mien. Ne pas croiser mon propre reflet. Je risquerais de vomir de voir ce que je suis devenu : une pute.

******

Je n'aime pas me prostituer. Mais je dois admettre que ça paie les factures, pour un temps de travail somme toute assez minime. J'ai gardé un travail ''normal'', ne serait-ce que pour éviter les questions. Mais, en tant qu'Oméga, ce n'est pas avec ce que je suis payé pour remplir les rayons que je peux élever convenablement ma fille.


J'ai choisis de ne prendre que des clients Béta. Ça me rassure quant au fait que, peu importe l'avancement de mon cycle ou si j'ai ou non pris mes suppresseurs, aucun ne pourra me marquer, et aucun ne pourra non plus me mettre enceint.

Mais à chaque fois que je laisse un de ces hommes me toucher, une phrase que j'ai lue résonne dans ma tête : la prostitution, c'est un viol qu'on autorise, qu'on monnaie. 

Mon Oméga T2 : La Genèse [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant