Chapitre 6 : Première rencontre

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PDV Nicolas

Je cours à travers les rues, espérant ne pas arriver en retard. Hervé m'a proposé de sortir entre Omégas, et j'avoue ne pas avoir résisté, même si mes finances ne me permettent pas vraiment ce type de folie. Mon studio est à l'autre bout du quartier Oméga par rapport à notre point de rendez-vous. J'ai d'ailleurs râlé, surtout que l'Alpha d'Hervé lui laisse sa voiture. Nous aurions pu nous retrouver plus au centre du quartier, ou il aurait pu passer me chercher... Mais j'ai cru comprendre que son Alpha n'aimait pas que sa voiture circule dans mon quartier, et qu'il avait accepté de nous la prêter pour le déménagement, uniquement parce que mon ami avait insisté. Je lui en veux un peu, mais d'un autre coté, c'est un Alpha, et il fait comme bon lui semble.

Je suis essoufflé en arrivant. Il faut dire que, depuis ma rupture avec David, il y a presque un an, j'ai pris du poids. Je néglige un peu mon corps, de même que ma tenue : je ne veux plus attirer les regards de convoitise des Alphas. La simple idée que l'un d'eux pose ses mains sur moi me révulse.

Hervé me regarde arriver d'un œil désapprobateur. Pour lui, je devrais déjà être en train de me chercher un nouvel Alpha. Il ne conçoit pas que je n'en ai pas envie, que je veuille vivre sans ces monstres d'égoïsme brutaux. Avoir à nouveau un Alpha ? Hors de question. Je suis très bien tout seul !

Il soupire de dépit quand je hausse les épaules, et nous partons nous balader tranquillement dans les rues du centre ville. Nous discutons de tout et de rien, même si je vois bien qu'Hervé essaye de me faire loucher sur tous les Alphas que nous croisons. Mais je fais mine de ne pas comprendre son petit jeu, et il finit par se lasser, à mon grand soulagement.

Après deux heures à faire du lèche-vitrines, nous nous arrêtons pour prendre un café. Mais, quand il me propose d'en prendre un second, je grimace un peu en regardant le contenu de mon portefeuille. Il oublie que je n'ai pas d'Alpha pour prendre soin de moi financièrement. Non que je souhaite vivre au crochet d'un autre – avec David, j'ai toujours payé ma part – mais il est vrai qu'avoir un Alpha qui vous offre un sourire compréhensif, quand on lui dit qu'on a craqué sur la dernière petite veste ou sur un beau jeans, et qu'il paye la note, c'est plus simple. Et j'admets que cette facilité, cette liberté, qui vient quand on se met en couple avec un Alpha, me manque... Pourtant, malgré les efforts auxquels je dois consentir, je reste sûr de mon choix.

Mon ami m'offre un sourire un peu condescendant face à mon manque de moyens, et me propose qu'on boive notre prochain café chez lui. Je lui souris et le remercie, puis nous quittons le centre ville pour nous diriger vers son quartier.


Hervé et Arnaud, son Alpha, vivent dans une maison plutôt grande, selon mes critères. Mais d'après mon ami, aux yeux de son Alpha, c'est un minimum : trois chambres – alors qu'ils ne sont que deux – dont une avec salle de bain privative, une seconde salle de bain, un immense salon et une grande cuisine alors qu'ils ne reçoivent jamais personne... Les minimums des Alphas me laisseront toujours dubitatif.

Après une demi-heure de marche, toujours en papotant, nous arrivons en vue de sa maison.

_ Avec qui est-ce que ton Alpha discute ? » demande-je doucement à Hervé en le retenant par le bras en voyant un grand blond sortir de chez lui.

Mon ami me regarde avec un sourire entendu, alors que je ne lâche pas l'inconnu des yeux, tout en me dissimulant derrière lui pour être plus discret.

_ C'est notre nouveau voisin. C'est un Alpha très gentil, célibataire, avec un adorable bébé Béta. Il s'appelle Victor Hergonoff.

_ Victor. » répète-je dans un murmure.


PDV Victor

L'Oméga de mon voisin arrive alors que je quitte leur maison. C'est un jeune homme tout à fait aimable, et qui m'est d'un grand secours quand j'ai besoin de faire garder James. C'est vraiment pratique pour moi, d'avoir trouvé un baby-sitter juste à coté de chez moi. Et comme il ne travaille pas, il est disponible la plupart du temps, sur un simple coup de téléphone. Je le paye plutôt bien, mais ça ne me dérange pas, car je dois admettre qu'il s'occupe vraiment bien de mon fils.

Mais, à cet instant, ce n'est pas cet Oméga qui retient mon attention, mais le beau brun qui arrive à sa suite et qui fuit mon regard en rougissant. Ils me dépassent tous deux, entrant dans la maison en saluant rapidement Arnaud, et je peux observer son corps légèrement enrobé, mais qui me semble tout à fait délicieux. Ses hanches sont pleines, sa taille un peu plus fine, et ses fesses rebondissent joliment quand il marche. Mais ce qui me fait le plus d'effet, l'image que je garde gravée quand il quitte mon champ de vision pour entrer dans la cuisine, ce sont ses magnifiques yeux marrons.

Face à moi, mon voisin ricane un peu.

_ Tu veux reprendre un café ? » me demande-t-il alors qu'on entend les deux Omégas mettre en route la machine.

Son sourire narquois m'agace un peu, mais j'aimerai vraiment rencontrer ce jeune homme. Je vais accepter sa proposition quand, à ma hanche, un bruit se fait entendre : le baby phone m'indique que James est réveillé et me réclame. Je grimace un peu. Mauvais timing.

_ Une autre fois. » souris-je comme si ça n'avait pas de réelle importance.

_ Laisse-moi ta carte. » soupire-t-il.

_ Je t'en ai donnée une, il y a cinq minutes. » m'étonne-je.

_ Pas pour moi, idiot !

Je me sens rougir légèrement en comprenant à qui ma carte est destinée, et lui en tends une.

_ Fiche le camp. Ton fils a besoin de toi. » me rappelle-t-il à l'ordre alors que je reste devant sa porte.

Je souris et m'éloigne en le saluant de la main. Mais, j'ai à peine fait trois pas, qu'il ajoute une dernière phrase.

_ Il s'appelle Nicolas. 

Mon Oméga T2 : La Genèse [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant