Chapitre 33 : Départ et indépendance

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PDV Victor

James et moi nous sommes disputés. Encore. Il a beau s'être repris en main pour ses études, à la maison, c'est toujours la guerre. J'ai donc pris une décision de lâche : pour son vingt-quatrième anniversaire, je lui ai offert un appartement. J'ai fait les choses en grand, afin qu'il ne se sente pas mis à la porte : il s'agit d'un lumineux trois pièces, avec cuisine équipée ouverte sur le séjour, deux salles de bain, une grande terrasse... Le tout au dernier étage d'un immeuble flambant neuf. Je lui ai aussi payé des meubles de son choix, puisqu'il n'aura son premier salaire qu'à la fin du mois. Je lui ai dit qu'il n'aurait pas à me rembourser, que l'appartement était à son nom.

Je sais que c'est lâche de ma part. Mais je n'ai plus le courage de me disputer quotidiennement avec lui. D'autant qu'à chaque fois, il me parle de Nicolas. Il doit savoir qu'il me blesse. Je pense même que c'est son but.

Le jour du déménagement, j'annule plusieurs réunions importantes pour l'aider à s'installer, à déballer ses cartons. Je fais même quelques courses pour remplir son frigo et lui laisse une enveloppe pour tenir jusqu'à sa paye.

_ Voilà, fiston. Tout est en place. » lui souris-je après avoir fini de déballer les derniers cartons.

Mais il me regarde avec des éclairs dans les yeux.

_ Trop aimable à toi de m'avoir aidé. » grogne-t-il, ironique.

_ James... » soupire-je. « Je te l'ai dit. Tu peux rester à la maison. Mais je ne veux plus qu'on se dispute.

Il détourne le visage en émettant un son méprisant.

_ Quoi ? » tente-je en restant calme. « L'appartement ne te plait pas ? Tu veux qu'on l'agence autrement ?

_ Un bien beau cadeau pour te dédouaner de me mettre dehors. » me lance-t-il. « Comme ça, tu es sûr de passer pour le gentil. Et moi, je passe pour le fils ingrat, celui qui n'est jamais content !

_ James, par pitié, arrête ! » soupire-je. « Pas aujourd'hui. Ça ne me plait pas que tu quittes la maison. Mais je n'ai plus la force de me battre contre toi. J'aurais préféré qu'on arrive à s'entendre, et t'offrir cet appartement dans d'autres conditions. Mais là, je ne peux plus. Tout ce que je peux espérer, c'est que tu sois plus heureux en vivant ici qu'à mes cotés.

_ Oh, oui, c'est formidable, en effet ! Je suis isolé, dans un quartier que je ne connais pas, à l'autre bout de la ville par rapport à là où j'ai toujours vécu...

_ Rien ne t'empêche d'inviter tes amis. Tu es ici chez toi. Et puis, comme tu es proche de ton lieu de travail, tu économiseras l'argent des trajets, et tu pourras l'utiliser pour sortir. Ici, tu es plus proche du centre ville que tu ne l'étais à la maison. Et si tu te sens seul, tu pourras toujours venir à la maison. La porte te sera toujours ouverte, James. Tu es mon fils et je t'aime, quoi que tu en dises...

Je pars quelques minutes plus tard, le cœur gros. James m'a à peine salué quand j'ai passé la porte.

Je rentre chez moi, et entre dans ma maison qui me semble si vide. Même si James et moi ne passions plus de temps ensemble ces dernières années, le savoir dans la maison était agréable. Cette fois, je suis seul. Définitivement seul.

J'avise la carte de visite d'un club que m'a donné une de mes connaissances : ils proposent la compagnie de jeunes Bétas, voir d'Omégas... Moyennant finance. Ce n'est pas que je n'aurai pas les moyens de m'offrir les services d'un prostitué, mais l'idée me répugne. Comment peut-on profiter de la détresse de ces gens, au point d'envahir ainsi leur corps, de violer leur intimité.

Mon Oméga T2 : La Genèse [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant