Chapitre 5 : Rupture

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PDV Nicolas

Je porte un foulard pour masquer les hématomes qui ne se résorbent que difficilement sur la peau claire de ma gorge. J'ai cependant réussi à ne plus pleurer devant David. Comme, en tant qu'Alpha, il est plus fort que moi, je n'ai pas pu le repousser quand il a voulu coucher à nouveau avec moi. Mais j'ai trouvé la parade : je le laisse prendre ce qu'il veut, comme il le veut, mais je ne réagis plus à aucun de ses gestes, quels qu'ils soient, de ses caresses si délicieuses, à ses mains serrant ma gorge. Et au final, il s'est lassé.

Trois mois après sa première ''marque'', j'ai trouvé un appartement qui rentre dans mon budget d'Oméga. Certes, c'est un studio un peu miteux, sur la bordure extérieure du quartier Oméga, mais au moins, je peux enfin faire mes valises.


Je boucle la dernière et en empoigne un maximum. Hervé, un ami Oméga dont l'Alpha nous a prêté sa voiture pour me déménager, attrape les autres, et nous nous dirigeons vers la sortie. Sauf que, devant la porte, David ne semble pas vouloir me laisser partir.

_ Chaton, s'il te plait... » m'appelle-t-il doucement. « Je sais que j'ai fait des conneries... Je t'avais promis de ne pas te faire de mal, et je me suis laissé emporter... Pardonne-moi, chaton... Reste.

_ Ne m'appelle plus ''chaton''. Je ne suis plus ton jouet, David. » grogne-je pour éviter de laisser les larmes me monter aux yeux.

Devant moi, l'Alpha soupire.

_ Hervé, tu peux nous laisser, s'il te plait ? » tente-t-il vers mon ami en lui souriant.

Je connais ce sourire : c'est son sourire angélique, celui qui me faisait craquer à chaque fois, celui qu'il utilisait quand il me draguait il y a deux ans, celui qu'il utilisait pour tenter de me convaincre de le laisser m'étrangler... Celui qu'il a employé ce soir là, et qui m'a fait croire qu'il partageait mon désir de marque...

Mon ami me jette un regard. Je sais qu'il est inquiet pour moi, il a peur que je laisse David me convaincre de rester. Mais je le rassure d'une simple phrase.

_ Tu emmènes mes affaires à la voiture ? Je te rejoins dans un instant.

Il hoche la tête et assassine du regard celui qui aurait dû être mon Alpha.

_ Tu as deux minutes. » me répond-il.

Mais nous savons bien tous les trois que c'est à David, bien plus qu'à moi, qu'il s'adresse. C'est une menace implicite. L'Alpha d'Hervé est dans les forces de police et est plutôt bien placé. Si son Oméga lui dit que je suis retenu contre ma volonté, il fera le nécessaire. Et ça, David le sait pertinemment.


_ Chaton... » reprend-il alors que les portes de l'ascenseur se ferment sur Hervé. « Tu ne peux pas partir. Pas comme ça. Pas pour une chose aussi bête. Ça fonctionne bien nous deux, non ?

_ Non, David. Ça ne fonctionne plus. Plus depuis que tu m'as étranglé, au point que j'en suis resté évanoui pendant plus d'une journée. Et je ne parle même pas du fait que tu aies profité de mon corps, alors que j'étais inconscient.

_ Chaton, s'il te plait... » continue-t-il malgré que je le repousse.

_ Arrête de m'appeler comme ça ! » crie-je, au bord de la crise de larmes. « Tu m'as fait croire que tu allais me marquer ! Que toi et moi, ça serait pour toujours ! Que tu serais mon Alpha ! Mais en fait, tout ce que tu voulais, c'était m'étrangler pour me baiser ! Je refuse de continuer à vivre ça, David.

_ Si c'est une marque que tu veux, chaton, je te promets de te la faire à tes prochaines chaleurs. » s'empresse-t-il d'argumenter. « Mais ne me laisse pas.

Mon Oméga T2 : La Genèse [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant