Chapitre 23 : Le temps passe...

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PDV Victor

Nicolas porte des cols roulés et des foulards en continu depuis que j'ai commencé à l'étrangler pendant nos ébats. Il me le demande à chaque fois que les hématomes commencent à se résorber. Je crois que c'est sa façon à lui d'être à moi, de porter ma ''marque''. Mais ça me déplaît tout de même. J'essaie de lui faire d'avantage l'amour pendant les périodes où il ne me demande pas de l'étrangler. J'ai besoin de lui montrer qu'il peut avoir du plaisir même sans ça, sans que je sois brutal dans notre coït. Et aussi, j'ai besoin qu'il me laisse être doux avec lui.

Parallèlement, j'apprécie qu'il ne prenne plus ses suppresseurs. Je le trouve plus réceptif aux caresses, même en-dehors de ses chaleurs, ce qui me laisse plus de place pour être tendre avec lui. J'aime tellement le cajoler, regarder sa peau frissonner quand je le frôle, le sentir frémir quand j'embrasse doucement son cou... Mais le meilleur reste quand il me met en rut et j'ai pris l'habitude d'être disponible au maximum pour le libérer.

Je ne suis pas dupe. Je sais qu'il l'a fait pour compenser sa demande de strangulation. Mais j'apprécie tout de même l'effort consenti, car je sais à quel point c'est important pour lui de ne pas être vu comme la société voit souvent les Omégas : des animaux en chaleur qui incitent les Alphas à s'abaisser à leur bestialité.


Coté professionnel, je vois bien que mon Oméga s'épanouit parfaitement dans son travail, et j'en suis heureux. Je crains juste le jour où un enfant tirera sur son foulard et révélera les marques sur sa gorge.


A la maison, afin d'éviter à mon Oméga de faire des journées qui n'en finissent pas – déjà qu'il s'occupe énormément de James quand nous sommes chez nous – j'ai pris quelqu'un pour s'occuper du ménage. Ça lui laisse le temps de se reposer, et nous récupérons ainsi du temps pour être ensemble.

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Nicolas me parle de ses journées à la crèche d'entreprise, et de sa volonté d'élargir l'accueil aux enfants jusqu'à dix ans. J'étais un peu réticent au début, mais mon Oméga a argué que, d'ici quelques mois, James aurait trois ans, irait à l'école et serait trop grand pour rester à la crèche, et qu'il nous faudrait à nouveau partir à la recherche d'une personne apte à le garder.

J'ai voulu lui opposer qu'il y avait des garderies attenantes à son école maternelle, mais Nicolas avait déjà fait son enquête et s'est contenté de déposer les grilles de tarifs et d'horaires devant moi... J'ai dû me rendre à l'évidence : les établissements proposant un accueil sur une bonne amplitude horaire étaient hors de prix, et ceux aux tarifs raisonnables ne gardaient pas les enfants assez tard.

C'est ainsi que Nicolas a obtenu gain de cause et qu'il m'a fait ouvrir un second espace dans le bâtiment, afin de proposer ce nouveau service. Et j'ai été stupéfait de l'engouement de mes employés pour son offre. En quelques semaines, mon Oméga a embauché deux nouvelles personnes, en plus des trois initialement prévues pour l'élargissement de l'accueil.

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Nous recroisons Arnaud à l'occasion. Apparemment, il s'est trouvé un nouvel Oméga, ce qui lui vaut les foudres du mien. Mais quand Arnaud soulève le fait qu'il ne lui avait pas vu de foulard depuis longtemps, Nicolas change brièvement de couleur, avant d'arguer qu'il a bien le droit de porter ce qui lui plait.

A la réaction de mon Oméga, je suis certain qu'ils parlent d'autre chose que de ce foulard, mais je ne cherche pas à en savoir davantage. Nous avons tous un passé, Nicolas comme moi. Et tout comme je n'apprécierai pas qu'il fouille dans mes précédentes relations, je le laisse conserver son passé dans son jardin secret. Je n'ai pas besoin de savoir. Nicolas et moi sommes heureux, et c'est tout ce qui m'importe.

Mon Oméga T2 : La Genèse [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant