ー le blues du businessman

ー xxviii (part.2)

quand j'ai rouvert les yeux, j'étais toujours accompagné de cette boule désagréable nichée au fond de mon estomac. mais le sourire resplendissant dans mark a rapidement remplacé cette sensation rude par une risette sur mes lèvres.

- on est arrivé hyuck !
je me suis redressé alors que notre portière s'ouvrait déjà. mark s'est glissé sur les sièges jusqu'à sortir. à mon tour, je me suis extirpé de la voiture, m'accrochant à la main que mon compagnon m'avait galamment tendue. enfin les pieds sur terre, j'ai levé la tête vers le ciel, où les tours de ce quasi-château s'élevaient presque.

la façade opaline. les jardins taillés au millimètre près. les portes gigantesques. l'allée pavée. cet endroit était un copié-collé de mon ancienne maison, dont je pensais m'être enfin débarrassée.
- bienvenue au manoir de monsieur song, jeunes gens. il devrait venir vous rencontrer d'ici p-
- mark ! haechan ! vous voilà enfin !

le bonheur communicatif de monsieur song, qui descendait quatre à quatre ses escaliers en pierre noble, a chassé la moue de mon visage. j'étais heureux de le revoir et mark semblait l'être autant que moi. ses yeux plissés en deux grands sourires encourageants nous mettaient bien plus en confiance que son assistant, droit comme un piquet à nos côtés et les lèvres pincées. monsieur song avait beau être bourré de charisme, d'importance et de puissance, son grand sourire et sa voix claire ne pouvaient que nous mettre en confiance. comme si rien de mal ne pouvait nous arriver tant que nous étions à ses côtés.

il nous a serré la main, cueillant nos doigts entre ses deux paumes et sa courbette nous a surpris. mais il n'a pas remarqué notre étonnement. aussi vite, il a enveloppé nos épaules de ses bras impatients et sans attendre son assistant, il nous a entraîné dans l'escalier en nous énumérant tout ce qui lui restait à faire.

d'abord, monsieur song nous a présenté à une vingtaine de femmes, qui se trouvaient être des couturières. tout sourire, il a observait ses employées nous encercler et il a ri en découvrant le visage déconcerté de mark. de mon côté, je savais très bien que si elles s'assemblaient autour de nous de cette façon, c'était pour prendre nos mesures afin de tailler nos costumes de soirée. néanmoins, la hâte pointait discrètement dans mon cœur : je souhaitais voir au plus vite ce qui allait naître de leurs doigts agiles. lors des grands galas qu'organisait mon père, dès qu'il me lâchait quelques instants, je me régalais de leur danse précise et j'étais toujours émerveillé des belles robes et des vestes élégantes que les couturiers créaient.

dès que nos mesures furent prises, monsieur song nous entraîna à nouveau dans sa course folle à travers son immense demeure. il nous présentait rapidement chaque pièce et nos pas hâtifs découvraient un nouvel endroit merveilleux à chaque porte passée.

mark, sa main agrippée à la mienne, entrait dans ce monde que j'avais côtoyé toute ma vie. celui fait de lustres en cristal, de vrais bijoux et de faux semblants. car malheureusement, les moulures gracieuses aux plafonds et le parquet précieux ne m'impressionnait plus. et malgré mon excitation, le moindre de mes pas me demandait de rejoindre le van avec ses vrais arbres, ses vraies fleurs et sa vraie douceur.

enfin, après une course infinie à travers le manoir, monsieur song nous a ouvert la porte d'une dernière pièce qui, elle, a passionnément fait briller mes yeux. ce n'était ni la plus vaste, ni la plus belle et encore moins la plus majestueuse. mais les dizaines d'instruments de musique entreposés dans tous les coins ont fait sautiller mon cœur, qui battait à l'unisson avec mes pieds sur le sol. le propriétaire des lieux a ri avant de jeter un coup d'œil à sa montre. il a tapé dans ses mains pour attirer notre attention disparate.
- bon les garçons ! ce soir, il faudrait que vous interprétiez trois ou quatre chansons, toutes de votre choix ! le plus important, c'est que vous vous sentiez en sécurité en les présentant. si vous réussissez mon petit test, dont je ne doute même pas, vous vous assurez une place dans mon agence et un carnet d'adresses bien fourni ! tous les invités sont de marque et savent retenir le nom de ceux qui les ont surpris. alors ayez confiance en vous et faites en sorte qu'ils applaudissent à nous en vriller les oreilles !

nous avons acquiescé, un immense sourire aux lèvres et il nous a laissé, après un dernier signe de la main. il a refermé la porte et nous avons été coupé du monde extérieur, bruyant et désordonné. j'ai tourné sur moi-même, passant mon regard sur tout ce qui m'entourait : mark, plus pétillant que jamais, le piano à queue, la dizaine d'instruments à corde, à cuivre, à bois qui n'attendaient qu'à être utilisés, la grande scène en bois, tellement différente de celles que nous connaissions, et puis encore mark, dont les yeux fabriquaient toute la lumière nécessaire. une lumière digne des étoiles les plus brillantes, des galaxies les plus réelles. les constellations au creux de ses iris charbon semblaient soigner les supernovas qui illuminaient son regard, les faisant renaître encore et encore.
il était beau. mark était très beau.

avec un sourire aux lèvres, je l'ai observé naviguer entre tous les instruments, ceux dont il avait toujours rêvé. sa main fermement agrippée à la bretelle de sa housse de guitare, il se penchait délicatement vers les cordes d'une autre avant de caresser doucement le cuivre d'un saxophone. ses joues roses de bonheur décoraient sa peau aussi blanche que l'ivoire des touches du piano qu'il était en train de détailler.

et à le voir aussi heureux, tous mes doutes, toutes mes craintes se sont envolés, piégés dans le lustre aux mille et un cristaux pendu au dessus de nos têtes rêveuses.

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happy chenle day !
joyeux anniversaire au plus mignon des chinois, à sa voix angélique et à son rire aussi bruyant qu'adorable !
[生日快乐，辰乐]
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