ー xxxiv (part. 2)

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mark et moi avons échangé un regard. son visage restait neutre mais peu à peu, je voyais bien la peur griser ses pupilles d'ordinaire si lumineuses. soudain, nos bagages m'ont paru peser une tonne et mes bras tremblotants ont eu un certain mal à garder leur tenue.
le temps s'accélérait. sur ma montre, j'avais l'impression que les aiguilles tournaient de plus en plus vite autour du cadran et bientôt, le soleil fut haut dans le ciel.
nous étions retournés dans la voiture pour attendre mais rapidement, j'ai eu la sensation que l'air venait à manquer dans l'habitable lourd de pensées noires. et la main de mark qui entrelaçait la mienne avait bien du mal à faire baisser ma tension.

soudain, la sonnerie du téléphone de monsieur song éclata dans le silence pesant, nous faisait presque sursauter. il sortit en trombe de la voiture et referma la portière derrière lui.
- dis, mark ?
il a tourné son regard profond vers moi et je me suis laissé entraîner dans ses yeux soucieux. j'avais l'impression que cela faisait des siècles que mark et moi n'avions plus été seuls. je regrettais déjà les jours entiers que nous passions juste tous les deux, à seulement rire et profiter du soleil. nous avions tant chanté, nos pieds foulant l'herbe verte et aujourd'hui, je me sentais comme si produire le moindre son était un effort surhumain. en fait, je ne me sentais plus à ma place.
- s'il nous arrive quelque chose...

il a plaqué sa main contre mes lèvres, m'empêchant de continuer.
- dis pas des trucs comme ça ! il va rien nous arriver, fullsun, pas tant qu'on sera ensemble.
j'ai passé mes yeux sur son visage. sa peau aussi blanche que les nuages qui volaient là-haut. ses pommettes saillantes qui aimaient tant embrasser ses yeux quand il riait. ses sourcils noirs qui n'étaient jamais froncés. et puis ses lèvres rosées, que je rêvais d'enlacer avec les miennes. il était tellement beau, tellement plus que tout ce qu'on m'avait déjà donné et je me haïssais de l'avoir entraîné avec moi. j'ai repoussé sa main pour la serrer dans la mienne.
- mark, s'il nous arrive quelque chose... je veux que tu saches à quel point tu comptes pour moi. et à quel point je t'aime.

la visage fort qu'il s'efforçait de garder s'est effondré devant mes yeux. et j'ai bien cru qu'il s'était mis à pleuvoir dans ses galaxies. mais non, il était bien trop fort, bien trop fier pour. il a baissé le regard en jouant avec mes doigts.
- moi aussi je t'aime, hyuck. je t'aime tellement...
il a relevé ses yeux trop brillants en serrant la main.
- alors arrête de dire que ça va mal finir. rien peut nous arrêter. pas tant que je respirerai encore. je te le jure.
ce fut comme si tout s'était arrêté. plus un bruit, plus un souffle, sauf celui de mark, dont le nez caressait presque le mien. ses cils noir de jais cajolaient ses pupilles passionnées et ses lèvres souriaient, simplement.
j'ai hoché la tête, les lèvres tremblantes.

le regard de mark a dérivé par dessus mon épaule et ses sourcils se sont froncés. alors je me suis tourné, mais il n'y avait rien. suspicieux, j'ai de nouveau regardé mark.
- où est monsieur song ?

nous sommes sortis de la voiture. je tournais sur moi-même, encore et encore mais il n'y avait plus aucune trace de l'homme qui nous accompagnait. et encore une fois, s'il s'était un jour calmé, mon coeur a recommencé à tambouriner dans ma poitrine. sans lui, nous étions vulnérables et il le savait.
il n'avait pas pu nous abandonner. c'était impossible.

- eh hyuck, il est peut-être dans le hangar ?
j'ai acquiescé. après tout, le bâtiment était tellement grand qu'il nous était impossible de voir s'il était à l'intérieur ou pas. avec quelques pas de retard sur mark, je suis passé dans l'immense ouverture. le hangar était vraiment obscur et l'air était si poussiéreux que mes yeux me chatouillaient désagréablement.
chaque pas résonnait comme une véritable explosion dans ce silence oppressant et je sentais comme des regards sur moi. la pièce craquait, murmurait au creux de mes oreilles et couvrait ma peau de frissons pointus. je sentais que nous n'étions pas seuls. l'air lourd de menaces me le susurrait, un rictus mesquin au coin des lèvres.

ー le blues du businessmanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant