Chapitre 3.1 - réveil précoce

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Id# 02456 - Willym Kharvan ..................... ;

Statut = 1 ..................... //vivant// ;

L'imperceptible programme qui gérait, de manière autonome, le système de stase de la section S22, fut interrompu par ce nouveau statut. Une interruption de Haute priorité, à ne rater sous aucun prétexte ! Il laissa donc sa routine habituelle qui consistait à scruter le moindre signe de vie et alla regarder dans ses librairies les instructions à faire ... //Recherche terminée//.

Une flopée de bits et d'algorithmes venait d'être compilée. Étrange, un choix s'offrait au programme : Faire Mourir ou Laisser vivre. Le programme n'avait pas à faire un choix moral. Puisque la morale n'existait pas dans le monde numérique. C'était juste de l'apprentissage machine imitant le comportement humain. Un robot ne comprend pas non plus l'éthique d'ailleurs, et cela ne le dérange en aucun point. Il n'a qu'un seul but, une seule raison à son existence : ce pourquoi il a été conçu. La finalité compte plus que le chemin parcourut pour les machines pensantes. Tant qu'il y a des instructions disponibles, il les applique :

Lancement du sous-programme : Lancé de dés ..... Lancer 100 fois .... Résultats :

Faire mourir ..... 48% .... Laisser Vivre ... 52% ... ... ... ... ... ... Erreur ..................... ;

# !_88// #..... Reboot;

..................... //Téléchargement//..................... //Veuillez patienter//....................... //Téléchargement//..................... ;

Main ()

{

//Mise en route de la séquence de réveil ;

//Élévation de la température;

//Vidange des liquides de cryogénisation ;

//Statut........\DONE//;

//Lancement du signal sonore ;

}

« Fin du cycle de sommeil : 104 ans, 3 mois, 13 jours, 5 heures et 41 minutes, en sommeil cryogénique. »

Je, reprenais mon, souffle avec, difficulté. Mon halètement, apeuré emplissait, un peu plus de buée la cellule, cryogénique, à chaque expiration. Mes yeux voyaient troubles. Je ne distinguais pas, par la vitre, la forme qui attendait ma sortie. Bouger était éprouvant. Je n'arriverai jamais à m'y faire... La cryogénisation est terrible pour le corps, mais aussi pour l'esprit. C'est comme un état de mort avancée. Ni de rêves, ni de notion du temps. Juste le néant.

Je débranchais chaotiquement les électrodes collées à mon torse et je détachais les tubes d'arrivées vitaminiques. Quelle horrible sensation, ces seringues dans mon corps. Puissiez-vous ne jamais connaitre l'effet de la sortie d'une sonde urinaire chez un homme. Ah, le retour du toucher. La sensation de froid, qui achevait de me réveiller. Je cherchais une commande, un bouton, pour ouvrir la vitre devant moi. Je cherchais de la tête un moyen de m'échapper de cette cage glaciale.

« Hé ! Vous, aidez-moi ! » Criait en vain Willym. Mais personne ne pouvait l'entendre au dehors.

Un sifflement d'air résonna dans la pièce, puis la baie vitrée commença à s'élever dans un grincement mal huilé. La première chose qui marqua Willym fut la froideur de l'extérieur. Comme si le vide sidéral l'attendait. La vitre montait lentement, elle montait et ne laissait apparaitre de quelconques pieds ou jambes.

« Bonjour Humain! »

En relevant la tête, j'avais face à moi, un robot grisâtre et sphérique, flottant soucieusement dans la pièce. Deux écrans amovibles pour yeux, deux lèvres mécaniques s'animaient :

Le voyage vers VégaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant