Chapitre 6.1.c - La fuite

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L'ensemble des vaisseaux d'évacuation s'était tous amarrés les uns aux autres pour former une immense station inhomogène, sans queue ni tête qui s'éloignait toujours de l'étoile instable et dangereuse. Le but de cette manœuvre était de transférer le personnel dans les quatre sections de stase qui avaient été détaché de l'Infinité. Celle-ci stockaient assez de caissons pour endormir l'ensemble des évacués le temps que la station improbable puissent s'éloigner assez de l'étoile.
La flotte interconnectée permettait à tous les rescapés de déambuler librement dans un espace bien plus grand que les navettes d'évacuation surpeuplées. Cependant, du fait du nombre d'évacués, l'espace total restait faible pour que tout le monde puisse y être éveillé. C'est pourquoi chacun et chacune avait reçu un caisson, et devait respecter les horaires de stase. Nous avions fait en sorte de pouvoir être affecté sur des tâches parallèles et aussi s'éveiller au même moment.

Durant notre pause méridienne, nous nous regroupions au module de restauration B11, le plus proche de la section de stase. Il se situait dans le vaisseau "Eden", soit disant le troisième de la flotte en dimension. On y retrouvait beaucoup d'autres membres d'équipage et le module B11 se transformait un peu plus à chaque cycle en cantina de fortune. Dans une des nombreuses alcôves, nous avions pris l'habitude de partager les informations glanées à bord, distribuée au compte goute par la hiérarchie. La musique forte couvrait généralement le bruit de nos conversations.

Dans le B11 nous ne savions qu'une seule chose : nous abandonnions l'Infinité pour plusieurs mois, voire années, le temps de s'écarter de la future super nova et de rejoindre le vaisseau par la suite.  Si la navire a survécu bien sûr.

J'étais le premier arrivé et je m'installais alors au fond du B11. Aujourd'hui marquait la cinquième semaine depuis l'évacuation. La flotte se trouvait en bordure du système, presque prête à affronter seul l'espace en dehors jusqu'au prochain système stellaire. De plus en plus de membre d'équipage s'endormaient pour un bon moment, et les veilles non programmées étaient proscrites et punies. Malgré cela Nomy n'arrêtait pas de se targuer de braver "le couvre-feu" et rapporter des informations soit disantes confidentielles.

Je fus rejoins par Thiber qui apportait nos deux plats surgelés. Chaque alcôve avait de quoi réchauffer les plats. 7 minutes à attendre.

Nous discutions pendant ce moment des tâches confiés à chacun. Au fur à mesure les autres nous rejoignaient avec leur gamelle : Hugo, Nomy...

- Salut

- Bien le bonjour : fit Hugo

- Salut répétais-je avec Thiber.

- J'ai quelques infos pour vous, dit nomy. Geoffrey que j'ai vu hier me les as transmise en "off".

- Ah des ragots, c'est parfait pour le raps : s'exclama Hugo en mettant son plat dans le micro-onde.

- Des ragôts... on sait pas. Geoffrey est généralement au courant de beaucoup de chose avant nous.

- Je plaisante Marco. Je dis çà juste pour taquiner Nomy et parce que Goeffrey dit pas mal de chose qui change de jour en jour.

-Ah... c'est que la hierarchie ne prend pas de décisions... : lui répliquais-je. Ce fut comme mettre un crédit dans la machine.

- Tu ne le fais pas dire, personne ne prend de décision ici. Doit-on réparer tel vaisseau, tel module, tel ferme hydro si c'est pour s'en séparer ou non dans quelques mois... Avec quoi d'ailleurs ? Quelle machine ?

- Je peux parler ? coupa Nomy. C'est moi qui apporte des réponses pour une fois et vous repartez dans vos plaintes.

- Désolé Nomy, vas y : dit hugo qui se remit droit sur sa chaise.

- Bon, il m'a dit qu'on termine le projet sur la navette 56 d'ici deux semaines et puis dodo.

- Deux semaines, sans retard : se moqua Hugo, reprit tout de suite par Thiber.

- Oui mais cette-fois-ci c'est différent. La hiérarchie a mis la pression à Geoffrey. Pas de retard. Il y a d'autres personnes en renfort pour s'assurer que la navette soit remise d'aplomb et que le nouveau dimensionnement dus système de survie soit installé.

- Ok, cela veut dire qu'on a deux semaines avant la stase pour savoir ce qu'il se prépare : confirmais-je ensuite.

- Oui en gros. Il va falloir s'activer si on veut des réponses.

- On peut prévenir Sol et organiser un point demain : proposa thiber en terminant son plat.

- Bonne idée Thiber : dit Hugo. On la prévient, on voit comment on peut ralentir au maximum la cadence sans que cela soit considéré comme du sabotage. Puis on décide ce qu'on peut faire.

- Vous croyez que Sol aura des infos ?

- Marco, elle travaille sur le projet avec la hiérarchie, elle a qu'un N+1 et c'est le commandant. Elle doit forcement être au courant.

- Peut-être, peut-être, on verra.

- On verra bien, mais je pense qu'il faudra lui mettre la pression, car dans deux semaine c'est terminé et on pourra rien faire si la hiérarchie n'estime pas important de nous réveiller.

Tout le monde termina son repas en vitesse et laissa la place à un autre groupe qui prenait sa pause. Chacun repartit à ses tâches; Thiber passant prévenir Sol de la réunion prochaine avant de regagner son poste. Je rejoignis ma salle de travail, un bureau partagé avec d'autres ingénieurs et technicien. Bureau qui se vidait de jour en jour.


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