Chapitre 6.2.a - La fuite

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Marco, 115 et 116 continuaient de s'éloigner de la zone dans laquelle le robot venait de manquer de les attraper. Le silence ambiant permettait de conclure que leur agresseur n'avait pas réussi à les suivre. Ils arpentaient donc, presque serein, mais toujours sur leur garde, la grande coursive extérieure qui longeait la coque sur tout son pourtour. La coursive était tellement longue que la courbure du vaisseau ne se ressentait pas et ne se voyait pas. Toutes les fenêtres vers l'espace étaient closes, et seuls quelques signalétiques de secours éclairaient avec parcimonie l'immense ligne de métal. Celle-ci traversait plusieurs sections, et elle était découpée par des dizaines de modules où vivaient d'autres binôme opérateurs. Chaque module servait de sas et de poste de sécurité. Tous n'avaient pas forcement de hangar ou de spatioport, ils étaient donc plus rapides à traverser.

Durant ce temps de marche, long d'au moins plusieurs heures, les trois compagnons n'avaient trouvé de trace de l'équipe de débarquement de Marco. Ni trace de combat, ni trace de passage. Pas un signe, pas d'indices laissés au sol scruté à la lame torche. Dans le prochain module, 116 espérait trouver la paire d'opérateur 113 et 114. Elle n'avait aucun moyen de communiquer avec eux, de savoir s'ils étaient éveillé ou endormis. Elles les avaient brièvement rencontrés lors du grand départ. Chaque binôme d'opérateur faisait connaissance avec les deux binômes adjacents.

- Tu sais Marco, ils ont pu pénétrer dans le vaisseau par la coursive normale à la coque : dit 116 pour le rassurer.

- Peut-être, on n'a pas eu le temps de vérifier. Est-ce qu'on peut la rattraper par le prochain module ?

- Oui surement. Peu de normale existe.

- Vous aviez qu'une seule navette ? interrogea 115, curieux.

Les deux autres tournèrent leur lampe vers lui, l'éblouissant avant de repointer le sol.

- Non, mais on visait uniquement ce point d'entré.

- Pourquoi le nôtre ? renchérira 116, curieuse elle-aussi.

- Pourquoi ? Je vais vous le dire. Notre position spatiale ne permettait pas de venir sur une autre direction de la coque. Et de votre côté, il n'y avait plus beaucoup de hangars viables. On a choisi le seul, et se fut le bon... Du moins jusqu'à arriver à bord.

- Le vaisseau est dans un sale état ? demanda 115. Je veux dire depuis l'extérieur, vous l'avez vu ?

- Oui. Il a beaucoup souffert. Je crois que plus personne ne le maintien correctement. Je vous le dis, mais je pense qu'il n'y a plus la maintenance réglementaire. C'est pas normal.

En fin de compte, leur lampe atteignit un mur au fond de la coursive. C'était le module de 113 et 114 que venait de repérer 115. Ils coururent tous les trois, la centaine de mètres qui les séparait d'une porte blindée, un sas verrouillé qui les attendait. Un digicode et une caméra active surveillait l'entrée.

- La caméra demandait Marco, c'est qui derrière ?

- Je crois que c'est l'équipage qui a accès.

- L'équipage ? Eh, l'équipage c'est moi, on a quitté le vaisseau.

- Les opérateurs y ont accès également, ils nous verront peut-être.

- et sinon ?

- C'est l'IA répondu 116. L'IA, et par extension le personnel mécanique.

- Donc on est surement déjà repéré. Ils vont arriver.

115 appuya sur l'intercom du sas :

- Ici 115, opérateur du module adjacent au votre. J'ai été contraint d'évacuer pour cause d'avarie. Est-ce que quelqu'un me reçoit ?

Il relâcha le bouton pour se tourner vers sa coéquipière : Tu crois que je parle de vous ?

- Oui, il vaut mieux, répondit 116. Il faut pas qu'il s'étonne de nous voir, il pourrait prévenir la sécurité. Annonce-moi et dit que Marco est membre d'équipage. Normalement le règlement permet d'accepter les binômes adjacents.

Le voyage vers VégaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant