19. De Nouveaux Départs

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Le regard vide, le corps ensanglanté et l'esprit complètement traumatisé, Virus était assis tout seul devant sa cellule. Le beau garçon, robuste et déterminé qu'il était avant son entrée en prison faisait maintenant peine à voir. Ça faisait un mois qu'il attendait d'être jugé. Il savait qu'il prendrait une peine à perpétuité mais il espérait au moins qu'on le transfèrerait dans une autre prison.

Il était perdu dans ses pensées lorsqu'un gardien vint le chercher. Sa face se raidit automatiquement car il pensait que le gardien en question irait abuser de son corps.

-Détends-toi et marche rapidement, ordonna le gardien en lui donnant une fessée.

Virus était surpris car le gardien ne le conduisit pas vers les toilettes. Ils marchèrent plutôt le long d'un couloir et atterrirent dans la cour extérieure. Devant eux, se trouvait un van. Une dame vêtue d'une blouse blanche accompagnée de plusieurs hommes fort imposants en descendirent. La dame se plaça devant eux et fit un sourire à Virus qui affichait une mine sereine et imperturbable.

-Bonjour Hakim ! Je suis contente de te rencontrer. Je suis là, car j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer.

Le Microbe ne faisait que l'écouter. Elle dégageait une aura tellement apaisante qu'il était littéralement suspendu à ses lèvres.

-Suite à plusieurs analyses médicales qui ont été faites sur toi, il a été prouvé que tu souffres de bipolarité. C'est un trouble mental qui te fait changer d'humeur indépendamment de ta volonté. Il est donc fort probable que tu n'étais pas toi-même lorsque tu as commis ces crimes. Alors, ta place n'est donc pas ici mais plutôt dans un hôpital psychiatrique.

Son expression faciale ne le montrait absolument pas mais Virus était bien content de quitter cette prison. Il ne se sentait atteint d'aucune forme de trouble mental que ce soit, mais il préférait largement l'hôpital psychiatrique à la prison.

Les mains et les pieds ligotés, Virus fût embarqué à l'arrière du véhicule. Il y avait plusieurs hommes à ses côtés pour le surveiller.

***
*

-Olivier, tu sors enfin aujourd'hui. Tu dois être content là !

-Ouais, répondit-il froidement.

-Ahi ! Y'a quoi ? On dirait que tu n'es pas content de rentrer, fit remarquer Ornella.

-Je suis content mais, c'est quelque chose d'autre qui m'attriste.

-Quoi ?

-Durant toute mon hospitalisation, papa n'est jamais venu me voir. On dirait que je n'étais pas assez important pour lui.

-Ne dis pas ça, p'tit frère. Papa n'était même pas ici. Sinon, il serait venu. Il était vraiment occupé ces temps-ci. Mais il t'a appelé au moins n'est-ce pas ?

-Ouais.

-Eh beh voilà ! Papa ne nous le montre pas vraiment mais il nous aime beaucoup, rassura Ornella.

-Ouais.

-Imbécile, arrête avec tes "ouais" là ! Je te parle sérieusement et puis tu me balances des "ouais".

-Ouais.

Ornella s'empara d'un oreiller et le balança sur la tronche de son petit frère. Puis, ils éclatèrent de rire simultanément. Les récents événements les avaient beaucoup rapproché.

La mère d'Olivier arriva quelques instants plus tard avec les affaires d'Olivier.

-Il est temps de partir maintenant, annonça-t-elle.

-Yes, hurla Olivier ! Après un mois de souffrances, je quitte enfin cette clinique.

-Ne te réjouis pas trop vite ! Tu devras revenir ici la semaine prochaine pour effectuer certaines analyses.

-Maman tu as vraiment le chic pour gâcher ma bonne humeur. Pffffff ! souffla Olivier.

Avant de s'en aller, Olivier partit saluer les infirmiers, les médecins qui s'étaient occupés de lui, ainsi que les femmes de ménage. Il s'était beaucoup attaché à eux. Il ne pouvait donc pas partir sans leur dire au revoir.

Lorsqu'il a enfin regagné sa demeure, l'étudiant fût émerveillé par la surprise qu'on lui avait organisé. En effet, son père a tout mis en oeuvre pour que son arrivée soit la plus belle de toutes. Il a donc engagé des professionnels afin qu'ils rendent la maison plus belle qu'elle ne l'était déjà. De plus, il a invité toute la famille rien que pour lui. L'étudiant qui ne s'y attendait pas était vraiment ému. Il en voulait à son père, mais il oublia bien vite toute sa rancoeur.

Après la petite surprise, il partit se coucher les étoiles pleins les yeux.

1 an plus tard

L'année a été mouvementée tant pour Olivier que pour Virus. Le traitement de Virus à l'hôpital psychiatrique a été difficile car il ne se laissait pas faire facilement. Au début, il refusait de prendre ses médicaments. Mais, au fur et à mesure, il accepta de se faire aider. Il comprit qu'il souffrait vraiment de bipolarité et était déterminé à guérir de ce mal. Le soutien que lui apportait sa mère l'a vraiment aidé. Sans elle, il aurait sûrement échoué.

Malgré sa pause d'arrêt maladie, Olivier a réussi à décrocher sa licence. Il allait donc entamer à présent la première année de Master Droit Public. Sa soeur est repartie pour le Canada trois mois avant sa remise de diplôme. Il se sentait seul depuis son départ. Il espérait donc qu'il ferait de nouvelles rencontres dans sa nouvelle Université. Il a décidé en effet de changer d'Université pour continuer ses études car il ne voulait plus rester dans les jupes de sa mère. Vu qu'elle est la Présidente de l'Université qu'il fréquentait, il se sentait constamment opprimé par celle-ci. Or, il grandissait et voulait de ce fait accroître sa marge d'autonomie.

Le jour de la rentrée universitaire, il se prépara en pensant à Saïd. La journée aurait débuté parfaitement s'il avait été en sa compagnie. Il aurait eu tellement de choses à lui raconter. C'est à ce moment qu'il se rendit compte à quel point son défunt petit-ami avait une place prépondérante dans sa vie. Saïd lui manquait énormément. La douleur de sa perte était encore bien présente.

Mais il comprit qu'un jour ou l'autre, il devrait passer à autre chose. Il l'acceptait difficilement mais au plus profond de lui, il le savait. C'est la raison pour laquelle, il relut une dernière fois avec beaucoup d'émotion les messages que lui et Saïd s'étaient échangés. Ses larmes coulaient à la lecture de certains d'entre eux. Il les supprima difficilement par la suite. C'est à ce moment qu'Olivier fit enfin son deuil et tourna la page. Saïd, Oscar, Virus, les Microbes faisaient désormais partie du passé. L'étudiant était bien décidé à croquer sa nouvelle vie à pleines dents.

Mais parfois, lorsqu'on est fermement convaincu de s'être débarrassé du passé, c'est à ce moment précis qu'il refait brusquement surface...👿

Amoureux d'un Microbe [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant