TW : scène explicite de violence sexuelle
~
— Ouvre, petite pute ! Ouvre en grand !
L'homme, le pantalon sur les chevilles, frottait son sexe sur les lèvres que Jayu gardaient closes, de même que ses yeux.
— Quoi ? T'as jamais sucé, la pute ?
Il secoua la tête.
Il n'avait jamais fait ça. Jayu n'était enfermé dans cette chambre, par Kwang-bom, que depuis trois jours. Il ne s'était même pas débattu quand le premier inconnu était venu. Les suivants, pareil. Ils les avaient laissé faire, pas même un mot de protestation. Durant ce laps de temps, déjà trop d'hommes s'étaient vautrés sur lui.
Puis, ces quatre-là avaient fait intrusion. Ils étaient très agressifs, si bien qu'il était meurtri et terrifié. Leurs propos s'additionnaient dans une surenchère de haine. Ils le traitèrent de « sale pute », d'« enculé », de « sac de foutre ». Ils avaient réussi à le faire pleurer, à le faire crier et saigner. Ils avaient écrasé des cigarettes dans son dos et Jayu, qui habituellement ne disait jamais non, avait supplié qu'on l'épargne.
Et, à présent, ils avaient décidé qu'il devrait sucer, mais Jayu n'avait jamais fait ça. Par soumission, face à ces hommes bien plus forts que lui, il aurait dû ouvrir la bouche. Et puis, après ce qu'on venait de lui faire, une humiliation de plus ou de moins... pourtant son diaphragme commençait déjà à réagir, à avoir des spasmes. Un réflexe reptilien l'empêchait d'ouvrir la bouche. Il allait vomir sinon.
Devant son refus, ils l'immobilisèrent, ils bouchèrent ses narines et ordonnèrent : « Ouvre, petite pute ! Ouvre en grand. »
~
Son corps entier réclamait de l'air. Plus encore que la liberté, que la conscience. L'air !
L'obstination de Jayu fondit sans l'effet de l'asphyxie. Il la vit fondre, il perçut l'instant, inévitable, de son abandon. Puis, des larmes ventrues coulèrent sur ses joues. Cette fois, ce n'était plus la douleur ou la réaction instinctive due à l'étranglement. Il comprit qu'il ne tiendrait pas éternellement. Tôt ou tard, la chose qu'il lui avait injectée agirait. Il vivait peut-être de ses dernièrs instants de lucidité... Ensuite, il ne pourrait plus se défendre, plus crier. Personne ne viendrait... Pourquoi quelqu'un viendrait-il ? C'était interdit d'ouvrir quand un client avait payé. Luka utiliserait cette heure due pour le bousiller.
C'était la fin. Ce que cet homme allait lui faire le terrifiait. Une part de lui souhaita mourir, maintenant, pour que lui soit épargné la souffrance. Mais cela signifiait qu'il ne reverrait plus Hyuna. Il se demanda ce qu'il adviendrait d'elle, ce qu'elle ferait. Il s'inquiéta de son sort. Luka allait l'attendre. Probablement. Et la tuer. Elle aussi.
Jayu fixa les yeux de celui qui l'empêchait de respirer. Les iris se trouvaient être de la même couleur que les siens, un noir profond et scintillant.
Jayu lutta tout ce qu'il put, en haïssant celui qui le maltraitait, mais la drogue eut finalement raison de sa volonté. Il se sentit glisser, progressivement. Ses muscles se relâchèrent et Luka desserra ses doigts. L'air entra précipitamment dans ses poumons, un soulagement pour le corps et une défaite pour l'esprit. Sa respiration ne resta pas longtemps haletante. Calme... douce.
Le garçon tenta d'appeler, encore, avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'il ne se laisse gagner par cette irrésistible envie de lâcher prise :
VOUS LISEZ
Les gangsters ne grandissent jamais
AksiHyuna n'a que douze ans lorsqu'elle est témoin de l'assassinat de sa mère par un parrain du crime organisé. Devenue un témoin gênant, elle n'a d'autre choix que d'accepter de servir à vie le gang rival du tueur : le Pian Kkoch, seule organisation ca...