Prologue I

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« Si la vie est un bien, la mort est son fruit ; si la vie est un mal, la mort est son bien »

Louis-Philippe de Ségur

2010, Paris, 9e arrondissement, dimanche 14 mars

Il faut que cet enfer se finisse, que tout s'arrête, il est midi et je dors encore, je vois ma mère passait la tête dans l'embrasure de la porte. Elle vint s'assoir sur le bord de mon lit sans un geste affectueux envers moi :

-Ça va ? Comment s'est passée ta soirée d'hier ?

Je ne me retournai pas vers elle, à vrai dire je ne préférais pas mais complétai :

-Oui, tout va bien, c'était cool, on s'est bien amusées.

-Tu as l'air fatiguée, tu es rentrée tard en plus, je vais te laisser dormir encore un peu.

Elle me dit ceci déjà levée et referma aussitôt la porte sans me laisser le temps de répondre. Pas d'interrogatoire pour aujourd'hui.

Je me recroquevillai sur moi-même, la fête d'hier a été un vrai désastre, tout est parti en cacahuètes, j'ai été souillée et non respectée. Cameron, je te déteste tellement, toi et tous les autres aussi.

Mais la vie continue et dehors il fait jour et pour une fois en ce mois de mars le soleil est au rendez-vous, j'entends d'ailleurs les voitures passées et les enfants qui rigolent dehors, ce qui contraste avec mon humeur et mon moral.

Je me lève avec difficulté de mon lit et me dirige vers la salle de bain mitoyenne à ma chambre, je fis glisser ma chemise et entra dans la douche. Je frotte en essayant d'enlever les traces, ses traces, puis je lave, je rince, je « récure », je relave... Quitte à m'en faire saigner et a y laissé de nouvelles marques, je ne veux plus sentir ses mains et son passage de force sur moi. Je reste une bonne demi-heure sous la douche jusqu'à ce que l'eau chaude soit remplacée par de l'eau froide à la limite du glacée. Je décide d'en sortir et attrapa à la volée ma serviette quant au même moment j'entendis ma mère crier :

-Ambre, on va chez les voisins pour le déjeuner, on revient vers 16H. À toute à l'heure, repose toi bien.

Je ne pris pas la peine de répondre et quelques temps plus tard j'entendis la porte claquer. Je suis seule, indéniablement seule comme toujours. Je voudrais appeler ma mère pour tout lui raconter et que ça aille mieux mais nous avons dépassé ce stade de notre relation depuis le début de mon adolescence, nous ne sommes plus aussi proches et cela fait bien longtemps que je ne me confie plus. Je jetai de rage ma serviette au sol. Je me retrouvais à présent nue devant mon miroir. Je me mis à me regarder plus longtemps et attentivement ce que je vis me dégoûta : j'étais toute rouge dû au frottement et mes bleus d'hier était maintenant passés à un ton plus violet comme si tout avait empirés depuis hier. En fait, c'est vrai, tout avait empirés depuis hier. Tout avait été gâché.

Je me dirigeai vers mes habits poser sur le coin du lavabo quand je vis une lame de rasoir qui trainait là, sans que je ne sache pourquoi, un signe du destin comme on dit, il ne me restait plus qu'une seule idée en tête : la fin. Je m'assis dans un coin de la pièce à même le sol, la lame dans la main après avoir mis la musique « Toi + Moi » de Grégoire. Ma musique préférée.

La première pensée qui me vient fut pour mes parents, pour la souffrance que j'allais leur causer, mais celle juste après fut pour mon soulagement, pour la fin justement, la fin de ma vie peut être, j'espérais juste que dans une autre vie je serais plus heureuse.

J'attrapa à pleine main la lame qui fit couler des gouttes de sang, de mon sang. Mais ce n'était pas ma main la cible. Je lâchai la lame et la prit dans l'autre main (celle qui n'était pas ensanglantée) pour l'approcher en tremblant de mon poignet. Je fis plusieurs coupures et la vue de mon sang me provoqua des frissons. Ce n'était plus quelques gouttes qui couler à présent mais une « cascade ». Maman... Papa... murmurai-je. Le sang continuait à couler à flot. Je commençais à somnoler quand ma tête se mit à tomber sur le mur à ma droite. La dernière chose que je vis fut mon sang qui continuait de couler et la dernière chose que j'entendis fut la musique qui résonnait dans toute la maison, c'était à en réveiller les voisins.

TOUT GÂCHEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant