Prologue II

120 6 0
                                    

« Coma : la mort comme si vous y étiez »

Serge Mirjean

2010, Paris, 9e arrondissement, Mardi 16 mars

J'ai mal à la tête, j'ai mal à mon corps, j'ai mal à mon cœur, j'ai mal partout. Mais d'ailleurs je suis où ? C'est la mort ? Je suis au Paradis ? Pourquoi tout est blanc ? Peut-être que le Paradis ressemble à ce que je vois en ce moment, du blanc. Mais alors qu'est-ce que ces bips incessants. Comme une machine. Les « bips » se répète, encore et encore. Cela me donne encore plus mal à la tête. Je sens soudain quelque chose me prendre la main mais je ne vois pas ce que c'est, tout est toujours blanc. Puis une voix que je devine féminine commença à parler :

-Je t'aime, réveille-toi vite. On t'attend tous. Tu nous manques.

Je compris tout de suite que c'était ma mère, même si cela ne lui ressemblait pas tellement de prononcer ces mots, je crois même ne jamais l'avoir entendu me dire « je t'aime » depuis mes 11 ans. Je n'étais donc pas morte mais seulement dans le coma. Apparemment même mourir je suis incapable de le faire correctement.

-Le jour avant ta tentative de suicide, je me suis dit que tu étais en train de grandir et que tu allais m'échapper, quelle égoïste ! Je n'ai même pas vu que ma fille allait mal et qu'elle était au bord du gouffre. Je m'en veux tellement. Je suis désolé ma chérie.

C'est sûrement à cause de ses dernières phrases, celle que je n'entendrais probablement plus, que je décidai d'ouvrir les yeux à ce moment.

-Maman, de l'eau... demandai-je la gorge sèche.

Elle releva la tête automatiquement et se dépêcha de m'amener le verre d'eau que j'avais demandé. Je le bus d'une traite et en demanda un autre, ma mère en profita pour appeler le médecin. Elle me sourit légèrement. Un homme en blouse blanche ouvrit la porte et se rapprocha de mon lit avant de me dire :

-Bonjour mademoiselle, je suis le docteur Ayoub, je suis votre médecin depuis votre arrivée, nous allons faire quelques tests pour voir si votre mémoire est toujours intacte. Comment vous appelez vous ?

-Ambre, je m'appelle Ambre.

-C'est bien, quel jour sommes-nous ?

-Le 14 mars 2010.

-Non, Ambre, me corrigea le médecin.

Je le regardai instantanément avec une pointe d'appréhension, je me demandai combien de temps j'avais « dormi », 1 semaine, 1 mois, 3 ou encore une année. COMBIEN ?

-Quoi !?

-Nous sommes le 16 mars 2010, tu es restée 2 jours dans le coma. Tu as perdu beaucoup de sang, on t'a recousu comme tu peux le voir sur ton poignet mais on a été forcés de te mettre dans un coma artificiel pour te faire récupérer. Comment tu te sens ?

-Ça va mais je suis un peu fatiguée et j'ai mal partout. J'ai surtout mal à la tête.

-Je vais te laisser te reposer, je rajoute des somnifères dans ta perfusion et ton mal de tête va se calmer c'est dû aux médicaments que l'on te donne.

Il quitta en vitesse ma chambre et se dirigea vers une autre chambre.

-Je me suis tellement inquiétée, me dit ma mère.

Je la regardai les larmes aux yeux.

-Je suis désolée. Tellement désolée, murmurai-je dans un dernier souffle avant de m'endormir. 

TOUT GÂCHEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant