TOUT GÂCHER

Chapitre 11 : Rébellion

« On devient rebelle quand les siens sont en cause. »

Robert de Roquebrune

2020, Paris, 18e arrondissement, dimanche 15 mars, dans la matinée

-Tu as raison Ambre, on t'a négligé, on t'a fait du mal et on s'en excuse mais putain, laisse-nous sortir ! cria Logan

-Ça s'est sûr, mais toi tu n'as rien fait, tu n'as pas bougé alors tu vas continuer dans ta lancée et tu ne vas pas bouger !

-En tout cas, merci d'avoir joué le jeu. Maintenant on va changer le jeu : chacun votre tour vous allez raconter ce que vous m'avez fait ou ce que vous pensez m'avoir fait.

-C'est quoi encore ce jeu débile. C'est bon, on s'en fout, on t'a fait du mal, on le sait, mais c'était il y'a dix ans, y'a prescription, m'expliqua Romain

-Désolé Romain, la prescription en France pour un crime est de 20 ans. Ce soir-là, il y'a dix ans il y'en a eu un de crime. Vous n'avez pas été juger on peut donc dire que je suis là pour rectifier le tir. Mais bon, on s'en fout. On va jouer à ce jeu comme on a joué à celui d'avant.

-Non, on ne va pas jouer, pourquoi on jouerait ? À vrai dire, on n'a pas de comptes à te rendre. On t'a fait du mal, oui, mais ça fait dix ans, tourne cette putain de pages ! hurla Alice

-Tu te prends pour qui, Alice ? Ma mère ? C'est vrai que tu étais sa chouchoute. Mais elle n'est plus là et moi je ne suis pas elle, je ne suis pas aussi clémente. Alors je suis désolée Alice mais on va jouer parce que tu veux sortir d'ici le plus vite possible pour rejoindre ton fils, le mignon Mathéo.

-Parle pas de mon fils, pétasse !!

Elle voulut se lever pour m'approcher mais fut retenu par les liens à ses pieds et à ses mains. Cela me provoqua un rire que j'eus du mal à arrêter.

-Tu ne connaitras jamais ce sentiment, il faudrait que tu trouves un mec qui voudrait de toi. Tout du moins, assez pour te faire un enfant.

Elle a décidé de frapper là où je pourrais avoir mal. Je m'apprêtais à répondre quand...

-En fait, Alice, j'ai toujours pensé que tu étais jalouse et frustrée. Tu as un enfant avec ton mari. Tu devrais être heureuse. J'espère seulement pour toi que tu ne l'as pas choisi parce que personne ne se pressait à ta porte. Tu as toujours été une personne de nature jalouse, il y'a dix ans tu étais déjà jalouse d'Ambre, sa beauté te faisait chier, et ne me dis pas non je t'avais bien observé, de toute façon le garçon solitaire ne pouvait faire que ça, répondit Gabriel prenant alors ma défense.

-Oh le prince charmant vient à la rescousse de sa belle. Alors Ambre, tu ne nous l'avais pas dit que vous aviez dérapé tous les deux. Oups je pense que tu as gaffé Gabriel. Finalement Ambre tu as peut-être trouvé le père, continua Alice

-Tu comptes me blesser en choisissant mon désir d'avoir des enfants pour le faire. Ton seul problème, Alice, c'est que j'ai changé en dix ans, moi, mon corps et mes désirs. Tu peux m'attaquer mais la seule personne que tu arriveras à blesser c'est la Ambre d'il y'a dix ans.

-Maintenant au lieu de jouer à la rebelle devant tout le monde pour passer pour l'héroïne, tu vas jouer à ce jeu. Que tu le veuilles ou non. Non, en fait, on va faire autre chose, je vais raconter ce que vous m'avez fait sous mon point de vue, continuai-je avant d'ajouter.

-Avant que je commence. Je voulais que tu saches, ce que tu vis avec ton fils, je le vis aussi avec ma fille. Et bien sûr je n'accepterai aucun commentaire sur cet aveu.

BOUM !