Chapitre 25 : Amitié

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« Des principes très précis en amitié :

Qualité avant quantité ! »

Sadek

2020, Paris, 18e arrondissement, lundi 16 mars

-Je suis désolée Ambre, j'aurais dû te protéger, j'aurais dû te croire, comme je te l'avais promis. T'avais raison.

Finalement, c'était la phrase que j'avais besoin d'entendre. Un aveu de mon innocence.

-Mon frère avait tenté de te violer, je le sais maintenant.

-Sauf que maintenant, je m'en fous, je me fiche de ton avis.

-J'aurais voulu t'aider vraiment.

Elle ne retenait pas ce que je lui disais tout ce qu'elle retenait c'est qu'elle m'avait trahi et elle voulait que je lui pardonne. J'aurais aimé que ce soit le cas, si ça avait été le cas je serais chez moi avec ma fille.

C'était la première fois depuis trop longtemps que je sentais que l'on voulait m'aider. Même si cela ne m'étonnait pas venant de Chloé. Elle s'adressa ensuite à son frère :

-Comment as-tu pu faire ça ? Lui faire ça ? Tu aurais dû me le dire !

-Je sais pas. Je me rappelais même plus de cette soirée juste le début, ce que j'ai raconté tout à l'heure, alors comment voulais-tu que je t'explique ? Je ne pouvais rien dire.

-Arrête de te transformer en victime, tu ne l'es pas du tout, continua-t-elle plus remontée que jamais alors que ses yeux transperçaient toute la colère qu'elle ressentait.

-Je le sais très bien. Mais j'étais bourré et même si ce n'est pas une excuse, j'étais bourré et elle me plaisait bien.

Elle le coupa :

-Oh putain, t'as aimé ça, t'es un violeur, c'est dans tes gênes. Tu l'as dans le sang.

-Mais non, bien sûr que non !

Je fixais Gab, lui aussi. Je lus toute la tristesse et la rage dans ses yeux, je vis aussi sa pitié et cela me déplut fortement. La pitié était tout ce que je ne voulais pas dans ses yeux.

-Maël, tu me dégoûtes ! cria sa sœur pour finir.

Chloé avait vraiment l'air horrifié, les yeux exorbités en colère, les bras croisés comme renfermée, le regard noir lancé vers son frère.

Le pire pour Maël était de perdre sa sœur après avoir déjà perdu ses parents pour une petite histoire, ses parents n'avaient pas accepté le métier de sa sœur et donc Maël avait pris sa défense, ils ont finalement fini tous les deux par être reniés. Donc si Maël n'essayait pas de se rattraper avec sa sœur, il aurait perdu toute sa famille, il ne resterait plus que sa femme qui détalera quand elle apprendra. Prise de peur et de panique en sachant qu'elle partageait sa vie avec un violeur, elle sera alors prise de doute concernant la virginité de ses nièces. Maël allait tout perdre, il avait tout gâché dix ans plus tôt, c'était à son tour à présent.

-Je suis désolé, Chloé, recommença son frère.

-Ce n'est pas qu'à moi que tu dois des excuses.

Il se tourna vers moi en me regardant dans les yeux mais fut incapable de dire quelque chose. De formuler ne serait-ce qu'une petite excuse. Il bégaya quelques instants toujours en me fixant dans les yeux :

-Je...je...je... suis désolé, dit-il en prenant une grande inspiration qui enleva toute crédibilité à ses excuses.

D'ailleurs Chloé se mit à ricaner de la franchise de son frère, lui se renfrogna et je vis qu'il commençait à s'énerver dû à ses mouvements répétitifs des cuisses.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu es énervée peut-être ? continua sa sœur qui connaissait bien tous ses réflexes.

Il la regarda et il se dit sûrement qu'elle lui parlait comme à un étranger parce que maintenant c'était un étranger pour elle.

-Tu as tenté de la violer, comment puis-je savoir qu'il n'y en a pas eu d'autres ? Comment pourrais-je te pardonner ?

Je me doutai alors qu'elle posait plus cette question à elle-même qu'à son frère. Il ne répondit pas, il n'osait peut-être pas dire la vérité ou alors il ne voulait plus participer dans ce combat contre son égal féminin.

-Je ne pourrais jamais te refaire confiance. Quand il y'a dix ans je t'ai dit pour les confidences d'Ambre, tu m'as regardé droit dans les yeux et tu m'as clairement dit : « non je n'ai jamais fait ça, tu la connais, elle raconte que des conneries ». Tu as même rajouté que tu étais mon frère et que je devais te croire. Tu as rigolé just 'après. Je suis ta sœur, moi aussi tu aurais dû me le dire et me faire confiance, lui cria Chloé.

-Et après tu m'aurais regardé comme un violeur et puis de toute façon qui avait-il à raconter, un baiser, je ne me souvenais que de cela. Tu ne vas pas me blâmer pour avoir bu trop d'alcool et avoir oublié ma soirée.

-Puis avoir tenté de violer une fille, continua-t-elle ironiquement.

Sans faire attention à la remarque de sa sœur, il prolongea sa phrase :

-Même si je m'en rappelais, tu n'aurais rien su, j'ai vu ta réaction tout à l'heure et je ne l'aurais pas voulu.

Chloé choquée, me regarda quelques instants mais je ne réussis à décrypter son regard.

Maël fixait son voisin, Logan, qui était toujours silencieux depuis trop longtemps à mon goût.

En fait, tout le monde se fixait après cela, se dévisageant de la tête aux pieds, se demandant de quoi l'autre pourrait être capable.

Gab se tourna vers Jordan et demanda :

-Alors, toujours les meilleurs amis du monde ? Toujours amis après ce qu'il a fait ?

Jordan me regarda dans les yeux et je pus pour la première fois voir ses yeux, ses yeux qui se demandaient ce qu'il pouvait répondre maintenant que certains éléments s'éclairaient dans sa tête. Il ne répondit pas à la question de Gab peut être qu'il ne savait tout simplement plus à qui faire confiance. D'ailleurs moi non plus, je ne savais plus à qui faire confiance. Tout le monde à présent se retrouvait dans cette situation.

-Alors tu ne réponds pas ? Tu n'es plus très sûr de tes amis finalement.

Je ne sais pas pourquoi Gab s'acharnait sur Jordan, à coup sûr on pourrait dire que c'était de vieilles rancœurs mais peut être aussi voulait-il juste m'aider et prendre ma défense.

Je savais actuellement que Chloé était énervée, aberré par les conneries de son frère. Jordan ne savait plus à qui faire confiance. Tout ce que je voulais était en train de se passer.

TOUT GÂCHEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant