Chapitre 16. Et merde ! .

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Musique à fond dans ma chambre, vêtements et mouchoirs éparpillés sur le sol, des pots de glaces sur ma table de nuit, voilà à quoi se résume ma vie depuis ces trois dernières semaines.
Depuis mon altercation avec Jungkook à sa soirée, je n'ai plus revus les garçons ni lui-même. La semaine qui a suivit la soirée je n'ai pas été en cours, faisant croire à ma mère que j'étais malade. La deuxième semaine j'y suis aller et j'ai esquivé un maximum le brun. Et cette troisième semaine je l'ai passé à manger et à me lamenter, encore et encore.
Je suis triste, blessé, pourquoi ça me fait si mal ?
Pourquoi ai-je si mal au coeur ?
Pourquoi ai-je autant pleuré pour lui ?
Pourquoi me suis-je autant attaché ?
Je n'en sais rien.

- Gabi, Joy est là ! cri ma mère depuis l'entrée.

Après quelques secondes, ma meilleure amie entre dans ma chambre et son visage se décompose quand elle en voit l'état.

- Il y a eu un groupe de moutons qui a séjourné dans ta chambre ou quoi ?
- C'est un bazar organisé Joy, dis-je en me levant du lit nonchalamment.
- Tu n'es toujours pas habillée ? Tu te souviens qu'on a une sortie shopping de prévu aujourd'hui ?! déclare-y-elle.

Ah merde. La fameuse sortie. Bah oui je l'ai complément oubliée.
Est-ce que je lui dit ?
Non, je n'ai pas envie de terminer à l'hôpital.
Je suis vêtu d'une culotte et d'un t-shirt à mon frère qui m'arrive à mi-cuisses. Je ne suis pas maquillée ni coiffée et je n'ai pas l'envie de sortir de ma chambre.

- Je vais te préparer un bain et une tenue pour sortir en ville...mais qu'est-ce que tu fabriques ?! hurle-t-elle.

Elle me tape l'épaule et m'arrache le paquet de cookies de mes mains.

- Qu'est ce que tu fais ? Je suis en hypoglycémie je te signal ! déclarais-je.
- Vu le nombre de gâteaux que tu t'es enfilé ça m'étonnerais !
- Le paquet était déjà entamé avant que je n'en mange.

Joy me lance une regard désespéré et soupire. Elle tourne les talons et se dirige dans ma salle de bain pour me faire couler un bain.

- Bouge tes fesses Jones !
- J'arrive, dis-je en trainant des pieds.

Je me déshabille et plonge dans le bain moussant. Joy quant à elle me prépare une tenue dans mon dressing. Une fois sa tache finit, elle s'assoit sur le rebord de la baignoire et me lance un regard peiné. Je sais de quoi elle a envie de parler et je sais qu'elle a peur que je me braque. C'est un sujet sensible et pas facile à abordé, elle avait déjà tenté plusieurs fois mais soit je me braquais soit j'esquivais la conversation.

- Vas-y, dit moi ce que tu as à me dire Joy.
- Pourquoi est-ce que tu te comporte comme ça ? Pourquoi est-ce que tu te braque autant ? Pourquoi est-ce que tu es autant affectée que ça ? demande-t-elle sans me laisser le temps de répondre.
- J'en sais rien, chuchotais-je.
- Quoi ?
- J'en sais rien Joy ! Ça m'affecte c'est tout ! criais-je.

Elle baisse le regard tandis que des perles d'eaux coulent sur mes joues. Je n'aime pas mettre mes sentiments à nu comme ça mais j'ai besoin d'extérioriser. J'ai besoin de me libérer du poids qui pèse sur mon coeur et qu'elle est la meilleure méthode ?
Pleurer.

- Aller ma belle sèche moi tes larmes on va aller manger une glace, déclare Joy avec un petit sourire.

J'hoche la tête et sors du bain pour ensuite m'habiller avec les habits qu'elle m'a préparé. Une fois prête, nous sortons en ville et décidons d'aller manger une glace puis de se promener en bord de mer.

———

- Je suis revenue !

Aucune réponse de la part d'un des membres de ma famille. Ils doivent sûrement être de sortie.
Je monte les escaliers en marbre tout en chantonnant. Cette sortie avec Joy m'a fait un bien fou, j'ai retrouvé un petit peu le sourire. Je marche dans le long couloir blanc en direction de ma chambre, cependant lorsque je passe devant celle de mon frère je m'arrête net. Je fixe la porte de cette dernière et me remémore le flash-info de la dernière fois par rapport au meurtrier qui a commis un autre meurtre. Ma curiosité prend clairement le dessus et je pénètre dans la chambre de Matthew. Je m'avance jusqu'à son bureau en désordre et cherche ce satané dossier.
Au bout d'une dizaine de minutes, je met enfin la main dessus. Je l'ouvre et relis ce que j'avais déjà pu voir la dernière fois, cependant des éléments ont été rajoutés. Notamment le fait que se soit des crimes passionnels, que le tueur tue le même genre de jeune filles.
Ces informations me donnent des frissons dans le dos. Après m'être attardée sur la description de chaque scène de crime, je m'attaque au dossier du tueur.

- John Williams, cinquante-deux ans, divorcé, échappé d'asile, instable mentalement depuis la mort de sa fille de seize ans.

Je tourne la page et regarde attentivement la photo du meurtrier. J'écarquille les yeux et laisse échapper tout un tas de jurons.

- C'est pas vrai, soupirais-je.

Je pend le dossier et fonce jusqu'à ma chambre, une fois dans cette dernière je saisis mon téléphone et appelle Joy. C'est au bout de la troisième sonnerie que mon amie décroche.

- Allô ? Gabi ? demande-t-elle.
- Joy, il faut que je t'explique quelque chose ! hurlais-je.
- Je t'écoute mais s'il te plaît ne crie pas je ne suis pas sourde.
- Tu te rappelles du gars qui m'avait bousculé la dernière fois ? demandais-je.
- Hum non.
- Celui qui m'avait fait tomber et que tu avais engueulé ! Joy fais un effort !
- Ah oui ça y est je m'en rappelle ! Oui et donc qu'est-ce qu'il a ce gars ? demande-t-elle calmement.
- Ce gars est en fait un échappé d'asile qui a commis des meurtres. Celui dont les médias parlent, balançais-je d'une traite.
- Tu veux dire que le gars que tu as bousculé et que j'ai engueuler est en réalité un dangereux psychopathe tueur de jeunes filles ?!

Je reste immobile, incapable d'effacer la peur qui s'installe petit à petit dans mon cœur. Joy quant à elle hurle à l'autre bout du fil et me conseille d'aller voir la police.

- Si ça se trouve vu qu'on l'a énervé il va venir nous tuer ! Je suis trop jeune pour mourir Gabi ! J'ai toujours pas épousé Théo James !
- Arrête de dire des conneries ! Personne ne mourra car on ira parler de notre rencontre avec le tueur à la police, déclarais-je.
- Ok, ok, parle en a ton frère. Il saura nous conseiller et nous aider.
- Bonne idée, je te laisse je l'appelle.

Je raccroche avec Joy puis sors en trombe de ma chambre, mais en ouvrant la porte une grande masse noire me fait fasse. Je hurle alors de toute mes forces et donne un chassé dans la silhouette qui tombe à la renverse.

- Gabi putain ! hurle la voix de mon frère.
- Matthew ?! Bordel mais tu m'as fais une de ces peurs !
- C'était une raison nécessaire pour me fracasser le ventre avec ton pied ? se plaint-il au sol.
- Désolé, chuchotais-je.

Je l'aide à se relever et l'entraîne dans ma chambre sans un mot. Je l'assois de force sur le bout de mon lit et fais les cent pas devant lui tout en réfléchissant à comment tout lui avouer.

- Gabi ? Tout va bien ?
- Ok Matt je vais t'avouer quelque chose mais promet moi de ne pas me couper dans mon dialogue ni de paniquer, déclarais-je.
- Tu es enceinte ?!
- Quoi ? Mais non abruti ! soupirais-je.

Il souffle de soulagement et je me poste face à lui, prête à tout lui raconter.

- Avec Joy il y a environ un mois nous étions sorti faire du shopping et sur le chemin du retour je me suis faite bousculer par un homme d'une cinquantaine d'années. Il s'est excusé mais j'ai sentis une aura néfaste émanant de lui. Ensuite j'ai comme qui dirais fouillé dans tes affaires et j'ai accidentellement trouvé le dossier sur lequel tu travailles depuis des mois et dont tu ne veux pas me parler. Par la suite j'ai découvert que l'homme qui m'a bousculé c'était le psychopathe que tu recherches, déballais-je.

Un long silence suivit mon monologue. Un long moment durant lequel Matt avait l'air de réfléchir à quoi me dire où à comment réagir. Soudain il se lève, m'attrape les épaules avec ses mains et se met à me secouer tout en me hurlant dessus.

- Pour commencer, je t'avais interdit de fouiller dans mes affaires ! Et toi, tu fouilles ! Deuxièmement, j'espère pour toi que tu n'as pas dévoilé ton identité ou que tu n'as pas énervée l'homme en question !
- Hum...est-ce que l'embrouiller ça compte comme un motif d'énervement chez lui ? demandais-je innocemment.
- Bien sûr que oui banane ! Tu réfléchis des fois ou pas Gabriella ?!
- Ça va me cri pas dessus, c'est Joy qui l'a embrouillé! Ensuite oui j'ai fouillé dans tes dossiers mais tu ne voulais rien me dire et tu sais très bien que j'aime pas quand tu me caches des choses ! Pour finir, ne t'inquiètes pas ni moi ni Joy n'avons dévoilé nos identités, dis-je.

Il hoche la tête, peu rassuré, puis m'embrasse sur le front avant de sortir de la maison en claquant la porte au passage. Quant à moi, je reste debout dans ma chambre en espérant sincèrement que je me sois trompé sur la personne qui m'a bousculée. J'espère au fond de moi que celui qui m'a bousculé et qui était en face du terrain de foot du lycée ne soit pas ce fameux tueur.
J'ai peur, vraiment très peur.

Fire on Fire [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant