Chapitre 10 : De feu et de glace

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[Point de vue du Prince]

Après nos emplettes, nous nous dirigeâmes vers un restaurant très tranquille à l'abri des regards indiscrets.

Une fois que nous avions commandé, elle commença à me poser des questions certainement avec l'envie de mieux me connaitre. Mais croyez-moi quand je dis que pour moi c'est surprenant, car quand on est prince tout se joue en surface, on ne m'a jamais demandé de me confier sur mes états d'âmes, on ne m'a même jamais demandé mon avis autre que sur des sujets politique jusqu'à aujourd'hui.

Elle avait planté ses grands yeux verts dans les miens le plus sérieusement du monde en me posant une question à laquelle je ne m'attendais pas du tout.

- Si vous n'étiez pas obligé d'endosser ce rôle de Prince, qu'est-ce que vous auriez fait comme métier ?

- J'avoue ne mettre jamais vraiment poser la question, je n'ai pas vraiment eu le besoin de me la poser en réalité mais peut-être médecin, aider les gens sa me ressemble bien, j'adore voyager donc probablement dans l'humanitaire. Sinon j'adore cuisiner donc pourquoi pas chef.

- Je vous vois très bien dans les deux ! Vous cuisinez de temps en temps ? Dit-elle en souriant.

- Je n'ai pas le temps et se serait mal vu au sein du château. Me hâtais-je de répondre pour rattraper le fait que je me sois un peu trop confié sur ce sujet.

- Je trouve ça idiot ! Si vous avez du talent vous devez le partager ! S'indigna t-elle face à ma réponse.

- Comme vous par exemple ? Avec la pâtisserie ?

Elle avait pris une salade et moi un saumon sur lit d'asperge. Les plats arrivèrent au même moment. Nous nous interrompîmes d'un commun accord, avant de reprendre quelques secondes plus tard.

- Oui, cuisiner, pâtisser c'est aussi donner de l'amour et du bonheur aux gens. On ne devrait pas avoir honte de le faire, en plus ce sont des métiers exigeants, des passions qui demandent de la rigueur et de la connaissance. Je suis sûr que vous avez une source d'inspiration. Répondit-elle entre deux bouchées.

- Ma mère aimait faire des gâteaux et ma nurse m'a tout appris en cuisine, vous avez sûrement dû la rencontrer, il s'agit de Maria, elle fait les meilleurs plats du monde.

- Oui, ce matin c'est une dame charmante.

Le repas se déroula dans la douceur et la bonne humeur et pendant quelques heures, j'avais eu l'impression d'être moi-même sans être obligé de faire bonne figure pour l'étiquette. J'allais régler l'addition, lorsque mon téléphone sonna. Je ne décrochais pas mais savais qu'il était tant pour moi de retourner à la réalité.

- Nous devons rentrer, le devoir m'appelle. Dis-je un peu déçu de rompre le charme de cette belle matinée.

- Bien, allons-y ! De toute façon les sapins ne vont pas tarder à arriver. Merci beaucoup pour le déjeuner. Me remercia t-elle en souriant.

Nous sortîmes et nous dirigeâmes vers la voiture où Albert nous attendait tout sourire. Léna passa le trajet à lui raconter comment elle m'avait redonnée l'envie de fêter, ne serait-ce qu'un peu noël. Pendant que j'étais perdu dans mes pensées à regarder le paysage défiler sous mes yeux. Elle m'avait séduite à l'instant même où j'avais passé la porte de sa pâtisserie. Son regard pétillant, ses fossettes rosies par le travail, son sourire infaillible et sa façon de me rendre unique. J'en étais conscient, plus j'apprenais à la connaitre plus je tombais profondément amoureux d'elle alors que ça ne m'était pas autorisé. J'allais devoir prendre mes distances même si cela allait être difficile de la voir si proche et si loin à la fois. Sa main se posa sur la mienne ce qui m'ôta de ma réflexion.

- Est-ce que tout va bien Colin ? Je vous ai senti très loin à cet instant. Me demanda-t-elle avec douceur.

J'eu juste le temps de voir Albert sourire en regardant dans son rétroviseur. Il me connait tellement bien qu'il a dû sentir mon trouble.

- Oui, tout va bien, je me suis perdu dans mes réflexions. Je ne vais malheureusement pas pouvoir décorer les sapins avec vous, cet après-midi. J'ai pris beaucoup de retard sur mes obligations et...

- Vous n'avez pas à vous justifier, je comprends ! Dit-elle tristement en regardant par le carreau, ôtant sa main dans la foulée. Je regrettais déjà de l'avoir blessé car je savais à quel point sa comptait pour elle.

- Si vous l'acceptez, nous pourrons vous aidez avec les employés ? Se proposa Albert pour la faire de nouveau sourire.

- Oui sa serez génial, c'est une super idée ! Merci Albert ! S'exclama-t-elle de nouveau pleine d'entrain.

[Point de vue de Léna]

Je compris à cet instant, que nous étions allés beaucoup trop loin et que Colin préférait remettre une distance entre nous. C'était pourtant lui qui avait voulu m'accompagner, et moi j'aurais dû refuser. Bon sang ! Pourquoi est-ce que son attitude m'atteignait comme ça ? Cléa avait raison, le prince était beau mais surtout intelligent coincé par son étiquette et il avait le don de m'exaspérer au plus haut point. Pourtant je devais l'avouer quand il est entré dans ma pâtisserie ce matin-là, il avait dégagé un charme et une assurance qui m'avaient complètement séduite. Et si j'avais dans l'espoir de le revoir, la donne aujourd'hui venait de changer. Il était prince et il allait se marier pour devenir roi, dans moins de trois semaines. Mon cœur face à cette réalité se serra, car je ne pouvais déjà plus contrôler mes sentiments à son égard. Albert mis heureusement un terme au silence pesant qui avait envahi l'habitacle. J'acceptais son aide avec joie et eu une vague de soulagement en voyant l'entrée du château.

Nous nous séparâmes sans un mot retournant chacun à nos occupations, jusqu'à ce que j'aperçoive la camionnette de Danny.

Le Prince et la Pâtissière [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant