Chapitre 13 : Paparazzis en folie

3.5K 285 2
                                    

Le lendemain comme promis Maria avait entrepris de redécorer l'entièreté du château avec des guirlandes de pin et de splendides décorations. Comme elle le disait si bien : « il faut battre le fer tant qu'il est encore chaud ».

La matinée se déroula normalement, j'eus quelques heures pour moi, afin de commencer le croquis demandé par la Duchesse Anna, jusqu'à ce que cette dernière ne me demande dans ses bureaux privés. Surprise, je pris mon ébauche pour le lui montrer, pensant qu'elle me faisait venir pour ça. Mais lorsque je vis le prince Colin anxieux entrer dans la même pièce que moi, un doute s'insinua en moi.

- Bonjour Votre Altesse, Madame la Duchesse ! Dis-je en entrant dans la pièce après une brève révérence, ne pouvant décemment pas user de familiarité avec Colin, comme on en avait l'habitude depuis le début, qui plus est devant sa futur femme.

- Asseyez-vous ! Dit-elle sèchement en me foudroyant du regard.

Colin posa son regard sur sa futur femme, lui aussi dans l'incompréhension la plus totale.

- Anna que se passe-t-il ? Demanda Colin d'un ton ferme et sans appel. Probablement irrité d'avoir été appelé sans explication.

- Ce qui se passe mon cher Colin ? C'est que vous fricotiez avec la pâtissière pendant que je m'évertuais à la tâche, pour notre mariage ! Dit-elle en faisant glisser les journaux du jour sur son bureau.

- Vous n'avez pas lu les nouvelles ? Décidément elle vous a complètement retourné la tête ! S'énerva t-elle.

En gros titre on pouvait lire : "Le prince détournée de ses obligations par une belle inconnue !" Ou encore "Mais où est la Duchesse Anna ?" Mon cœur fit un looping, on pouvait me voir prendre la main de Colin et l'entraîner vers le marché de noël, mais surtout déjeuner en tête à tête avec lui. Ces vautours n'avaient eu rien d'autres à faire que de parler du prince. En même temps Léna met toi bien ça dans la tête, c'est un prince, il va se marier et tu n'es personne. Normal que les paparazzis lui courent après. Mon cerveau se mit à réfléchir à vive allure, je devais mentir pour le préserver et tanpis pour moi si je me mettais la Duchesse Anna à dos.

- Anna c'est une simple... Commença Colin légèrement tendus.

- C'est ma faute Madame ! Le coupais-je rapidement avant qu'il ne se mette en porte à faux. La vérité c'est que je ne connaissais pas la ville, il ne voulait pas m'accompagner mais je l'ai supplié, il en a eu tellement marre qu'il a accepté pour que j'arrête mon manège. Ce ne sont que des photos mais elles ne reflètent absolument pas la réalité. Il n'a fait que me suivre, je l'ai entrainé dans le marché de noël, il ne voulait pas y aller j'ai dû le tirer par la main. Et puis pour le restaurant je me suis dit qu'un déjeuner ne ferait de mal à personne. Il faut que vous le voyez plutôt, comme une façon amicale de me faire découvrir la ville.

J'avais mis le paquet quitte à passer pour une profiteuse mais je n'avais pas le choix, je me devais de sauver son mariage et mon travail par la même occasion.

- S'il vous plait croyez-moi quand je vous dis qu'il n'y a rien entre le prince et moi, ce serait absurde. Continuais-je avec un pincement au cœur mais avec assurance pour qu'elle en soit convaincue.

- C'est sûr, complètement absurde ! Colin est-ce qu'elle dit la vérité ? Demanda-t-elle moins sèchement comme si mon mensonge l'avait un peu apaisée.

Je vis Colin se tourner vers moi interrogatif, dans l'incompréhension et la surprise. Il savait que la situation était difficile mais peut-être ne s'attendait-il pas à ce que je prenne autant de risque. Quoi qu'il arrive, il n'avait pas d'autre choix pour se sauver, que de soutenir mon mensonge.

- Oui, Anna ! Pardonnez mon erreur, je veillerais à ce que cela ne se reproduise plus. Je n'aurais jamais dû céder à ses demandes.

- Très bien, n'en parlons plus ! En revanche, nous avons eu là, une mauvaise pub. Notre attaché de presse va se charger de rattraper le coup et nous allons devoir faire des sorties officielles ensemble chéri, pour montrer que nous sommes un couple solide et que nous pouvons assurer l'avenir du pays.

- Vous avez raison, cela rassurera la population. Ajouta Colin en évitant soigneusement mon regard.

À cet instant, je ne le reconnaissais plus, son regard s'était durci. Je pouvais lire sur son visage, une froideur que je ne lui connaissais pas. Comment pouvait-on changer de visage et de comportement aussi rapidement. Déçu, je finis par baisser les yeux honteuse d'avoir cru un seul instant que j'avais un petit peu d'importance à ces yeux. S'il n'avait même pas le courage d'assumer ses actes, alors il ne méritait pas mon attention.

- Maintenant que le sujet est clos, vous n'avez pas des ustensiles à laver Mademoiselle Johnson ? S'agaça la duchesse en me voyant rester planter là.

- Je...Tout de suite madame ! Bonne après-midi. Je sortis serrant contre moi mon carnet de croquis. Les larmes me montèrent instantanément aux yeux. Je détestais mentir et j'avais été obligé de le faire qui plus est en me fourvoyant devant l'homme pour lequel mes sentiments ne faisaient que croître.

Alors que j'avançais vers les cuisines, sa voix raisonna dans mon dos, ça devenait vraiment une habitude très énervante.

- Mademoiselle Johnson attendez ! Me lança-t-il formellement.

Super on en était revenue à du « Mademoiselle Johnson », bien j'allais lui donner du « Votre Altesse » à revendre dans ce cas.

- Votre Altesse ? Dis-je après m'être essuyé rapidement les yeux avec un mouchoir avant de me retourner.

[Point de vue du Prince]

La jeune femme venait de m'éviter une dispute sans nom avec la duchesse, elle avait menti pour me protéger du moins une partie, enfin c'est ce que j'espérais. Je voulais la remercier, mais lorsque je la vis les yeux rougis, je compris que nous lui avions fait plus de mal que je ne le voulais. Elle n'aurait jamais dû avoir à faire ça pour me retirer l'épine que je mettais planter tout seul. Cela me brisa, toutefois pour le bien et l'image royale, rien de tout cela ne devrait se reproduire.

Je m'approchais d'elle formellement, mais lorsqu'elle m'appela «Altesse» je compris que j'étais amoureux de cette femme et que c'était sa façon à elle de me dire qu'elle m'en voulait.

- Je voulais m'excuser pour ce désagrément, vous n'auriez pas dû avoir à faire ça. Je sais que vous avez mentit pour la plupart des choses et...

- Je vous arrête tout de suite je n'ai pas menti sur le fait qu'il n'y ait rien entre nous et qu'il n'y aura jamais rien. Pour le reste oui, c'est normal il était préférable qu'elle ne s'imagine pas qu'il y est une histoire, là où il n'y en a pas. N'est-ce pas ? Me demanda t-elle avec détermination.

- Léna, pardonnez-moi...Soufflais-je agacé par mon attitude vis à vis d'elle.

- Je ne vous en veux pas, vous avez été limpide. Nous devons maintenant prendre nos distances. Être amis n'est pas une option. Et puis je suis tombée dedans quand vous êtes entré dans ma pâtisserie, ce n'est pas votre faute. Maintenant, je dois poursuivre le croquis de votre gâteau, si je ne veux pas me mettre définitivement votre fiancée à dos. Bonne fin de journée Votre Altesse. Finit-elle par dire avant de partir vers ses appartements sans un regard en arrière pour moi.

Je ne pus la retenir, elle avait raison il ne pouvait rien n'y avoir entre nous. Cependant la tournure de sa phrase me perturbait. Qu'entendait-elle par « Je suis tombée dedans quand vous êtes entré dans ma pâtisserie. » Tombée dans quoi ? Les problèmes ? Je marchais tout en réfléchissant, avant de m'enfermer dans mon bureau pour travailler...

Le Prince et la Pâtissière [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant