Le Prince et la Pâtissière [Terminée]

Chapitre 14 : Loin des yeux, près du cœur

[Point de vue de Léna]

Je n'en revenais pas de la tournure des récents événements. Il fallait que j'appelle Cléa, j'avais besoin d'une amie. J'ouvris mon ordinateur portable et m'allongea sur mon lit. Heureusement, elle était connectée. Après deux sonneries, elle répondit et je pu enfin voir son visage.

- Ma chérie, enfin !!!! Je m'inquiétais tu es arrivée hier et tu ne m'as donné aucunes nouvelles, même pas un SMS !!! Alors raconte ?! Me demanda-t-elle toute excitée.

- Oui je m'excuse ma belle mais en fait la journée d'hier a été tellement dingue. Et ce matin c'était...Tendu... Lui répondis-je avec moins d'enthousiasme que prévu.

- Dingue et tendu ? Tu m'intrigues. Comment est le château ? Et ta chambre ? Et le prince ? Et ma chérie surtout c'est quoi cette tête ? S'inquiéta t-elle en voyant mon visage légèrement rosie et mes yeux certainement gonflés.

- Si tu n'existais pas il faudrait t'inventer tu le sais ça ? Dis-je en tentant un sourire peu convaincant.

- Hé oui ! Bon alors raconte t'es toute pâle que s'est-il passé ? La duchesse est pire que ce qu'on pensait ? Me demanda t-elle avec une pointe d'inquiétude dans la voix.

- Tu te rappelles l'homme qui est entré dans la boulangerie et qui m'a invité à déjeuner ? Et avec qui j'ai fini par parler pendant une heure en marchant dans notre parc ? L'interrogeais-je.

- Oui mais pourquoi tu me parles de lui ? Tu as eu des nouvelles ? Ne me dit pas que tu penses encore à lui ? Colin c'est ça ? Me demanda t-elle sans faire le lien. En même temps je ne l'avais pas fait non plus et c'était loin d'être évident.

Je soulevais le journal que j'avais pris dans les cuisines, avant de me réfugier dans ma chambre et l'approchais de la Webcam de l'ordinateur pour le lui montrer. Je pouvais voir mon amie s'approchait de l'écran et ouvrir de grand yeux avant que son regard n'aille du journal à moi, et vice versa. Elle répéta ce geste trois fois, avant de reprendre la parole.

- Merde ! Souffla Cléa qui venait de comprendre.

- Tu l'as dit, Colin, comme le Prince Colin D'Elleore. J'ai l'impression qu'on me joue un tour tellement ce qui se passe est surréaliste. La Duchesse m'a convoqué dans son bureau, à ce sujet. Tu t'en doutes bien. Elle était remontée, j'ai du mentir pour protéger le Prince, dire que ça venait de moi alors que c'est lui qui avait insisté pour m'accompagner, même si je trouvais l'idée mauvaise et tu vois j'avais raison. Tu aurais dû voir çà, il était d'accord avec tout ce qu'elle disait. Son visage a changé et maintenant la Duchesse entretient sûrement de l'animosité envers moi. Dis-je nerveusement en secouant légèrement le journal devant la webcam.

- Mais non, je n'en reviens pas tu t'es entiché d'un prince, bordel c'est le genre de truc qui n'est pas censé arriver ça. Quand je t'ai dit qu'il serait peut-être mignon et que je sous-entendais que tu pourrais flirter avec, rassure-moi tu avais compris que je rigolais ? S'enquit-elle pour se rassurer après m'avoir volontairement coupé.

- Cléa ce n'est pas drôle. J'ai failli créer un problème diplomatique à moi toute seule et ça ne fait même pas un jour que je suis ici. Attend écoute ça ! Je pris le journal et commença à lire : "Alors que le château était en effervescence pour les préparatifs du mariage royale, le prince lui s'est octroyé un moment de détente avec une jeune femme qui nous est pour l'instant inconnue. Le prince regrette t-il déjà d'avoir accepté ce mariage qui tiens plus, de la convenance que de l'amour ?" Mon étonnement grandissait au fur et à mesure que je lisais.

- Put*n de mer*e ! Je n'y crois pas ! Ma meilleure amie flirt avec un PRINCE ! Mais tu ne t'es pas dit que les paparazzis c'était sa vie ? Et qu'il devait en avoir pleins derrière lui à vouloir photographier le moindre de ses faits et gestes ? Me demanda t-elle surprise devant ma naïveté qui l'exaspérait sans doute au plus haut point.

- Je te rappelle que je ne vis pas dans son monde et que... Tu as raison j'aurais dû m'en douter. Je ne suis qu'une idiote. Dis-je en reposant le journal.

- Mais non ma chérie, reprend depuis le début, promis je ne te couperais plus. Explique-moi ! Me demanda t-elle triste de m'avoir blessé.

Je lui expliquais mon arrivée, la rencontre dans les couloirs avec Colin, l'entretien pour le gâteau puis la suite de l'entretien dans la magnifique serre royale. Je n'omis pas sa demande de m'accompagner en ville. Je lui racontai comment tout cela nous avait mené au marché de noël, à Danny, au restaurant et à la décoration du château. Sans oublier ma chute dans ses bras et l'enfer que j'ai vécu ce matin. Cléa m'écoutait attentivement, tout en réfléchissant en même temps.

- Voilà tu sais tout ! Dis-je en prenant ma tête dans mes mains. C'est le brouillard je ne comprends rien. M'exaspérais-je.

- Je peux ? Me demanda t-elle impatiente de faire un résumer mais inquiète de me couper une nouvelle fois.

- Oui vas-y ! Au point où j'en suis.

- Je te fais un résumer et tu m'arrêtes si je me trompe. Donc tu as revu l'homme qui occupait tes pensées depuis sa visite dans ta pâtisserie. Tu as découvert que c'était un prince qui pour devenir roi devait épouser la fille d'un seigneur sans quoi cela pourrait créer une révolte. Il t'a aidé pour le gâteau, t'a supplié de le sortir et toi tu t'es donné comme mission de lui apporter l'esprit de noël et c'est là que tu as rencontré Danny. Bref t'es complètement accro, lui aussi mais c'est un PRINCE BORDEL ! Léna tu ne pouvais pas faire plus simple ? Flasher sur le vendeur de sapin par exemple ? S'exclama t-elle comme une évidence.

Cléa avait le don de dire les choses comme elle le pensait et c'est aussi ça que j'appréciais chez elle. Encore une fois son résumer était parfait et elle avait raison. Il me paraissait évident, que je n'avais pas oublié Colin et que cette petite virée avait fait évoluer un peu plus mais sentiments. A la fois je lui en voulais de ne pas prendre ses responsabilités. Il c'était comporté comme un enfant pris en faute et je ne pouvais le supporter.

- Tu crois quoi ? J'aurais préféré sauf que je ne contrôle pas ce que je ressens et de toute façon c'est impossible ! Je dois me faire une raison, ce qui s'est passé ne doit pas se reproduire. Et puis je suis sûr qu'il ne ressent rien pour moi. Je ne suis rien dans son monde. Le sujet est clos. Tentais-je de me convaincre.

- Si tu le dis ! Ma chérie, tu sais ce que j'en pense. Si cela doit arriver, cela arrivera. Mais je t'en prie protège toi, de ceux qui pourrait te blesser et invite ta meilleure amie à venir ici !!! Avec tout ce qui se passe, je pourrais t'aider à y voir plus clair ! S'amusa t-elle.

- Je t'aime toi tu sais. Bon je dois me remettre au travail, ce croquis ne vas pas se faire tout seul. Promis je t'appelle dès que j'ai une minute. Bisous. Dis-je en souriant plus détendu qu'au début. Elle seule était capable de m'aider à y voir plus clair et surtout de m'apaiser.

Elle me fit un signe et je refermais mon ordi en soufflant. Ce qui m'arrivais étais incroyable, c'est vrai, hors du commun même, mais je me devais de garder la tête froide. Le prince était un client, un peu différent certes mais cela restait sa fonction première à mes yeux. Il ne restait plus qu'à m'en convaincre.