Le Prince et la Pâtissière [Terminée]

Chapitre 25 : Décollage immédiat

[Point de vue de Léna]

J'étais à bout de nerf, désorientée. Une belle opportunité s'offrait à moi et j'avais tous gâchée, enfin plus exactement les journalistes avaient tout gâché. Je marchais d'un bon pas vers les cuisines pour prévenir Maria et mon équipe de la suite des événements. Le cœur en vrac, je pénétrais dans les cuisines pour la dernière fois. Tous le monde m'attendait calmement, comme si j'étais le Messie. C'est Maria qui rompit le silence la première.

- Ma belle, comment te sens tu ? Me demanda-t-elle inquiète.

- J'ai tout perdu. Soufflais-je avec difficulté. Vous allez devoir continuer sans moi et faire le gâteau en suivant les instructions, que j'ai écrites dans mon carnet juste ici ! Dis-je en pointant mon livre de recette violet qui traînait au dessus d'une étagère, entre le rouleau à pâtisserie et ma toque.

- Mais c'est impossible ! S'indigna l'un de mes apprentis.

- On n'y arrivera pas sans toi ! Protesta mon assistant.

- Bien sûr que si. Vous êtes tous, incroyablement doués. Je n'ai pas vraiment le choix, il me faut quitter le château avant ce soir. Je vous promets que cette décision ne m'appartient pas et que je ne voulais pas tout ce qui est en train d'arriver, mais la vie parfois nous joues des tours. Finalement je passerais noël en famille. J'aimerais vous remerciez pour l'accueil que vous m'avez réservé, pour vos sourires et votre bonne humeur mais aussi pour vos divers talents. J'ai appris énormément de choses à vos côtés, et j'ai trouvé bien plus que des amis, une seconde famille. Vous allez me manquer, mais Maria aura mon Skype si le cœur vous en dit. Envoyez-moi une photo du gâteau et croyez en vous. Dis-je en tentant de leur redonner une dynamique.

La bombe que je venais de lâcher était trop importante pour ne pas créer de désarroi et je me devais de les garder motiver quoi qu'il arrive, pour Colin. Je pris chacune des personnes dans mes bras en les remerciant. Je tendis mon livre de recette avec celle du gâteau à mon chef pâtissier et je sortis de la salle suivit de près par Maria.

- Léna, tu vas aller où ? Me demanda t-elle en me stoppant dans mon élan.

- Je vais prendre un vol dans l'après-midi, direction le Wisconsin. On n'a plus besoin de moi ici, j'étais là pour un travail. Ni plus, ni moins.

- Alors tu vas baisser les bras comme ça ? Le prince et toi, êtes fait pour être ensemble. Lança t-elle dans une dernière tentative désespérée pour ne pas me voir partir.

- Non Maria, je ne baisse pas les bras, je suis réaliste. Vous avez tant fait pour moi, vous allez me manquer. Encore une fois merci pour tout.

Elle me pris dans ses bras et me serra s'y fort que je manquais m'étouffer.

- C'est un idiot ! Murmura t-elle la voix tremblotante, avant de se détacher de moi.

Je pouvais sentir l'émotion dans ses quelques mots. Mon cœur se brisa en voyant une larme couler sur sa joue. Je lui fis un maigre sourire et partis me réfugier dans ma chambre. Une fois à l'intérieur, je m'effondrais le long de ma porte, en pleurs. Mes larmes que j'avais retenues jusqu'alors se déversèrent sans retenues, inondant mon visage.

J'allais réaliser un rêve, mais je ne serais pas là pour en voir la concrétisation. Et pire que ça, j'étais tombée follement amoureuse du seul homme, qui m'était interdis.

A cette pensée, je me remémorais ce baiser, échanger au détours d'un dessert. Je fus parcouru d'un frisson intense, me remémorant chaque sensation qu'il m'avait procuré. Tous mes sens avaient été mis en éveil, comme si on me réanimait. C'était tellement incroyable. Allais-je revivre ça un jour ? Aucune idée. Ma priorité était maintenant de protéger mes parents. Je pris mon portable et composa le numéro de l'aéroport pour pouvoir réserver un billet de retour.