A dix huit heures trente, je m'empressais de sortir du château avec ma valise. Il était hors de question de croiser la Duchesse ou même le Prince. J'avais demandé à Albert s'il pouvait me déposer chez Mélodie et il n'avait pas pu me le refuser. Maria m'attendais sur le pas de la porte, elle me serra dans ses bras, rassurée par le fait que je ne parte pas tout de suite. Mon regard se tourna une dernière fois vers l'immense château. Cela ne faisait même pas deux semaines, que j'avais posé mes valises ici, pourtant j'avais l'impression d'y avoir toujours vécu. Comment un endroit qui m'étais inconnue il y 10 jours pouvait déjà me manquer ? Déchirée, j'observais Albert ranger ma valise dans le coffre.
- Mademoiselle Léna, votre valise est chargée nous pouvons y aller. Me lança t-il en ouvrant la portière, un air triste peint sur son visage.
- Appelez moi Léna, Albert je vous l'ai déjà dit ! Le taquinais-je en souriant.
Je montais dans la voiture en silence, le cœur lourd de non-dits. Colin allait me manquer, Maria, Albert, mes amis de l'intendance, bref tout ceux que j'avais rencontré au château, ces derniers jours. Nous roulions dans un silence religieux, j'admirais les paysages enneigés, photographiant chaque détails dans ma mémoire, pour ne pas oublier. Même si l'expérience avait été écourtée, elle n'en avait été que plus incroyable. Je m'étais découverte au fil des jours, capable de faire des choses que je ne me serais peut-être jamais permise de faire un jour, par peur ou par manque de confiance.
Ce n'est que dix minutes plus tard qu'Albert me tira de mes pensées pour me signifier que nous étions arrivés. Nous nous trouvions devant une jolie maison, la façade d'un vert pastel rappelait la douceur de sa propriétaire. Mon ami descendit ma valise et je le pris dans mes bras.
- Merci pour tout Albert, vous allez me manquer ! Lui dis-je émue.
Je déteste les séparations, cet homme avait été le premier à m'accueillir chaleureusement en Elleore. Je n'oublierais jamais son sourire ce jour-là. Il avait réussi à me mettre à l'aise en une fraction de seconde et puis au fil des jours, il était devenu un allier et bien plus, un véritable ami.
- Vous aussi mademoiselle ! Vous nous manquerez, prenez soin de vous. Souffla t-il lui aussi envahi par l'émotion.
- Tenez Albert, avant que je n'oublie. Est-ce que vous pourrez donner ceci au Prince Colin ? Dis-je en tendant un paquet joliment emballé par mes soins.
- Je n'y manquerai pas, vous me faites penser que j'ai moi aussi quelque chose à vous remettre. Le prince m'a donné ça pour vous. Dit-il en me tendant un petit paquet cadeau et une enveloppe.
Étonnée, je pris le paquet et remerciais Albert. La vie venait de me donner une leçon. Deux être pouvait venir de deux mondes opposés, s'aimer et pourtant s'interdire de vivre cet amour. Je pris ma valise et la pencha pour la faire rouler. Puis après avoir fait un dernier signe à Albert, je me hâtais vers les marches qui me conduirait chez les Wallmark.
- Passez de belles fêtes Albert ! Dis-je avant d'aller sonner à la porte.
- Joyeux noël à vous aussi ! Me lança t-il avant de regagner sa voiture.
Je le vis s'éloigner, déjà nostalgique d'une histoire qui n'avait même pas eu le temps de commencer. Je décidais de prendre une grande inspiration avant de rencontrer cette nouvelle famille, qui m'accueillait à bras ouvert...
Pendant ce temps au château :
[Point de vue du Prince]
Au moment même, où Léna avait passé la porte, j'avais pris conscience d'une chose. La perdre m'était impossible. Elle était la femme que j'attendais depuis longtemps, une femme de caractère avec un cœur en or. Ma mère j'en suis sûr aurait approuvé ma décision, tout comme mon père. Il fallait que me batte pour elle.
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Le Prince et la Pâtissière [Terminée]
RomanceLéna, jeune pâtissière n'a de cesse de se battre pour réaliser son rêve. Après des années de dur labeur et de rigueur, elle voit sa vie basculer le jour où, la Duchesse d'Habsbourg entre dans sa pâtisserie pour lui demander de réaliser le gâteau de...