Florian Ordonez • 28/11/2017 • 04:15
Me voilà sur le quai : je m'assois sur un petit banc à l'abri pour ne pas me faire arroser par la pluie. Je sors de mon sac, un cahier et un crayon et commence à écrire des bouts de phrases, des bouts de rimes... Après des barrages et des ratures, je referme mon cahier et le range dans mon sac à dos.
Mon regard se fixe sur les gouttes de pluie qui tombent du ciel, illuminés par un lampadaire. Je me sens si fatigué... Mon corps commence à trembler un petit peu à cause du froid. Au fond je me demande ce que je fais ici : la gare est vide, les seuls bruits audibles sont ceux de la pluie et des trains qui passent.•04:50•
Une silhouette lointaine assise par terre et adossée à un mur, attire mon attention. C'est peut-être la fille que j'ai rencontré tout à l'heure ? Elle n'a pas bougé depuis cette après-midi ? Je me lève, et me rapproche d'elle.
- Salut Lise !
Elle relève vivement la tête.
- Oh bonjour monsieur l'artiste... Qu'est-ce que tu fais là ?
- J'ai le sommeil lourd donc je viens à la gare pour écrire, cet endroit m'inspire.
- C'est pas le meilleur endroit pour s'endormir ou s'apaiser.
- Où est-ce que tu dors alors ?
- Je ne dors pas moi. Déclare t-elle.
- Je ne te crois pas. Répondais-je en haussant les sourcils et en m'asseyant ses côtés.
Elle ramène un carnet qu'elle tenait en main contre sa poitrine sûrement dans le but que je ne vois pas ce qui est écrit à l'intérieur.
- Tu notes quoi ?
-Ça ne te regarde pas et puis je peux te poser la même question. Lâche t-elle d'un ton sec.
- Comment ça ?
- Je me suis aperçue que tu étais là depuis déjà 30 minutes et je t'ai vu écrire des trucs sur un cahier.
- Allez c'est bon ! Fait pas la fille mystérieuse. Montre !
- Je pense que tu ne voudrais pas que je lise ce que tu écris donc tu peux comprendre que je n'ai pas non plus envie de te montrer.
- Si je te montre mon cahier, tu me montre le tien. Proposais-je.
Elle hésite un instant avant d'accepter.
Je glisse alors mes notes sous ses yeux."Je me sens comblé, le temps n'est plus compté. On s'était pas trompés, car les Zéniths étaient complets."
"J'suis souvent dans le noir, à la recherche d'un peu de clarté. "
"On s'bat pour des couleurs, du respect de la thune. Mais on ne voit que du bleu vu de la Lune."
"J'ai peur que tout s'arrête frère, c'est dur à avouer qu'on retourne à la galère avec nos baskets troués. Quand les statistiques n'étaient pas très bonne, tu te rappelle les concerts devant quatre personnes ? "- C'est que des petis bouts de phrases, rien de ouf mais toutes chansons commence par ça. Affirmais-je après lui avoir fait lire.
- C'est pas mal.
- Bon, tu me montres ce que t'écrivais ?
- Je n'écrivais pas.
- Tu faisais quoi alors ?
- Je dessinais. Répond-elle avant de me tendre son carnet.
- C'est super beau...
- Merci mais c'est qu'un croquis.
- Non c'est vraiment bien et puis ça donne un petit style.
Elle sourit timidement puis ferme le livre et le range dans son sac.
- Il fait froid aujourd'hui. Remarquais-je en frottant mes mains contre mes bras.
- Pas plus que d'habitude.
Je jette un coup d'oeil sur mon téléphone : il est déjà 05:30 du matin. Je n'aurais donc pas dormi de la nuit.
Lise tousse à côté de moi, elle a l'air d'avoir les poumons bien encombrés, en même temps vu le froid qu'il fait je comprends qu'elle tombe malade.- Bon, viens ! Je commence à avoir mal aux fesses à rester assis sur le béton comme ça. Fis-je en me relevant.
- Venir où ?
- Y'a une boulangerie à la gare.
Je te paie un truc ?Elle me dévisage et lache un petit «ok» tout en se relevant.
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je t'attends à la gare
FanfictionIl a la gloire et l'argent, elle n'a même pas de maison. « -Tu n'es pas heureux ? -Nan, je ne le suis pas plus que toi. Et c'est pas ma montre en or qui atténue mes peines Lise. -Je m'en doute. Mais pleurer pour une femme, pour de la fatigue ou pour...