Florian Ordonez • 19/05/2018 • 03:13
Le bruit assourdissant de la pluie qui se fracasse sur le volet me réveille péniblement. Je me tourne encore et encore pour essayer de ne pas l'entendre mais ce vacarme résonne dans tout l'appartement.
À force de m'agiter, je finis par m'apercevoir de la largeur anormale de mon espace. Je tâtonne donc le matelas pour trouver Lise mais ressens un vide glaçant à mes côtés. Réalisant ma solitude, j'allume la lampe de chevet et me redresse les yeux plissés.Une feuille trône sur son oreiller.
L'angoisse me prend de cours et, les mains tremblantes, je déplie la lettre :« Je t'aime de tout mon être...
Tu sera mon plus grand chagrin d'amour mais t'imaginer avec une autre me donne une nausée que je ne peux pas supporter.
J'espère qu'un jour tu trouvera la femme de ta vie et que tu l'aimera suffisamment pour lui rester fidèle.
J'avais espoir qu'on vieillisse ensemble mais peut-être finalement que ça sera chacun de notre côté.
Il n'y a rien de plus lâche que de tromper quelqu'un, à part peut-être rompre via un vulgaire bout de papier.
Finalement on se vaut bien tous les deux...
J'avais juste pas le courage de te le dire dans les yeux. Même si j'ai l'impression que tu m'a arraché le cœur, je continue de te vouloir tout le bien du monde.
T'as changé ma vie, t'as été mon ange gardien... J'ai essayé de te le rendre comme j'ai pu mais j'ai mes limites.
Prends soin de toi, vraiment.Avec amour, Lise. »
Non...
Ça ne peut pas être vrai, je suis en train de rêver.
Titubant, je sors du lit et descends les escaliers en trombe. J'allume toutes les lumières, criant son nom, espérant m'être réveillé avant son départ mais c'est trop tard : elle a disparu.J'enfile des baskets à la volée et sors de l'immeuble à toute vitesse. Elle ne peut pas être partie bien loin après tout...
La pluie froide glisse sur mon corps et mon visage, se mélangeant avec mes larmes.
Je commence à courir vers la gare, rempli de désespoir.
Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? J'ai tellement répété que ma plus grande peur était de la perdre...
Et c'est aujourd'hui...
Si elle n'est plus là comment je suis censé supporter ?
Après de longues minutes à courir, j'arrive essoufflé devant la gare. J'y pénètre et me presse vers le quai mais il n'y a personne. C'est vide...
J'attrape mon portable, tremblotant, et tente de l'appeler mais je tombe immédiatement sur sa messagerie.
Mes pleures redoublent créant des tressauts au niveau de mes épaules. J'ai besoin d'aide. Maintenant.
Oli ne peut pas me voir dans cet état alors je cherche le prénom de mon meilleur ami au milieu de mes contacts et l'appelle à la hâte.📞- J'espère que t'as une bonne raison pour me réveiller si tard... Ou plutôt si tôt. Bougonne Antoine.
📞- J'ai besoin que tu viennes, s'il te plaît. Dis-je d'une voix tremblante.
📞- Oulà ! Qu'est ce qu'il se passe ?!
📞- Lise m'a quitté.
Ces trois mots m'arrache la gorge.
Je ne veux plus jamais prononcer cette phrase.📞- Quoi ?! T'es où ?!
📞- À la gare...
📞- Sors vite de là.
J'arrive dans deux minutes !Je m'exécute et sans avoir à attendre trop longtemps, mon ami arrive en voiture. Je tire la portière et entre silencieusement tout en essuyant mes larmes.
- Flo... Ça va ? Questionne t-il les mains sur le volant. Qu'est-ce que tu fais dehors tout seul ?
- Je voulais la retrouver. Répondais-je tête baissée tandis que mes cheveux gouttent sur mes genoux.
- Pourquoi elle est partie ?
- Elle est persuadée que je l'ai trompé...
- C'est la story à Yanis ?
- Comment tu sais ?
- En la voyant je me suis douté que ça t'apporterai des ennuies. Elle porte à confusion...
- C'est pas que ça... Je suis fautif aussi. Avouais-je.
Ce malentendu n'est qu'une conséquence de mon comportement... Je l'ai trop négligé ces derniers temps.- Et c'est fini pour de bon ? Insiste t-il d'une voix confuse.
- Je... Je crois.
- Flo ?... T'es sûr que ça va...?
Je tente d'articuler une réponse mais mon visage se déforme par la tristesse avant que je me mette à fondre en larmes silencieusement.
Antoine se penche vers moi et me sert dans ses bras, tentant de m'offrir un peu de soutien.
Je ne me vois pas continuer sans elle, on a encore tellement de souvenirs à vivre ensemble.
C'est impossible qu'on se sépare.- Je vais te ramener chez toi... Déclare mon meilleur ami.
T'as besoin que je reste ?- Non c'est gentil. Redépose moi juste...
- J'ai pas envie de te laisser seul, je vais prendre ton canapé. Insiste t-il.
- Comme tu voudra.
-----
Vote ou commente si t'as aimé lire ce chapitre 🫶🏻
<V>
VOUS LISEZ
je t'attends à la gare
FanfictionIl a la gloire et l'argent, elle n'a même pas de maison. « -Tu n'es pas heureux ? -Nan, je ne le suis pas plus que toi. Et c'est pas ma montre en or qui atténue mes peines Lise. -Je m'en doute. Mais pleurer pour une femme, pour de la fatigue ou pour...