14 .quatre ans.

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Florian Ordonez • 02/12/2017 • 10:00

J'entrouvre les yeux éblouie par la lumière qui s'infiltre à travers ma baie vitrée. Tout en m'étirant, je saisis mon portable et aperçois une nouvelle notification de la part de Lise.

Lise à moi >
Salut Florian ! Je voulais juste te dire que j'ai écouté tous vos albums et que j'ai vraiment aimée.
Je reconnais avoir été mauvaise langue.

< Moi à Lise
Je suis content que ça t'ai plus ! Tu fais quoi ?

Lise à moi >
Je compte les trains, je t'ai dis que c'était mon passe-temps favori.

< Moi à Lise
Plus sérieusement ?

Lise à moi >
Je dessine.

< Moi à Lise
Tu me montrera 😌

Lise à moi >
Certainement pas.

< Moi à Lise
Ok, je suis triste 😪

Lise à moi >
Pleure.

Je sors de mon lit et descends lentement les marches de la mezzanine. J'ai toujours un peu de mal à me mettre en route le matin, il faut reconnaître qu'avant midi je suis dans les vapes la plupart du temps.
C'est sûrement pour cette raison que je réalise presque 30 secondes plus tard que quelqu'un a frappé à la porte.
Je me lève et déverrouille sans prendre le temps de vérifier.

Mon regard croise le sien, ses yeux marrons foncés sont remplis de larmes. Elle a coupé ses longs cheveux blonds : ils lui tombent désormais aux épaules.
Un mélange de colère et de nostalgie se crée en moi.

- Qu'est ce que tu fais là Flavie ? T'es pas censée être à Paris ?

- Je, Florian... Je...

Elle éclate soudainement en sanglots et me prends dans ses bras sans que je n'ai le temps de saisir ce qui se passe.

- Rentre. Murmurais-je.

La blonde s'installe sur le canapé un peu difficilement ; je la sens bouleversée et ça me prend le cœur même si je ne comprends pas vraiment pourquoi.

- Je t'écoute.

- Lorsqu'on s'est quitté, j'étais à bout.
Je ne sais pas ce qu'il m'a pris mais j'avais besoin de vider mon sac alors je t'ai dis pleins de choses horribles puis je suis partie à Paris pour me lancer en tant que styliste.

- Oui oui je sais ... Oli me l'a dis.

- Justement j'y viens, je...

Elle se remet à sangloter puis reprends.

- J'ai totalement échoué le stylisme, ma patronne était impitoyable. J'étais effondrée car c'était mon plus grand rêve. En plus de cet échec je sentais au fond de moi qu'il manquait quelque chose, je n'arrivais pas à savoir quoi mais quand j'ai recroisé Oli à Paris tout est devenu clair.
Florian, c'est toi qui me manque.
Je t'aime, j'ai besoin de toi...

Je ne sais pas comment réagir, je ne l'aime plus depuis bien longtemps. Elle m'a fait trop de mal... Je ne peux pas accepter ses excuses...

- Tu sais Flo, j'ai pris le train pour venir te voir.

- Tu n'aurais pas dû, je ne partage pas tes sentiments.

- Comment tu peux dire ça ? On est restés 4 ans ensemble et tu m'oublies en 2 mois ?

- Flavie ne commence pas à t'énerver ! Quand tu es parties tu m'a dis des choses abominables ! Tu m'a humilié par des milliards d'insultes alors que j'étais fou amoureux de toi...
Ma carrière t'insuporte... C'est bien ce que tu m'a dis ? Eh bien je ne compte pas l'arrêter.

- Je ne te demande pas de l'arrêter... J'ai dis n'importe quoi et je regrette.

- C'est trop tard Flavie... Tu m'a abandonné, laisse moi maintenant.

Elle reste de marbre et me fixe de ses yeux chocolats.
J'ai toujours eu beaucoup d'affection pour cette femme, je l'ai aimé très fort mais l'avoir devant moi me rappelle à quel point elle m'a déçu.

- La seule chose que je peux t'offrir c'est une excuse. Cependant je comprendrais que tu ne me pardonne pas.
Je suis venu ici pour te dire ce que j'avais sur le cœur mais que tu m'aime ou non je déménage à Toulouse dans deux semaines. J'ai trouvé un poste bien payé à la mairie.
Je voulais simplement t'en informer.

Elle attrape son sac et sort sans que je n'ai le temps de dire un mot. La porte se referme délicatement et plonge la pièce dans un lourd silence.

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<V>

je t'attends à la gareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant