70 .près du sol.

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Florian Ordonez • 05/05/2018 • 01:37

J'écoute Yanis et Oli s'embrouiller à propos du match qu'ils disputent sur FIFA. Le regard perdu dans le vide je réfléchis à tout ce qu'il se passe dans ma vie ces derniers temps.

- Flo t'as l'air ailleurs. Ça va ? Demande gentiment mon frère en posant sa main sur mon épaule.

- Il est presque une heure du mat, j'ai le droit d'être ailleurs.

- Ok, tu veux faire un FIFA ?

- Non.

Oli soupire et tends la manette à Wawad d'un air agacé.

- Si t'es fatigué va te coucher.
Pas besoin d'être désagréable.

- Je suis pas fatigué.

- Alors parle gentiment, s'il te plaît.

- Pourquoi tu me prends la tête ? Ma présence t'insupporte à ce point ?

- Comme si c'était moi le problème...

Je me lève et ouvre la porte avec lassitude.

-Tu vas où ? Questionne Olivio.

- M'aérer.

- Tu sors pas dans une ville que tu connais pas la nuit tout seul ! Prend Romain avec toi.

- J'ai pas besoin d'une nounou.

Je claque la porte et quitte la propriété du Zénith pour finalement arriver dans les rues de Rouen. J'enfile mes écouteurs et marche lentement, les mains dans les poches, tête baissée.
J'avance dans une rue illuminée par quelques lampadaires.
Au loin, de la fumée sort d'un groupe de jeunes qui rient entre eux. Je relève ma capuche pour ne pas me faire reconnaître mais un des garçons du groupe me dévisage au moment où je passe devant eux. Le même garçon chuchote quelque chose à ses autres amis et en un rien de temps je me retrouve encerclé par quatre gars.

- T'es Bigflo ?

- Mmh... Grognais-je.

Remarquant leur ton hostile, je m'en vais pour tracer ma route mais l'un m'agrippe par l'épaule et me retourne face à lui.

- Tu t'en va où ? On a pas fini de parler.
Je savais bien que toi et ton frère étaient des lâches mais je pensais pas à ce point.

Soudainement il me pousse en arrière et mes pieds trébuchent sur ceux de quelqu'un d'autre.
Mon corps se retrouve étendu sur le goudron mouillé par la pluie. Comme si ma journée n'était pas encore assez pourrie...

- Foutez moi la paix. Marmonnais-je, tentant de me relever.

- Ça se dit rappeur... Ricane une autre voix.

Un violent coup de pied s'abat sur mon ventre, puis un deuxième et un troisième...
Mes poumons se contractent. Les coups me donnent envie de vomir tout ce que mon estomac contient. Je me sens rapidement au bout de mes forces et lève le bras pour leur demander d'arrêter.

- Appelle ton frère, il va te secourir ! Ou ton père !

- Bah non il est resté à Planète Rap son daron. Blague un autre.

Tout le groupe explose de rire tandis que je fixe mes mains écorchées par le béton, d'une respiration haletante.
Sans que je ne m'y attende, un coup de poing frappe ma mâchoire et ma tête rencontre le sol.
Je commence à avoir le tournis...
Ils continuent de me mettre des coups de pieds en rigolant entre eux, je crois entendre des insultes mais je n'arrive plus à comprendre ce qu'ils disent.
Un des quatre me crache dessus.
Des étoiles se dessinent tout autour de moi ; curieux pour quelqu'un aussi près du sol.

je t'attends à la gareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant