Ancien | Aiko [Kimetsu no Yaiba - FR]

Chapitre 16 : Craquage

Nous marchons dans la campagne depuis quelques heures maintenant, et aucun corbeau à l'horizon. Les missions sont devenues si rares que ça ? Nous longeons un champ labouré, il s'agissait sûrement d'un champ de blé puisqu'un moulin se dessine plus au fond près d'un bosquet d'arbres. Peut être qu'on trouverait des renseignements sur le lieux où nous sommes en y allant, car j'avoue m'être un peu perdu... J'avance donc avec Haru vers le moulin, de loin je remarque une chaleur vivante : il y a donc quelqu'un dedans ! 

Plus nous nous approchons plus la chaleur me paraît étrange... J'arrête Haru.

« Dis moi, avec ta capacité de captage tu saurais me dire ce qui se trouve dans ce moulin ? » je lui demande.

« Je peux essayer. »

Il ferme les yeux et se concentre, sa langue sort légèrement. Je me mets à penser que cette capacité doit venir de son Souffle. Les serpents ont comme particularité de ne pas voir normalement, en fait ils ont la même vue que moi et ne peuvent capter que la température des choses, en plus de cela ils sont myopes donc il leur est impossible de chasser et survivre grâce à leur vue. En revanche leur langue contient de nombreux capteurs leur permettant de se diriger et de repérer des proies de très loin. Haru qui ferme les yeux et tire la langue les imite inconsciemment pour utiliser cette technique, c'est passionnant !

« Aiko, il y a quelque chose de louche dans ce moulin... Je capte un liquide nauséabond, un corps froid et un autre qui n'a pas l'air humain... » il me dit en ré-ouvrant les yeux.

« Un démon, une personne morte et très sûrement du sang... Je me disais bien que quelque chose n'allait pas, la chaleur est trop différente de celle d'un humain normal ! »

Je commence à courir en ne faisant aucun bruit avec mes pas, je fais signe à Haru de me suivre en se taisant. Arrivés au niveau du moulin nous empruntons l'escalier en bois, il grince un peu mais cela pourrait paraître pour des bruits normaux venant d'une vieille installation. Nous nous arrêtons sur les dernières marches de l'escalier et observons l'étage où se trouve le démon par dessus le plancher en nous cachant dessous. Le démon semble paniqué, il bouge beaucoup et vite, comme s'il était paranoïaque. Il arrache un bras à la dépouille du malheureux qu'il a tué et en mange une grosse bouchée avant de jeter avec force le bras loin de lui comme s'il allait l'attaquer. Le bras arrive à quelques mètres de nous, le sang en coule alors et j'ai une légère nausée mais je me ressaisis vite. Je tire Haru quelques marches plus bas et lui demande à voix basse :

« Tu penses pouvoir t'en charger ? Il est temps que tu affrontes un vrai démon et celui-ci me semble parfait pour une première fois. Il a l'air juste ce qu'il faut d'imprévisible mais n'est pas très puissant. Au maximum je dirais qu'il a mangé deux ou trois humains depuis qu'il est démon. »

« Je pense que ça devrait aller... J'espère. Mais tu seras là pour m'aider en cas de soucis alors je n'ai pas à m'inquiéter ! » s'exclame t'il toujours à voix basse.

« S'il te blesse avant que j'aie pu intervenir ce n'est pas ma faute par contre, tâche d'être au niveau ! » je lui chuchote avant de le pousser à monter les dernières marches.

Il manque de trébucher sur la dernière marche, ça commence bien... Il avance doucement pour ne pas faire de bruit et dégaine son sabre. Je me remets à la dernière marche sabre en main pour observer et intervenir si besoin. Haru attaque le démon dans son dos en lui coupant un bras, ce qui a pour effet de le paniquer encore plus et celui-ci se débat en essayant d'attaquer mon disciple. Hors il esquive assez bien grâce aux réflexes que je lui ai inculqué durant les derniers mois et lui découpe un autre bras. Le démon lui fait un croche pied ce qui le fait tomber mais par un mouvement de ses jambes Haru parvient à faire tomber à son tour le démon au sol et l'achève sans plus tarder d'un mouvement ample en tranchant son cou. Le démon, la tête coupée, semble enfin détendu et sourit à Haru avant de fermer les yeux et disparaître en cendres.