Ancien | Aiko [Kimetsu no Yaiba - FR]

Chapitre 11 : Sourire

J'observe cette fleur séchée. Je n'en vois pas la couleur, et bien que la dame vienne à peine de me la donner je n'y vois aucune trace de chaleur. Très étrange...

Haru finit par arriver, couvert de bleus et d'égratignures.

« Je ne pensais pas avoir payé pour ça... » me dit il avec un sourire gêné.

« Dois-je te rappeler que tu ne payes pas et que tu ne payeras jamais mon enseignement ? » je lui rétorque avec un sourire sadique et lui présentant les gâteaux de riz posés sur un petit plateau. « Régale toi et remets toi d'aplomb. »

Il sourit, s'assoit et je me lève.

« Que vas-tu faire ? » me demande-t'il la bouche déjà pleine.

« Remettre les pièges pardi ! »

Il fait une expression désespérée et engloutit un nouveau gâteau pour faire passer l'idée qu'il devrait refaire ce parcours. Ses réactions sont toujours pleines de bienveillance alors que je lui en fais voir de toutes les couleurs, il ne se plaint presque pas même s'il en meurt d'envie, c'est drôle et attendrissant à voir.

Je m'affaire à la tâche sans plus tarder, je rajoute un peu de difficulté au fur et à mesure de ma progression le long de la pente. Quand je suis de retour à l'endroit du pique-nique Haru regarde la fleur.

« Oh je l'ai laissé ici. » je remarque.

« Elle est jolie, tu l'as trouvé où ? »

« Hum une vieille dame me l'a donné... Voir cette fleur me prouve que ce n'était pas un rêve d'ailleurs... »

« Un rêve ? Pourquoi ç'en serait un ? »

« Quand j'ai cligné des yeux et elle n'était plus là, pouf, disparue ! Son mulet aussi s'est évaporé, alors qu'il portait des charges lourdes et dans cette campagne plate je les aurais vu partir... »

« Étrange. »

« À qui le dis-tu ! »

Sur ces mots nous restons silencieux quelques instants puis je donne une tape amicale à Haru et lui souris pour lui faire comprendre qu'il est temps d'y retourner. Il fait une tête apeurée. Je me demande ce que je fais mal pour l'effrayer autant...

À la fin de la journée mon jeune apprenti est exténué.

« Alors ? Tu as l'impression d'avoir amélioré tes performances ? » je demande.

« Peut être bien... » me répond-il en manquant de tomber sur place.

Je le rattrape et ris doucement.

« Ne force pas trop, tu as bien travaillé... » je lui chuchote en souriant et le portant sur mon épaule.

Je lui caresse la tête comme à un chat pour lui signifier que je suis fière de lui puis je l'aide à marcher jusqu'au QG où nous rentrons pour manger. Arrivés au réfectoire je le dépose sur sa chaise habituelle. Ni Momoko ni Agata ne sont présents, et je ne distingue pas non plus la présence de Tanjirô. On va manger que tous les deux ce soir. Je l'observe. Le pauvre : il a du mal à manger et a de nombreuses courbatures même s'il cache sa douleur.

« Tu fais un petit footing lent après les entraînements ? » je demande.

« Non, quelle idée, je suis tellement fatigué que je tombe de sommeil en rentrant aux dortoirs ! »

« Tu devrais pourtant, si tu ne veux pas de courbatures. Prendre le temps de faire une petite course lente après un entraînement permet d'éviter les douleurs des courbatures. Ça évacue les toxines de tes muscles. » je lui explique.