Ancien | Aiko [Kimetsu no Yaiba - FR]

Chapitre 14 : le Blason des Glycines

Les feuilles qui tombent, les oiseaux qui migrent, les flaques d'eau sur le chemin, le ciel en nuances de froid... C'est l'automne. Un courant d'air me caresse la joue et soulève mes mèches de cheveux en même temps que les manches de mon manteau. J'aime cette impression de me retrouver seule au milieu de la nature... Ou presque ! Haru est là, lui aussi, silencieux. Admirant la beauté de ce paysage qui meurt sous nos yeux, écoutant les bruits de nos pas dans ce vide que seul le souffle du vent rompt, nous marchons. Notre première destination se trouve au sud. Comme aucun de nous deux n'a reçu de mission nous devons tout de même trouver un endroit où dormir et pas question de faire marche arrière pour retourner au QG. Cette marche silencieuse fait un bien fou au corps et à l'esprit après ces mois d'entraînement intenses à ne penser à rien d'autre qu'à s'améliorer. Cette fois c'est la vraie aventure qui commence, empruntant les mêmes chemins que nos prédécesseurs pourfendeurs c'est maintenant à Haru de découvrir le métier, de se parfaire sur le terrain et d'affronter le danger comme des centaines de pourfendeurs avant lui. Je suis emplie de fierté à la pensée des progrès qu'il a fait depuis que je le tiens sous mon aile et j'ai le pressentiment qu'il accomplira de grandes choses une fois que sa formation sera terminée.

Les heures passent. Nous ne discutons pas énormément, trop occupés à profiter de ce silence reposant. Alors que la nuit s'apprête à tomber je m'arrête en plein milieu d'un chemin et indique à Haru de me suivre. Nous sortons du sentier et nous enfonçons dans la forêt en enjambant les ronces qui tapissent le sol et s'accrochent à nos chaussettes. Durant quelques minutes Haru me suit sans rien comprendre, mais il ne s'en fait pas car il sait que je arpente moi même le Japon depuis de nombreuses années, et je sais très bien où nous nous dirigeons !

Une petite clairière entourée par des arbres de glycine finit par se dessiner dans la forêt. Là, cachée, une petite bâtisse traditionnelle avec une grande porte en bois gravée d'un kanji signifiant les glycines se dresse devant nous. Je m'approche de la porte et m'adresse à Haru :

« Cet endroit est tenu par une famille travaillant avec les pourfendeurs de démons. Il existe plusieurs établissements de ce genre parsemés à travers le Japon et tenus par différentes familles ou personnes seules qui ont été sauvées des démons. Ces personnes ont souhaité aider les pourfendeurs à leur tour dans leurs combats en leur proposant un lieu de repos que seuls les chasseurs de démons connaissent. Habituellement on y est envoyé par un corbeau de liaison lorsque nos combats ont mené à des blessures pouvant nous freiner dans notre tâche. Au lieu de nous laisser mourir à petit feu en continuant les chasses aveuglément on nous propose alors quelques jours de repos et de soins, un peu comme ce que nous avons eu au QG mais en plus express ! » je lui explique.

« Intéressant ! Et pourquoi venons nous ici ? »

« Nous n'allons y rester qu'une nuit, comme étape. Je connais la famille qui s'occupe de cette maison de repos ils vont nous accueillir à bras ouvert tu verras ! »

Sur ces mots je saisis la cordelette de la cloche près de la porte et la fais tinter trois fois. On entend des petits pas de chaussures en bois claquer sur des dalles de pierre. La porte s'ouvre lentement et une jeune fille d'à peu près 12 ans apparaît par l'ouverture et esquisse un grand sourire en me voyant.

« Aiko ! » s'exclame-t'elle en se jetant sur moi.

« Lyra ! Tu as encore grandi depuis la dernière fois ! »

La porte en bois s'ouvre un peu et un jeune homme aux cheveux un peu ébouriffés s'avance pour redresser la petite mais en me voyant il s'arrête et fais un sourire timide. Il passe sa main derrière sa tête et me salue :

« Bonjour Aiko, cela fait plusieurs saisons qu'on ne t'a plus vu. »

« Tenki ! Toi aussi tu as grandit ! » je m'exclame en lui souriant et en caressant la tête de Lyra. « Haru je te présente Tenki et Lyra Koshiwa, les deux plus jeunes de leur famille. »