Chapitre 2 : Première Mission

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J'ai vite pris sur moi, sachant que dans tous les cas nous devrons accomplir notre prochaine mission, pour revenir avec Tanjirô après m'être calmé. Étant de rang Kanoe j'espère pouvoir finir ça en vitesse pour éviter de trop avoir à le croiser. Sur le chemin qui nous reste j'essaie tant bien que mal de favoriser la marche à la discussion en lui répondant peu et brièvement.

« Ça t'a froissée que je t'embrasse tout à l'heure ? Désolé... Je n'ai pas réussi à me retenir... Je ne veux pas que tu me fasses la tête pour ça... » me dit-il l'air sincèrement triste.

« Je ne fais pas la tête contre toi, mais plus contre moi, contre mon Souffle qui me met toujours dans ce genre de situations. Je sais que c'était plus fort que toi donc je ne peux pas t'en vouloir... » lui répond-je sèchement.

« C'est pas souvent que je ressens ça... Et comment ça en vouloir à ton Souffle ?. » me demande-t'il en plaisantant.

Je me retourne vers lui et le regarde dans les yeux, devant mon air grave il cesse de plaisanter et je lui explique :

« Tout ce que tu ressens actuellement est simplement le fruit d'un Souffle maudit, je ne te l'ai pas dis, mais mon Souffle est celui de l'Amour. Tu comprends mieux où je veux en venir ?... »

Face à cette nouvelle vérité il se tait et nous continuons notre chemin dans un silence des plus solennels.

Arrivés au lieu de notre nouvelle mission nous prenons nos repères et récoltons des informations chacun de notre côté. Je suis triste de cette nouvelle distance à cause d'un détail si futile mais de toute façon il oubliera ses sentiments très vite quand nos chemins se sépareront, et pour le moment nous devons travailler.

Un cadavre défiguré a été retrouvé hier dans ce petit village d'une petite cinquantaine d'habitants où nous venons d'arriver, apparemment ce n'est pas la première fois que cela arrive. Les meurtres ont lieu tous les deux jours, ce qui veut dire que cette nuit une nouvelle attaque devrait avoir lieu. Les habitants de touts âges sont affolés, se demandant qui serra le prochain, évitant de sortir de chez eux même en plein jour. Il faut dire qu'avec si peu de personnes dans un même village tout le monde se connaît, et la disparition d'un des leurs doit être un choc. Alors je n'ose pas imaginer l'horreur que ça doit être pour eux de découvrir tous les deux jours un nouveau de leurs compagnons défiguré, baignant dans une marre de sang au réveil.

La nuit finit très vite par tomber, j'ai pu récolter assez d'informations de mon côté, Tanjirô en a fait de même. Nous nous sommes postés sur les toits, guettant le moindre mouvement dans le village inerte à cette heure. C'est en ces conditions que je remercie la vie de m'avoir donné une vue défectueuse, je peux voir les chaleurs de chaque chose, en contre-partie je ne discerne aucune des couleurs visibles normalement par l'œil humain. Cette faculté me permet donc de remarquer même en pleine nuit toute entité, homme ou démon, grâce à la chaleur qu'il dégage.  

Tanjirô interromps mes réflexions en me faisant un signe, il a remarqué une odeur de démon. Bingo. J'observe alors tout le village, non loin de là où nous nous trouvons une chaleur démoniaque se déplace à pas lents. Nous nous approchons sans faire aucun bruit en marchant sur les toits.

La forme est sur le point d'entrer dans une maison, celle d'un homme seul que j'ai interrogé tout à l'heure. Il est temps d'intervenir !  

La main sur mon sabre je m'empresse de sauter du toit devant le démon sans attendre Tanjirô. Le démon surpris eut un temps d'immobilité avant de commencer à m'attaquer. Ses mouvements maladroits lui coûtèrent de perdre ses bras sans qu'il ait le temps de s'en rendre compte. Ma lame avait tranché sa peau, sa chair et ses os avec une facilité déconcertante. Le malheureux a la bouche cousue, est-ce de sa vie passée ou est-ce Muzan qui lui a cousu pour l'empêcher de parler ? Alors dans ce cas il serait immunisé par la malédiction du plus puissant des démons et pourrait parler sans crainte ? Celui-ci aurait vu un danger en le fait qu'il puisse communiquer et lui aurait cousu la bouche ?

Dans un mouvement bref et rapide je coupe les fils de sa bouche et le menace de ma lame.

« Dis nous tout ce que tu sais. » lui ordonnai-je.

Le démon se mit à rigoler, il riait tellement que c'en était glaçant, comme un rire sorti tout droit des enfers. Le démon n'a jamais autant collé à son nom. Déçue par ce mutisme du à son rire incessant je dois en venir à l'évidence que celui qui l'a cousu en avait simplement marre de l'entendre. D'un coup fin et droit je lui tranche le cou, il rigole jusqu'au bout, alors que ses membres partent en cendres. Par soucis de respect pour celui qui fut jadis un humain aillant simplement fait une mauvaise rencontre je me mets à prier en faveur de son âme pour qu'elle rejoigne un ciel bleu et aie la chance d'avoir une vie plus belle dans l'au-delà.

Tanjirô était resté sur le toit et m'observe avec de grands yeux.

« Je ne te pensais pas aussi rapide et efficace dans tes missions, me dit-il, j'aurais presque l'impression de t'avoir été inutile »

« Désolée, à vrai dire je ne comprends pas pourquoi le QG nous a envoyé à deux ici pour une mission de si bas niveau, même un Mizunoto seul aurait pu s'en sortir... »

Me voilà frustrée par cette mission, d'une on me force à rester avec Tanjirô et de deux le démon était en fait un démon inférieur. Je ne comprendrais jamais cette logique. Ce n'est pas le seul cas, il y a eu l'histoire du Mont Natagumo, où une dizaine de Mizunoto (le rang le plus bas chez les pourfendeurs) ont été sacrifiés il y a une dizaine d'années quand ils se sont retrouvés face à une Lune Démoniaque sans y être préparés. Il a fallu attendre l'arrivée des Piliers de l'eau, Tomioka Giyuu, et de l'insecte, Kochou Shinobu, pour que cessent les massacres. Mais à l'époque un jeune Mizunoto s'était démarqué du lot... Comment s'appelait-il déjà ?

« Bon, nous voilà débarrassés de cette mission, j'imagine que nos chemins vont se séparer ici. C'était sympa de te rencontrer, malgré ce qui s'est passé. » je m'exclame.

« Nos corbeaux n'arrivent pas, il ne doit pas y avoir de nouvel ordre de mission, et comme il est tard il serait préférable d'attendre le matin en se reposant avant de faire nos adieux, tu ne penses pas ? »

Il n'a pas tort... Je regarde autour de moi et remarque un petit kiosque, faute de mieux je le pointe du doigt puis nous nous dirigeons vers celui-ci. Arrivés nous nous installons sur des bancs en bois, je sors ma couverture de voyage et la dispose sur mes jambes.

« Bonne nuit » j'ai lancé avant de m'endormir...

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Ce chapitre est un plus court que le précédent car je voulais couper à la nuit cette fois-ci. 

J'espère que cette histoire vous plait, pour l'instant elle n'est pas très très intéressante, je sais, mais les choses sérieuses arrivent, promis !

Ancien | Aiko [Kimetsu no Yaiba - FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant