Fate (Stray Kids FF)

Chapitre 17

- Rien à faire ce week-end bien évidemment, j'espère que vous serez bien tous présent pour mon dernier cours la semaine prochaine, même si je sais bien qu'il s'agit du tout dernier avant les vacances.

Un "oui" général remplit la pièce avant que la cloche ne retentisse, je range mes quelques affaires dans mon sac pendant que la salle se vide, ne restant plus que les huit garçons m'attendant tous pour rejoindre leur maison, celle que je vais occuper sans retenu durant les sept prochains jours. Vendredi prochain, lorsque je viendrais en cours pour la dernière journée avant les vacances j'aurais ma valise avec moi et vendredi soir, je compte bien être à l'autre bout de la Corée, un toit au-dessus de la tête ou non.

Me voyant traîner un peu, Jisung se saisit de mon sac encore grand ouvert et y fourre ma trousse avant de le lancer sur son épaule libre. Je fronce les sourcils d'indignation alors qu'il attrape ma main pour me tirer en dehors de la salle sous les rires des garçons.

- Un peu de douceur Jisung, elle ne va pas s'enfuir en courant. Le chambre Hyunjin alors que nous arrivons déjà dehors.

La chaleur de Séoul nous accueille et je regrette presque d'avoir gardé la veste du blond sur mes épaules, quelle idée de venir avec une veste sous cette chaleur ? Bien heureusement, nous rejoignons assez vite le centre-ville où l'ombre règne au-dessus des rues étroites et où l'air conditionné des magasins frappe nos jambes à chacun de nos pas. À plusieurs reprises, nous devons nous arrêter dans notre marche à cause d'un garçon. Entre Jeongin interpellé par une vendeuse de béret et Seungmin happé par l'appelle beaucoup trop tentant d'une glace, la patience de Jisung visiblement pressé de me faire visiter son antre est mise à rude épreuve. Minho se charge de ramener les plus jeunes à la raison, leur promettant de ressortir plus tard dans la soirée, lorsque la chaleur sera un peu retombée et que je serai installée.

Que je serai installée chez eux. Durant un instant, je regrette d'avoir rendu officiellement mon appartement, quitte à rester encore quelques jours, j'aurais pu les passer chez moi, là où je ne dérangerai personne. Et puis un frisson de dégoût est remonté le long de ma colonne vertébrale en me remémorant la voix grasse de mon père à travers la mince porte en bois. Sa voix grasse et ses coups dans la paroi. Je ne peux pas retourner là où il allait me trouver.

Pourquoi n'était-il plus là à mon réveil d'ailleurs ? En temps ordinaire, je dois prendre la poudre d'escampette par l'une de mes fenêtres puisqu'il est capable de camper plusieurs jours sur mon tapis sans se décider à lâcher l'affaire, il était connu pour sa détermination lorsqu'il était encore dans les affaires et cette détermination ne l'a jamais quitté. Intérieurement, j'espère que l'un de mes voisins, alerté par le remue-ménage de cette nuit a eu la présence d'esprit d'appeler la police. Si c'est le cas, mon père est à l'abris quelque part pour les heures à venir et si ce n'est pas le cas, je pourrais le croiser n'importe où, même ici, au plein cœur de la capitale.

Alors que je me suis laissé aller à mes craintes, nous nous arrêtons devant la fameuse "garçonnière" et je remarque seulement lorsqu'il me lâche pour ouvrir la porte que Jisung avait tenu mon poignet tout le long du chemin. Il déverrouille la porte en un clin d'œil laissant le raz-de-marée communément appelé "adolescent de sexe masculin" entrer dans le dortoir géant. J'attends que les garçons se soient tous dispersé dans la demeure pour entrer à mon tour, laissant au blond le soin de fermer la porte derrière moi.

Mon regard s'attarde partout où il peut, détaillant avec soin ce nouvel environnement que je n'ai pas eu l'occasion d'explorer la seule fois où je suis venue. L'endroit est grand, spacieux et très chaleureux malgré le bazar qui y règne. L'entrée peinte dans un bleu très clair est encombré d'une trentaine de paires de chaussures lancé ci-et-là, un porte manteaux semble pouvoir lâcher à tout moment sous le poids de son fardeau alors qu'une horloge, avec deux heures de retard, surplombe le tout.

Je me déchausse et laisse mes chaussures ridiculement petite auprès des autres avant de reposer la veste de Jisung à sa place, au-dessus d'une pile de vêtements hors-saison. En me tournant vers ce dernier, je remarque seulement ma valise, abandonné à côté d'un porte-parapluie ayant perdu son utilité première puisque à l'intérieur se trouvent deux épées en bois et une baguette de fée violette. Dans quelle maison de fous suis-je tombé ?

- Je te fais visiter ? Lance Jisung en me souriant de toutes ses dents.

Je hoche la tête et lui emboîte le pas jusqu'à la pièce principale, la seule pièce que je connais déjà. Dans l'immense pièce de vie, Felix, Seungmin et Hyunjin sont déjà affalés sur l'un des trois canapés crème, attendant que l'une de leur console démarre. La pièce est décorée très sobrement et si des affaires de jeunes n'avaient pas été abandonnées un peu partout, cette maison passerai pour une demeure familiale toute à fait normal.

La cuisine ouverte sur la salle à largement la capacité de cuisiner pour huit ogres et l'immense table en bois claire laisse douze places pour s'asseoir tout autour et une corbeille de fruits en son centre même si les oranges et les pommes ont étaient remplacé par des cookies industriels. 

- Donc, là, c'est la salle principale, au rez-de-chaussée on a aussi une salle de bain, celle de Félix, Seugmin, Jeongin et Hyunijin. Il y a une deuxième salle d'eau à l'étage pour nous, autant te dire qu'il vaut mieux que tu te lèves tôt si tu veux avoir le temps de te laver avant d'aller en cours. Sinon tu arriveras en retard, comme nous.

Un léger rire se dessine sur les lèvres de Jisung alors qu'il me fait signe de la suivre jusqu'à l'escalier en colimaçon placé juste derrière l'un des canapés. Il porte ma lourde valise à bout de bras lors de notre ascension et je ne le vois pas ciller une seule fois. À l'étage, un pallier lumineux, mais encombrer par une dizaine de valise vide, nous accueille et je dois me faufiler pour atteindre le couloir.

Là, cinq portes se font face, de part et d'autre de l'étroit passage. Jisung m'explique que trois d'entre elles donnent accès aux chambres que les garçons se partagent par groupes de trois, Jisung partageant la sienne avec Changbin et Minho. Il ouvre furtivement la porte de la salle de bain qu'y met attribué pour les jours à venir. Petite mais suffisamment grande pour une double vasque, deux paniers de linges sales et une des plus grandes machines à lavé qu j'ai vu de ma vie.

Pour finir, Jisung me laisse entrer dans la dernière pièce où sont déjà installé Chan et Minho derrière trois écrans d'ordinateur. Je comprends sans mal que ce petit bureau est surtout la pièce dans laquelle né toutes leurs idées musicales, en témoigne le clavier installé au milieu de la pièce, les trois micros et le logiciel de montage déjà ouvert sous les yeux des deux plus vieux du groupe.

- C'est là que tu vas dormir, je sais que ce n'est pas l'idéal, mais au moins, tu auras un minimum d'intimité. Souffle mon guide en posant ma valise à côté d'un clique-claque à la housse jaune poussin.

- Je vais te chercher des draps. Se propose Minho en se levant de sa place, quittant la pièce au pas de course.

- Promis, on n'enregistre pas au beau milieu de la nuit. Me sourie Chan en fermant la fenêtre sur l'un de ses ordinateurs. J'espère que tu te sentiras bien ici.

Je hoche la tête, déjà convaincu. Jisung déplie le canapé-lit en pestant contre les instruments qui traînent un peu partout alors que Minho, revient dans le bureau, les bras chargé d'une couverture, d'un oreiller et de draps propres.

- Bon, on fête quand l'arrivé de Naesil parmi nous ! Le soda va se réchauffer ! Hurle la voix de Changbin depuis le rez-de-chaussée.

Minho lâche son fardeau sur mon lit avant de descendre en compagnie de Chan, ne reste plus que Jisung avec moi dans la pièce. Il se tourne vers moi et me tend une main assurée.

- On y va ? Demande-t-il d'une voix gonflé d'une joie non maîtrisée.

Je place ma main dans la sienne sans hésiter une seule seconde. Je dois savourer chacun de ses moments.

- On y va.