Chapitre 18

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Lentement, l'idée cheminait dans l'esprit confus d'Axelonnie. Aucune transformation, si ce n'était durant la fête des cent ans? Elle ouvrit la bouche mais la referma aussitôt. Comprenait-elle vraiment ce que cela impliquait? Elle fixait Maxime dans l'espoir d'être rassurée, cependant il gardait le silence. Elle déglutit comme pour mieux digérer l'information.

— Nous allons assister à la transformation d'être humain? On va voir des vampires... tuer des gens? C'est en ça que consiste cette fête?!

Malgré elle, sa voix montait dans les aigus. Pourquoi attendre la dernière minute pour l'en informer? Le sorcier demeurait impassible. Impossible pour Axelonnie de deviner la moindre émotion derrière ces yeux verts.

— C'est effectivement l'un des aspects de la soirée.

Axelonnie tressaillit. L'image d'une véritable boucherie s'imposait à elle et la crainte d'être une cible potentielle retournait son estomac. Soudainement blême, la nausée la gagnait.

— Je vous demanderais de ne pas vomir dans la limousine, s'il vous plaît.

Elle essuyait ses mains devenues moites contre son manteau. Si elle devait vomir, ce sera sur les mocassins du sorcier, juste pour se venger de son manque d'empathie. Axelonnie secoua faiblement la tête de gauche à droite, elle ne pouvait assister à cette fête. C'était tout bonnement au-dessus de ses forces. La panique agitait son palpitant qui pulsait avec force contre sa cage thoracique.

— Je vous rappelle que je suis une humaine! Vous m'emmenez à une cérémonie où les vampires ont l'autorisation de transformer des humains! Mais vous êtes complètement fou!

Le désespoir l'emportait tel une vague, un sentiment puissant qui supprimait toute raison, ne laissant que les doutes et la peur. Elle essaya d'ouvrir la portière mais Maxime l'en empêcha. Ses mains attrapèrent les épaules d'Axelonnie pour l'obliger à se remettre correctement assise.

— Vous ne risquez rien. Je vous le promet.

Loin d'être convaincue, elle se débattait et tant pis si elle devait sauter d'une voiture en marche. Même si en soit ce n'était pas un soucis, les embouteillages les faisaient rouler à la vitesse d'un escargot.

— Axelonnie, bon sang, reprenez-vous.

Elle se fit violence car malheureusement, il avait raison. Elle ne devait pas céder à l'affolement. Peu importe ce qui l'attendait au cours de la soirée, elle avait besoin de réponses. D'où venait cette marque? Pourquoi? Puis une autre question, plus sournoise, s'insinuait au fond de ses tripes. Samantha était-elle vraiment morte? Si les sorciers et les vampires existaient... alors quoi d'autres? Si ces hallucinations n'en étaient pas? La terreur la clouait sur place. Un poids terrible comprimait sa poitrine. La respiration haletante, elle ferma les yeux. Si elle ne se calmait pas dans l'immédiat, elle allait faire une crise de panique. Les mains de Maxime toujours sur ses épaules, elle sentait la chaleur émaner de ses doigts en dépit du manteau qu'elle portait. Un faible courant électrique dégringolait le long de ses bras mais ce n'était en rien désagréable, au contraire. Elle se concentrait sur cette énergie qui réchauffait sa peau de manière agréable. En fond sonore elle entendait le chauffeur râler après le lecteur CD qui ne voulait plus fonctionner.

— Okay...

Elle expira et ouvrit les yeux. Qu'importe ce qui l'attendait, elle ne comptait pas se laisser démonter. Bien que fébrile, elle planta un regard déterminé dans les yeux orageux du sorcier. Maxime la relâcha et ses yeux reprirent leur teinte naturelle.

— Vous me faites confiance?

— Oui. Je crois que oui.

Le véhicule s'arrêta au port de plaisance, juste en face d'un bâteau quelconque. Maxime quitta l'habitacle en premier et s'empressa de contourner la limousine. En parfait gentleman, il ouvrit la portière d'Axelonnie et tendit une main. La blonde s'en saisit et aussitôt, les réverbères environnant grésillèrent. Elle essaya de dissimuler un sourire, en vain et Maxime rougit.

Où que tu sois... je te retrouveraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant