Chapitre 28

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La sirène dans les bras, J.C. avançait à grandes enjambées jusqu'à la chambre d'ami de Maxime. Il déposa avec délicatesse Stella sur le lit et la recouvrit d'une couverture. Elle suait à grosse goutte et en dépit de sa fièvre, elle frémissait de froid. Dans la cuisine, Axelonnie s'activait et remplissait une casserole d'eau pendant que Maxime sortait du linge propre et de quoi désinfecter ses plaies. Ensemble ils entrèrent dans la chambre et s'installèrent au chevet de la sirène. Axelonnie mouilla la serviette pour nettoyer le sang et la sueur de Stella.

— La cicatrisation ne s'enclenche pas, informa le lycan.

Maxime acquiesça en silence. Il essayait de comprendre mais son esprit bloquait sur la blessure qu'il entreprenait de désinfecter. La plaie était profonde, suintante. Bien que la pièce tournait autour d'elle, Axelonnie se permit un coup d'oeil sur la blessure. Par réflexe, elle retint la main du sorcier en un geste vif avant qu'il ne dépose la moindre compresse imbibée d'alcool.

— La plaie est trop profonde.

La vision de cette chair sanguinolente et de cette graisse jaunâtre la mettait dans un état pitoyable. Elle était proche de s'évanouir alors elle détourna les yeux pendant qu'elle donnait la suite des indications.

— Il faut nettoyer les contours de la plaie avec du linge propre, de l'eau et du savon. Ne met surtout pas de savon dans la plaie.

Le sorcier hocha la tête et parti aussitôt chercher l'élément manquant, le savon. Axelonnie, de ses mains tremblantes, se remit à nettoyer la sirène mais J.C. lui attrapa gentiment les poignets.

— Laisse-nous nous en occuper. Tu devais te reposer.

Sa voix, profonde et calme, rassurait Axelonnie. La promesse tacite que tout ira bien, qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Pourtant lorsqu'elle leva les yeux vers lui, elle comprit que ce n'était rien d'autre qu'une façade. Son estomac se noua mais elle obtempéra.

— Il va lui falloir des points de sutures.

— On s'en occupe, assura le sorcier déjà de retour.

Le lycan passa une main dans les cheveux d'Axelonnie et déposa un baiser sur son front. Le contact brûlant de ses lèvres sur sa peau l'apaisa un moment.

— Mais avant, va te laver. Tu pus, le microbe, qu'il souffle.

Elle lui accorda un faible sourire avant de s'en aller, le coeur lourd. En proie à la fatigue, elle traina sa carcasse jusqu'à la chambre de Maxime et s'accapara la salle de bain adjacente. A l'aide d'une eau bien trop chaude et d'un gel douche à la menthe poivrée, Axelonnie se décrassait de toute cette terre, de cette sueur immonde et de ce sang dégoûtant. Elle se frottait la peau, encore et encore. Elle se sentait sale de partout, autant de l'extérieur que de l'intérieur et qu'importe son acharnement à frotter, elle ne pourra jamais se défaire de ce sentiment de peur et de culpabilité.

Elle ne pensait pas cela possible mais finalement le sommeil l'avait emporté. Aucun rêve étrange pour perturber son sommeil, rien d'autre qu'un néant salutaire. C'est une agréable odeur de nourriture et de café qui réveilla la banshee. Elle reniflait ces délicieuses effluves, un sourire en coin avant de se souvenir des événements de la veille. Stella. Dans un mouvement brusque, elle se redressa pour le regretter aussitôt. Son corps tout entier souffrait et chaque geste se ponctuait d'une grimace. Un rouleau compresseur n'aurait pas fait mieux en terme de dégâts. La chambre baignait dans la lumière naturelle du soleil. Une journée étrangement ensoleillée à l'approche des fêtes de noël. Axelonnie frottait ses yeux crottés et rassembla ses esprits. Si la sirène avait succombé au cours de la nuit, elle aurait hurlé, chose qu'elle n'avait pas fait. Rassurée, elle lâcha un soupir et s'extirpa du lit non sans difficulté. Surprise, elle découvrit la présence de sa valise avec un mot griffonné par J.C. "Impossible de te choisir une tenue. Alors je t'ai tout ramené." Tant mieux car elle n'était pas contre l'idée d'abandonner la chemise de Maxime pour une tenue plus féminine. Elle s'affublat d'un jeggings et d'une tunique blanche cintrée au niveau de la taille. Son ventre gargouillait tant qu'elle renonça à l'idée de se coiffer et de se maquiller. Elle devait avant tout se nourrir et surtout, prendre des nouvelles de Stella.

Où que tu sois... je te retrouveraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant